Sur le vif

L’ONU institue une Journée internationale de commémoration des victimes de violences basées sur la religion

Rédigé par Benjamin Andria | Mercredi 29 Mai 2019 à 09:19



Sur proposition de la Pologne, et avec le soutien des États-Unis, du Brésil, du Canada, de l’Égypte, de l’Irak, de la Jordanie, du Nigéria et du Pakistan, une résolution décrétant la date du 22 août comme la « Journée internationale de commémoration des victimes de violences basées sur la religion ou les convictions » a été adoptée par consensus, mardi 28 mai, devant l’Assemblée générale de l'ONU.

L’ONU a choisi une date neutre pour instituer cette commémoration, bien loin de ses habitudes où les Journées internationales se rapportent généralement à des évènements marquants.

La date du 3 août avait été mise sur la table, en référence au jour où, en 2014, Daesh a attaqué les Yézidis au Sinjar, dans le Kurdistan irakien. Des hommes avaient alors été massacrés et femmes et enfants avaient été réduits en esclavage. La proposition n'a cependant pas été retenue, la Journée étant dédiée aux victimes de toutes confessions et convictions, a-t-on fait valoir.

La Pologne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz, a souligné l'augmentation « sans précédent » des violences commises à l'encontre des communautés religieuses et du besoin de rappeler l’importance de la liberté religieuse, déjà célébrée le 27 octobre. Les attentats de Christchurch ont été mentionnés en exemple d'une situation inquiétante.

Passe d'armes entre les États-Unis et la Chine

L’adoption de cette Journée a été l'occasion de vifs échanges entre les États-Unis, un des co-auteurs du texte, et la Chine, accusée de persécutions envers les Ouïghours.

Les autorités chinoises ont de nouveau martelé que les allégations à son encontre sont « infondées », mettant plutôt en cause la sincérité des Etats-Unis dans le présent vote.

L'adoption de la journée du 22 août entend signer l’engagement des Nations unies à considérer de manière spécifique les formes de violence motivée par la religion ou la conviction. Il s’agit d’un tremplin vers l’adoption d’un plan d’action concret qui devra attaquer ce fléau à ses racines.

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