Société

L'attaque au couteau à Rambouillet endeuille la police et la France

Rédigé par Lina Farelli | Samedi 24 Avril 2021 à 08:45

Une attaque au couteau est survenue, vendredi 23 avril, au commissariat de Rambouillet. Une agent administrative a été tuée, provoquant naturellement une pluie de réactions indignées à travers la France.



A Rambouillet et par-delà les Yvelines, le choc est immense. Une agent administrative - et non une policière contrairement aux premières informations communiquées - a été tuée, vendredi 23 avril, dans le sas d'un commissariat. Elle a été attaquée par un homme muni d'un couteau et qui a, selon des témoins, crié Allah Akbar, profanant alors le nom de Dieu pour des motivations encore inconnues à ce stade. Touchée au cou, l'agent de 49 ans, non armée, qui venait de rentrer de sa pause déjeuner, est morte des suites de ses blessures.*

L'assaillant a été neutralisé par balles peu après les faits par un policier. Il est mort sur place. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l'enquête.

Les premiers éléments laissent apparaître que l'auteur de ce crime odieux est un ressortissant tunisien de 36 ans arrivé en 2009 en France. Selon l'AFP, il avait bénéficié d'une autorisation exceptionnelle de séjour salarié, puis d'une carte de séjour en décembre 2020. L'enquête est en cours pour comprendre la trajectoire d'un homme inconnu des services de renseignement.*

Une attaque qui indigne

Les condamnations et les messages de soutien à l'institution policière, en deuil, ont fusé de toutes parts. « Stéphanie a été tuée dans son commissariat de Rambouillet, sur les terres déjà meurtries des Yvelines. La Nation est aux côtés de sa famille, de ses collègues et des forces de l’ordre. Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien », a fait savoir Emmanuel Macron, en déplacement au Tchad pour les obsèques du dirigeant Idriss Déby.

Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus sur place. « Notre détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes est plus que jamais intacte », a affirmé le chef du gouvernement.

Alors que le mois du Ramadan bat son plein, les organisations musulmanes se sont elles aussi immédiatement jointes au concert des condamnations. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné « avec la plus grande vigueur l’assassinat lâche et abject de la policière Stephanie. Cet acte barbare qui aurait été accompagné par le cri Allah Akbar, est une horreur qu’aucune religion ne saurait accepter. Nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches ».

A peine la nouvelle de la tragédie relayée, de nombreuses personnalités et activistes de la droite et de l'extrême droite étaient déjà parties en campagne pour accuser les autorités de « laxisme » face à « l'islamisme » et faire le procès de l'immigration, signant là très tôt une récupération politicienne de l'affaire.

La commune des Yvelines a été le théâtre de l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020. C'est aussi dans ce département qu'un couple de policiers avait été assassiné en 2016 à Magnanville.

*Mise à jour lundi 27 avril : Alors que des rassemblements devant de nombreux commissariats de France ont été tenus, un hommage émouvant a été rendue à Stéphanie Montfermé par la ville de Rambouillet. « La ville de Rambouillet a perdu une part d'elle-même. La Nation a perdu une femme exceptionnelle », a déclaré la maire, Véronique Maillon, aux côtés de la famille de la défunte, du président du Sénat et ancien édile de Rambouillet, Gérard Larcher, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.

Du côté de l'enquête, le procureur du PNAT a déclaré, dimanche 26 avril, que la radicalisation du tueur paraissait « peu contestable » et que l'homme présentait aussi « certains troubles de personnalité ». Les investigations se poursuivent en lien avec les autorités tunisiennes, qui ont fermement condamné l'attaque.