« L’épopée du canal de Suez, des pharaons au XXIe siècle », une exposition à voir à l’Institut du monde arabe du 28 mars au 5 août 2018. Puis au musée d’Histoire de Marseille, du 19 octobre 2018 au 31 mars 2019.
« L’Égypte est au cœur des convoitises du monde », affirme Claude Mollard. Et l’exposition « L’épopée du canal de Suez, des pharaons au XXIe siècle », dont il est le co-commissaire avec Gilles Gauthier, le montre bien.
À travers l’histoire du canal de Suez narrée au fil de maquettes, d’objets archéologiques, de gravures, de films et photographies d’époque dans une scénographie très bien pensée, c’est aussi l’Histoire de l’Égypte qui nous est contée dans cette exposition, qui se tient à l'Institut du monde arabe (IMA), jusqu’au 5 août.
« L’Égypte est le premier État du monde, vieux de 4 000 ans, et qui est resté quasi dans les mêmes frontières qu’actuellement ! », poursuit Gilles Gauthier. « Mais c’est aussi le premier État d’un monde arabe en devenir grâce à son indépendance acquise en 1936 », souligne-t-il.
À travers l’histoire du canal de Suez narrée au fil de maquettes, d’objets archéologiques, de gravures, de films et photographies d’époque dans une scénographie très bien pensée, c’est aussi l’Histoire de l’Égypte qui nous est contée dans cette exposition, qui se tient à l'Institut du monde arabe (IMA), jusqu’au 5 août.
« L’Égypte est le premier État du monde, vieux de 4 000 ans, et qui est resté quasi dans les mêmes frontières qu’actuellement ! », poursuit Gilles Gauthier. « Mais c’est aussi le premier État d’un monde arabe en devenir grâce à son indépendance acquise en 1936 », souligne-t-il.
Au fil de l’exposition, l’on comprend bien que le canal est devenu la colonne vertébrale économique du pays. En l'élargissant et en le modernisant à partir de 2015, les autorités sous la férule d'Al-Sissi « ambitionnent de faire de l’Égypte un deuxième Singapour », selon les termes de Claude Mollard. De 49 navires par jour en 2014 engendrant 5 milliards d'euros de recettes, le pays passerait à 97 navires et 13 milliards d'euros de recettes en 2013. Une nouvelle capitale administrative est déjà en cours de construction, à 45 km à l’est du Caire, en direction de Suez. Dans cette ville nouvelle surgie du désert sont attendus à terme plus de 6,5 millions d'habitants.
Une expo qui suit les contours des brûlures de l'Histoire
De la barque égyptienne au porte-container qui peut transporter 3 millions de fois plus de marchandises, les 193 kilomètres du mythique canal de Suez racontent non seulement le développement économique d'un pays mais aussi tous les enjeux géopolitiques entre l'Europe et le Moyen-Orient dont il a été le centre.
Au-delà de l’aspect historique et technique, c’est surtout les enjeux géopolitiques abordés dans cette exposition qui sont cependant les plus captivants. La construction du canal de Suez conduit à la modernisation de l’Égypte, sous l’ère du petit-fils de Méhémet Ali, Saïd Pacha, puis du Khédive Ismaïl Pacha qui lui succède en 1863.
Mais elle devient aussi symbole de servitude et de colonisation, avec l’occupation militaire anglaise à partir de 1882. Le nationalisme égyptien y donne un coup d’arrêt, avec la nationalisation du canal en 1956.
Dès l’entrée de l’exposition, le visiteur est immergé dans le faste de l’inauguration du canal en 1869. Il connaît un deuxième temps fort, lui aussi immersif, avec le discours de Nasser sur grand écran et les scènes de liesse populaire de 1956.
Les films documentaires donnant la parole aux témoins de l’émergence de la nation égyptienne mais aussi les cartes, textes et photos qui rendent compte des enjeux des opérations militaires et guerres (1967, 1973) qui se sont ensuivies, constituent la partie de l’exposition la plus passionnante.
Après l’Institut du monde arabe, « L’épopée du canal de Suez » sera présentée au musée d’Histoire de Marseille, du 19 octobre 2018 au 31 mars 2019. L’exposition voyagera ensuite en Égypte. Il est prévu qu’elle ait lieu au nouveau musée des Civilisations du Caire le 17 novembre 2019, soit 150 ans après l'inauguration du canal à Port-Saïd par l'impératrice Eugénie.
Mais elle devient aussi symbole de servitude et de colonisation, avec l’occupation militaire anglaise à partir de 1882. Le nationalisme égyptien y donne un coup d’arrêt, avec la nationalisation du canal en 1956.
Dès l’entrée de l’exposition, le visiteur est immergé dans le faste de l’inauguration du canal en 1869. Il connaît un deuxième temps fort, lui aussi immersif, avec le discours de Nasser sur grand écran et les scènes de liesse populaire de 1956.
Les films documentaires donnant la parole aux témoins de l’émergence de la nation égyptienne mais aussi les cartes, textes et photos qui rendent compte des enjeux des opérations militaires et guerres (1967, 1973) qui se sont ensuivies, constituent la partie de l’exposition la plus passionnante.
Après l’Institut du monde arabe, « L’épopée du canal de Suez » sera présentée au musée d’Histoire de Marseille, du 19 octobre 2018 au 31 mars 2019. L’exposition voyagera ensuite en Égypte. Il est prévu qu’elle ait lieu au nouveau musée des Civilisations du Caire le 17 novembre 2019, soit 150 ans après l'inauguration du canal à Port-Saïd par l'impératrice Eugénie.
Claude Mollard (à g.) est commissaire général de l'exposition ; Gilles Gauthier (à dr.) est commissaire scientifique. Leur présentation de l'exposition sont à écouter ci-dessous.
En savoir plus sur l'exposition et les projections de films, concerts et débats qui lui sont liés : www.imarabe.org