Les musulmans de France n’ont eu de cesse de dire leur opposition franche et radicale aux terroristes de l’Etat islamique, dit Daesh en arabe. Valeurs actuelles ne l’entend pas de cette oreille à la sortie des résultats d’un sondage IFOP commandé par ses soins. L’objet de l’étude que Saphirnews sort de l'anonymat : l’adhésion des Français à l’intervention militaire en Irak contre l’EI, à laquelle participe la France.
« L’approbation de l’intervention militaire en Irak se maintient à un niveau très élevé, puisque 64 % des personnes interrogées se disent favorables contre 65 % au début du mois d’octobre. L’érosion du soutien à ce type d’intervention constatée notamment lors du conflit libyen ne s’observe donc pas pour l’instant », conclut le 6 novembre l’institut de sondage, qui a mené l’enquête en octobre auprès d’un échantillon de 1 001 personnes.
En revanche, du côté des personnes de confession ou de culture musulmane, l’intervention militaire rencontre une plus forte opposition. Sur un échantillon de 500 personnes « d’origine musulmane », 50 % d'entre eux déclarent soutenir l’action française (– 14 points comparé à l’ensemble des Français).
« L’approbation de l’intervention militaire en Irak se maintient à un niveau très élevé, puisque 64 % des personnes interrogées se disent favorables contre 65 % au début du mois d’octobre. L’érosion du soutien à ce type d’intervention constatée notamment lors du conflit libyen ne s’observe donc pas pour l’instant », conclut le 6 novembre l’institut de sondage, qui a mené l’enquête en octobre auprès d’un échantillon de 1 001 personnes.
En revanche, du côté des personnes de confession ou de culture musulmane, l’intervention militaire rencontre une plus forte opposition. Sur un échantillon de 500 personnes « d’origine musulmane », 50 % d'entre eux déclarent soutenir l’action française (– 14 points comparé à l’ensemble des Français).
© Ifop
L'amalgame facile qui renforce la peur
« L’opposition à cette intervention croit avec l’intensité de la pratique religieuse. Les interviewés qui se définissent comme "musulmans croyants et pratiquants" sont opposés à 66 %, contre 46 % parmi les "musulmans croyants" et 27 % parmi ceux qui se considèrent comme "d’origine musulmane". Chez ces derniers, le niveau de soutien à l’intervention (73 %) est même supérieur à celui que l’on enregistre dans l’ensemble de la population française (64 %) », indique l’IFOP. « Cette opposition des musulmans les plus religieux à l’intervention ne saurait s’expliquer exclusivement par une approbation de l’État islamique. D’autres éléments entrent en ligne de compte, notamment l’antiaméricanisme », analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP.
Valeurs actuelles préférera analyser le résultat ainsi : « Une proportion très importante de musulmans pratiquants vivant en France éprouve, au minimum, une "solidarité religieuse" avec les terroristes de l’État islamique. Ce sondage est aussi riche d’enseignements sur l’échec de notre politique communautariste : à force de promouvoir les "différences", on les exacerbe. Jusqu’à couver en notre sein une importante minorité musulmane qui se sent aujourd’hui plus proche des djihadistes ayant déclaré la guerre à l’Occident que de son propre pays. »
« Solidarité religieuse », le mot est lâché et les guillemets n'y changent rien au vu de la teneur de l'analyse pauvre de l'hebdomadaire incarnant « la droite décomplexée », qui se plaît à faire des généralisations nourrissant l'islamophobie. Ici, par l'usage d'un mauvais raccourci médiatique qui alimente la peur à l'encontre des musulmans, transformés en de potentiels « ennemis de l'intérieur », car ils partageraient – « au minimum », attention – les mêmes valeurs que les terroristes de l'EI dès lors qu'ils ne cautionnent pas la énième intervention occidentale au Moyen-Orient.
Valeurs actuelles préférera analyser le résultat ainsi : « Une proportion très importante de musulmans pratiquants vivant en France éprouve, au minimum, une "solidarité religieuse" avec les terroristes de l’État islamique. Ce sondage est aussi riche d’enseignements sur l’échec de notre politique communautariste : à force de promouvoir les "différences", on les exacerbe. Jusqu’à couver en notre sein une importante minorité musulmane qui se sent aujourd’hui plus proche des djihadistes ayant déclaré la guerre à l’Occident que de son propre pays. »
« Solidarité religieuse », le mot est lâché et les guillemets n'y changent rien au vu de la teneur de l'analyse pauvre de l'hebdomadaire incarnant « la droite décomplexée », qui se plaît à faire des généralisations nourrissant l'islamophobie. Ici, par l'usage d'un mauvais raccourci médiatique qui alimente la peur à l'encontre des musulmans, transformés en de potentiels « ennemis de l'intérieur », car ils partageraient – « au minimum », attention – les mêmes valeurs que les terroristes de l'EI dès lors qu'ils ne cautionnent pas la énième intervention occidentale au Moyen-Orient.
© Ifop
Les raisons de cette opposition peuvent s'expliquer diversement ; et apposer une raison religieuse – quand il s'agit de musulmans, pas des autres – sur une opinion politique comme une vérité établie, sans nuance aucune, est digne d'une conclusion (volontairement) bâclée qui fait le lit des islamophobes. Car voici ce qu'il faudrait aussi en comprendre : d'une part, que les musulmans qui soutiennent l'action militaire contre l'EI seraient de « bons Français » ou de « bons Occidentaux », pas leurs coreligionnaires à l'avis opposé ; et surtout, d'autre part, que plus le degré de pratique de l'islam est fort parmi les musulmans, plus le danger serait grand pour la France et l'Occident.
Que faudrait-il penser des sondés non musulmans contre l'intervention ? Aucun mot dessus évidemment, leur opinion serait plus acceptable sans religion comme facteur... Valeurs actuelles est, malheureusement, dans l'air du temps quand il s'agit d'islam : la culture de la peur.
Que faudrait-il penser des sondés non musulmans contre l'intervention ? Aucun mot dessus évidemment, leur opinion serait plus acceptable sans religion comme facteur... Valeurs actuelles est, malheureusement, dans l'air du temps quand il s'agit d'islam : la culture de la peur.
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