Après François Hollande en 2014, c'est au tour d'Emmanuel Macron d'accueillir Abdel Fattah Al-Sissi à l'Elysée. La venue du président égyptien à Paris, mardi 24 octobre, n'a pas manqué de susciter des réactions très hostiles de la part de plusieurs ONG de défense des droits humains. Human Rights Watch juge que la France devrait « cesser d’ignorer les graves violations, y compris l’utilisation à grande échelle et de manière systématique de la torture par les services de sécurité égyptiens, qui pourrait constituer un crime contre l’humanité ».
Au programme de la visite d'Etat, une rencontre avec le président de la République Emmanuel Macron ainsi qu'avec François de Rugy et Gérard Larcher, respectivement présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. « Ces entrevues devraient être l’occasion de réévaluer le soutien économique, sécuritaire et militaire de la France au gouvernement égyptien, en le conditionnant à des améliorations tangibles de la situation des droits humains », déclarait avant l'entrevue HRW, qui s'alarmait en septembre d'« une épidémie de torture » dans les prisons.
L’ONG rappelle ainsi que, sous la présidence de François Hollande, « la France a fourni à l’Égypte des équipements militaires d’un montant de plusieurs milliards de dollars et a rarement critiqué ces graves violations ». Plus de six milliards d’euros de contrats d’armements ont été signés entre les deux pays depuis 2015. Une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral, et 24 avions de combat Rafale ont été achetés à la France. « Prétendre que la question des droits humains est évoquée dans les discussions tout en persistant à ne pas agir serait comme mettre sous le tapis les revendications et la souffrance des Égyptiens », affirme Bénédicte Jeannerod, directrice de HRW France.
Au programme de la visite d'Etat, une rencontre avec le président de la République Emmanuel Macron ainsi qu'avec François de Rugy et Gérard Larcher, respectivement présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. « Ces entrevues devraient être l’occasion de réévaluer le soutien économique, sécuritaire et militaire de la France au gouvernement égyptien, en le conditionnant à des améliorations tangibles de la situation des droits humains », déclarait avant l'entrevue HRW, qui s'alarmait en septembre d'« une épidémie de torture » dans les prisons.
L’ONG rappelle ainsi que, sous la présidence de François Hollande, « la France a fourni à l’Égypte des équipements militaires d’un montant de plusieurs milliards de dollars et a rarement critiqué ces graves violations ». Plus de six milliards d’euros de contrats d’armements ont été signés entre les deux pays depuis 2015. Une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral, et 24 avions de combat Rafale ont été achetés à la France. « Prétendre que la question des droits humains est évoquée dans les discussions tout en persistant à ne pas agir serait comme mettre sous le tapis les revendications et la souffrance des Égyptiens », affirme Bénédicte Jeannerod, directrice de HRW France.
« Un silence complice » pour les ONG
Des revendications passées à la trappe. Emmanuel Macron a choisi de ne « pas donner de leçons » à l’Egypte en matière des droits de l’homme, estimant devant la presse qu’il faut prendre en compte « le contexte sécuritaire » auquel la présidence égyptienne est confrontée.
Dans une tribune publiée sur Libération, Aymeric Elluin, chargé de plaidoyer et justice internationale à Amnesty International, rappelle qu’il y a quatre ans, « les autorités dispersaient par la force les sit-ins pacifiques des manifestants sur les places Rabaa al-Adawiya et Al-Nahda au Caire. En un seul jour, près de 900 morts et plus d’un millier de blessés… ».
« Si une fois encore la France ne condamne pas publiquement les violations des droits humains en Egypte et ne prend aucune mesure pour contrôler ses transferts d’armes qui les facilitent, le signal sera dramatique. Il serait celui d’un silence complice alors qu’ailleurs, le président français ne cesse de répéter son attachement aux droits humains », conclut-il.
Plusieurs ONG dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Reporters sans frontières et EuroMed Droits ont signé le 20 octobre dernier une lettre adressée à Emmanuel Macron. Elles soulignent que « les défenseurs et défenseuses des droits humains, les activistes LGBT et les journalistes sont constamment harcelés et poursuivis en justice pour l'exercice pacifique de leurs activités ». Elles demandent au président de réclamer au président égyptien « de mettre un terme à la campagne de criminalisation des défenseurs et à cesser de les poursuivre en raison de leurs activités légitimes et pacifiques ».
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« Si une fois encore la France ne condamne pas publiquement les violations des droits humains en Egypte et ne prend aucune mesure pour contrôler ses transferts d’armes qui les facilitent, le signal sera dramatique. Il serait celui d’un silence complice alors qu’ailleurs, le président français ne cesse de répéter son attachement aux droits humains », conclut-il.
Plusieurs ONG dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Reporters sans frontières et EuroMed Droits ont signé le 20 octobre dernier une lettre adressée à Emmanuel Macron. Elles soulignent que « les défenseurs et défenseuses des droits humains, les activistes LGBT et les journalistes sont constamment harcelés et poursuivis en justice pour l'exercice pacifique de leurs activités ». Elles demandent au président de réclamer au président égyptien « de mettre un terme à la campagne de criminalisation des défenseurs et à cesser de les poursuivre en raison de leurs activités légitimes et pacifiques ».
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