Imaginez aujourd’hui un peuple gouverné par une femme sage, intelligente dotée du souci de justice. Sa manière de gouverner est la parfaite illustration d’un équilibre entre fermeté et équité. Elle est une souveraine qui n’hésite pas à consulter ses élus avant de prendre une décision. Une reine qui préfère offrir des cadeaux aux autres décideurs du monde pour impulser un climat de bienveillance et de paix. Une femme qui dénonce la corruption et lutte contre l’oppression des sujets.
Non il ne s’agit d’aucune des rares femmes qui gouvernent à notre époque. Cette femme a été si exceptionnelle qu’elle a eu l’honneur d’être citée dans les belles Paroles de Dieu, dans le Noble Coran : la reine de Saba, royaume du sud de l’Arabie autrefois, qui représente probablement le Yémen aujourd’hui. Parmi les rois mentionnés dans le Coran, elle est l’une des seuls à être introduite par des termes élogieux et positifs.
Son récit entre mythe et réalité, a fait couler beaucoup d’encre, et continue à captiver notre attention tant il est inspirant et riche en enseignements. Il n’y a qu’à se pencher sur les différents prénoms qu’ils lui sont donnés à travers l’espace et le temps : Makéda dans la tradition éthiopienne, Balqama dans la tradition yéménite, la Reine du Midi dans le nouveau Testament et l’Evangile selon Luc, Séba dans une traduction biblique et Bilkis ou Balquis en arabe, la reine de Saba comme on le comprend des versets coraniques.
Le récit de cette reine hors du commun se retrouve dans la sourate Les fourmis, An-Naml, et est construit autour de sa conversion après sa rencontre avec un roi exceptionnel, qui n’est autre que le grand Roi Salomon (que la paix soit sur lui). Deux chemins qui se sont croisés par la grâce et la Miséricorde du Très-Haut pour aujourd’hui continuer à nous inspirer et nous guider… Partons à leur rencontre !
Non il ne s’agit d’aucune des rares femmes qui gouvernent à notre époque. Cette femme a été si exceptionnelle qu’elle a eu l’honneur d’être citée dans les belles Paroles de Dieu, dans le Noble Coran : la reine de Saba, royaume du sud de l’Arabie autrefois, qui représente probablement le Yémen aujourd’hui. Parmi les rois mentionnés dans le Coran, elle est l’une des seuls à être introduite par des termes élogieux et positifs.
Son récit entre mythe et réalité, a fait couler beaucoup d’encre, et continue à captiver notre attention tant il est inspirant et riche en enseignements. Il n’y a qu’à se pencher sur les différents prénoms qu’ils lui sont donnés à travers l’espace et le temps : Makéda dans la tradition éthiopienne, Balqama dans la tradition yéménite, la Reine du Midi dans le nouveau Testament et l’Evangile selon Luc, Séba dans une traduction biblique et Bilkis ou Balquis en arabe, la reine de Saba comme on le comprend des versets coraniques.
Le récit de cette reine hors du commun se retrouve dans la sourate Les fourmis, An-Naml, et est construit autour de sa conversion après sa rencontre avec un roi exceptionnel, qui n’est autre que le grand Roi Salomon (que la paix soit sur lui). Deux chemins qui se sont croisés par la grâce et la Miséricorde du Très-Haut pour aujourd’hui continuer à nous inspirer et nous guider… Partons à leur rencontre !
L’invitation de Salomon : l’appel à Dieu
La sourate Les Fourmis ne cesse de nous montrer les miracles et la grandeur de notre Créateur à travers la diversité des dialogues entre Salomon et les créatures (fourmis, génies, oiseaux) ou son lien avec la Nature (vent). Autant d’éléments qui soulignent les faveurs que Dieu lui a octroyées en plus de sa sagesse.
Après avoir assisté à un échange entre une fourmi et Salomon (paix sur lui), celui-ci se demanda où était la huppe. En effet, à la tête de chaque rang d’oiseaux, Salomon avait désigné un chef, et la huppe manquait à l’appel.
Quand celle-ci revint, elle était porteuse de nouvelles : « J’ai appris ce que tu n’as point appris ; et je te rapporte de Saba une nouvelle sûre : J’ai trouvé une femme qui est leur reine, que de toute chose elle a été comblée et qu’elle a un trône magnifique. Je l’ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil au lieu d’Allah. Le Diable leur a embelli leurs actions, et les a détournés du droit chemin, et ils ne sont pas bien guidés. » (Sourate 27, verset 22 à 44)
Dans son souci de faire respecter la loi de Dieu autour de lui, Salomon décida d’envoyer une lettre à la Reine de Saba pour l’inviter à venir à Dieu.
Après avoir assisté à un échange entre une fourmi et Salomon (paix sur lui), celui-ci se demanda où était la huppe. En effet, à la tête de chaque rang d’oiseaux, Salomon avait désigné un chef, et la huppe manquait à l’appel.
Quand celle-ci revint, elle était porteuse de nouvelles : « J’ai appris ce que tu n’as point appris ; et je te rapporte de Saba une nouvelle sûre : J’ai trouvé une femme qui est leur reine, que de toute chose elle a été comblée et qu’elle a un trône magnifique. Je l’ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil au lieu d’Allah. Le Diable leur a embelli leurs actions, et les a détournés du droit chemin, et ils ne sont pas bien guidés. » (Sourate 27, verset 22 à 44)
Dans son souci de faire respecter la loi de Dieu autour de lui, Salomon décida d’envoyer une lettre à la Reine de Saba pour l’inviter à venir à Dieu.
La réponse de Bilqis : un cadeau vaut mille mots ?
« La reine dit : "Ô notables ! Une noble lettre m’a été lancée. Elle vient de Salomon ; et c’est ‘Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Ne soyez pas hautains avec moi et venez à moi en toute soumission’." » (Sourate.27, verset 22 à 24) « Elle dit : "Ô notables ! Conseillez-moi sur cette affaire : je ne déciderai rien sans que vous ne soyez présents (pour me conseiller)." » (Sourate 27, verset 29 à 31)
La réaction de la Reine lors de la réception de cette fameuse lettre est empreinte de délicatesse et de perspicacité politique. Elle montre l’intérêt de cette souveraine pour la consultation, puisqu’elle prend le temps de consulter d’abord ses notables, leur demander leur avis, avant de prendre une décision politique qui risque d’impacter tout son peuple.
Il est facile d’imaginer, qu’une autre personne qui recevrait une telle lettre pourrait rapidement se sentir vexée d’un tel affront. Cette réalité se lit dans les malheureuses histoires de conflits qu’on a connus et qu’on continue à connaître à notre époque. Aujourd’hui, un simple tweet peut aboutir à une réaction démesurée, peut-être même une guerre… Bilqis au contraire, a fait preuve de sagesse et d’humilité, en prenant le soin de passer par la consultation. Un acte humble qui portera ses fruits comme nous allons le voir.
« Ils dirent : "Nous sommes détenteurs d’une force et d’une puissance redoutable. Le commandement cependant t’appartient. Regarde donc ce que tu veux ordonner". » (Sourate 27, verset 32) « Elle dit : "En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c’est ainsi qu’ils agissent. Moi, je vais leur envoyer un présent, puis je verrai ce que les envoyés ramèneront." » (Sourate 27, verset 32)
A travers la réponse des conseillers, on peut comprendre que la Reine peut aisément envoyer une armée pour riposter contre les propos du roi Salomon. Toutefois, son intelligence la pousse plutôt à délaisser la force physique pour miser sur la force du dialogue et de l’ouverture d’esprit.
Sa sagesse créative lui inspire donc d’envoyer un cadeau en réponse à l’appel à la soumission du roi Salomon. Cette action originale lui permet peut-être aussi de vérifier les intentions du roi : est-il animé par une ambition purement matérielle et terrestre ? ou bien par une ambition spirituelle qui dépasse la sphère planétaire ? Cette stratégie diplomatique, parfumée sans doute par sa sensibilité féminine, illustre son souci d’éviter un conflit inutile qui risque de faire basculer son peuple dans une cascade de guerres.
Cet engagement en faveur de la justice et de l’équité de la reine de Saba se ressent à travers sa remarque portant sur les rois qui corrompent et humilient les citoyens. Elle souligne sa volonté de se démarquer des gouverneurs corrupteurs et oppresseurs.
La réaction de la Reine lors de la réception de cette fameuse lettre est empreinte de délicatesse et de perspicacité politique. Elle montre l’intérêt de cette souveraine pour la consultation, puisqu’elle prend le temps de consulter d’abord ses notables, leur demander leur avis, avant de prendre une décision politique qui risque d’impacter tout son peuple.
Il est facile d’imaginer, qu’une autre personne qui recevrait une telle lettre pourrait rapidement se sentir vexée d’un tel affront. Cette réalité se lit dans les malheureuses histoires de conflits qu’on a connus et qu’on continue à connaître à notre époque. Aujourd’hui, un simple tweet peut aboutir à une réaction démesurée, peut-être même une guerre… Bilqis au contraire, a fait preuve de sagesse et d’humilité, en prenant le soin de passer par la consultation. Un acte humble qui portera ses fruits comme nous allons le voir.
« Ils dirent : "Nous sommes détenteurs d’une force et d’une puissance redoutable. Le commandement cependant t’appartient. Regarde donc ce que tu veux ordonner". » (Sourate 27, verset 32) « Elle dit : "En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c’est ainsi qu’ils agissent. Moi, je vais leur envoyer un présent, puis je verrai ce que les envoyés ramèneront." » (Sourate 27, verset 32)
A travers la réponse des conseillers, on peut comprendre que la Reine peut aisément envoyer une armée pour riposter contre les propos du roi Salomon. Toutefois, son intelligence la pousse plutôt à délaisser la force physique pour miser sur la force du dialogue et de l’ouverture d’esprit.
Sa sagesse créative lui inspire donc d’envoyer un cadeau en réponse à l’appel à la soumission du roi Salomon. Cette action originale lui permet peut-être aussi de vérifier les intentions du roi : est-il animé par une ambition purement matérielle et terrestre ? ou bien par une ambition spirituelle qui dépasse la sphère planétaire ? Cette stratégie diplomatique, parfumée sans doute par sa sensibilité féminine, illustre son souci d’éviter un conflit inutile qui risque de faire basculer son peuple dans une cascade de guerres.
Cet engagement en faveur de la justice et de l’équité de la reine de Saba se ressent à travers sa remarque portant sur les rois qui corrompent et humilient les citoyens. Elle souligne sa volonté de se démarquer des gouverneurs corrupteurs et oppresseurs.
La soumission élégante et humble de la reine
Salomon et la reine de Saba, "La Légende de la Vraie Croix", par Piero della Francesca, v. 1460
Avant que la reine de Saba n’arrive chez le roi Salomon, celui-ci s’adressa à son entourage : « "Qui de vous m'apportera son trône avant qu'ils ne viennent à moi soumis ?" Un djinn redoutable dit : "Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place : pour cela, je suis fort et digne de confiance." Quelqu'un qui avait une connaissance du Livre dit : "Je te l'apporterai avant que tu n’aies cligné de l'œil." » (Sourate 27, verset 34 et 35)
Notons au passage, la gratitude de Salomon face aux bienfaits dont Dieu l’a honoré. Là où d’autres auraient fini par s’enorgueillir avec autant de dons, Salomon ne manqua pas de remercier le Tout-Puissant : « Cela est de la grâce de mon Seigneur, pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant c’est dans son propre intérêt qu’il le fait, et quiconque est ingrat… alors mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux. » (Sourate 27, verset 40)
Dans la compétition entre le génie (djinn) et celui qui avait une connaissance du Livre pour apporter le trône on ne peut que s’étonner encore de la diversité des Créatures de Dieu Très-Haut et de Sa Grandeur.
Le trône, symbole ultime de la royauté, fut reconnu par la Reine. Comme si cela ne suffisait pas, lorsqu’elle entra dans le palais elle confondit le pavé de cristal avec de l’eau : « Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l’eau profonde et elle se découvrit les jambes. » (Sourate 27, verset 44)
Face aux miracles auxquels elle venait d’assister, comprenant l’Omnipotence de Dieu, le cœur de la Reine s’ouvrit à la foi par la permission de Dieu avec une humilité exemplaire. Elle souligna sa responsabilité : « Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même. Je me soumets avec Salomon à Allah, Seigneur de l'univers. » (Sourate 27, verset 44)
Profitons de ce noble mois de Ramadan pour renforcer nos liens et construire un climat de bienveillance et d’espoir dans ce contexte si particulier. En chacun d’entre nous réside un roi, une reine. Honorons cette royauté intérieure en la nourrissant de rappels, de belles actions et d’amour. Et si, en offrant des cadeaux, on changeait le monde ?
*****
Première parution du texte sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).
Lire aussi :
Sultane sublime - L'extraordinaire destin de Chajara Dorr, par Abderrahim Bouzelmate
Féminisme et islam : le combat d'Amina Wadud, Coran en main, pour une justice de genre, une source d'inspiration
Notons au passage, la gratitude de Salomon face aux bienfaits dont Dieu l’a honoré. Là où d’autres auraient fini par s’enorgueillir avec autant de dons, Salomon ne manqua pas de remercier le Tout-Puissant : « Cela est de la grâce de mon Seigneur, pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant c’est dans son propre intérêt qu’il le fait, et quiconque est ingrat… alors mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux. » (Sourate 27, verset 40)
Dans la compétition entre le génie (djinn) et celui qui avait une connaissance du Livre pour apporter le trône on ne peut que s’étonner encore de la diversité des Créatures de Dieu Très-Haut et de Sa Grandeur.
Le trône, symbole ultime de la royauté, fut reconnu par la Reine. Comme si cela ne suffisait pas, lorsqu’elle entra dans le palais elle confondit le pavé de cristal avec de l’eau : « Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l’eau profonde et elle se découvrit les jambes. » (Sourate 27, verset 44)
Face aux miracles auxquels elle venait d’assister, comprenant l’Omnipotence de Dieu, le cœur de la Reine s’ouvrit à la foi par la permission de Dieu avec une humilité exemplaire. Elle souligna sa responsabilité : « Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même. Je me soumets avec Salomon à Allah, Seigneur de l'univers. » (Sourate 27, verset 44)
Profitons de ce noble mois de Ramadan pour renforcer nos liens et construire un climat de bienveillance et d’espoir dans ce contexte si particulier. En chacun d’entre nous réside un roi, une reine. Honorons cette royauté intérieure en la nourrissant de rappels, de belles actions et d’amour. Et si, en offrant des cadeaux, on changeait le monde ?
*****
Première parution du texte sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).
Lire aussi :
Sultane sublime - L'extraordinaire destin de Chajara Dorr, par Abderrahim Bouzelmate
Féminisme et islam : le combat d'Amina Wadud, Coran en main, pour une justice de genre, une source d'inspiration