Sur le vif

L'ambassadeur canadien expulsé

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 4 Décembre 2007 à 10:35



L'ambassadeur canadien en Iran a été expulsé, a annoncé lundi le ministre canadien des Affaires étrangères, qualifiant la décision de Téhéran d'"injustifiée".

Le ministre Maxime Bernier a expliqué dans un communiqué que la décision iranienne d'expulser l'ambassadeur John Mundy pourrait être une représaille suite au refus d'Ottawa d'accepter les candidats récemment proposés par Téhéran pour le poste d'ambassadeur au Canada. Les deux pays tentent en effet depuis quelques temps de s'entendre sur un échange d'ambassadeurs.

"Nous pensons que l'expulsion de notre ambassadeur est une conséquence malheureuse et injustifiée de cette situation", a déclaré Maxime Bernier dans ce communiqué. "Comme toujours, le Canada demeure prêt à recevoir un ambassadeur iranien à condition qu'un candidat acceptable soit présenté".

"L'Iran refuse de laisser notre ambassadeur présenter ses lettres de créance et donc d'assurer pleinement ses fonctions", a précisé le porte-parole du ministère Shaun Tinkler. "Ils ont décidé de réduire nos relations".

L'ambassade du Canada en Iran sera dirigée par le chargé d'affaires, a indiqué Maxime Bernier. Les ambassades respectives des deux pays resteront ouvertes et continueront d'exercer leurs activités habituelles.

Les deux candidats proposés par Téhéran jusqu'ici ont été des "étudiants radicaux" dans les années 1970 et pourraient avoir été liés à la prise d'otages de ressortissants américains dans l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1979, selon un responsable du ministère canadien des Affaires étrangères ayant requis l'anonymat.

Les relations diplomatiques entre les deux pays sont tendues depuis que l'ancien ambassadeur canadien Ken Taylor avait aidé à la fuite de ressortissants américains de l'ambassade américaine à Téhéran au moment de la prise d'otages.

La situation s'est également dégradée avec le décès en détention en Iran, en 2003, d'une journaliste irano-canadienne, Zahra Kazemi. Selon Téhéran, la photojournaliste est décédée après être tombée malade, mais ses proches affirment qu'elle a été torturée et violée avant de mourir. La Cour suprême iranienne a récemment ordonné l'ouverture d'une nouvelle enquête sur cette affaire.