Le tribunal administratif de Cergy estime l’isolation des trois élèves sikhs d’un lycée de Bobigny illégale. Le tribunal exige en conséquence que les trois lycéens soient réintégrés dans leur établissement en attendant la tenue d’un conseil de discipline qui devra statuer sur leur sort. Le comité 15 mars et libertés dénoncent les conséquences médicales qu’entraîne l’isolation des jeunes filles portant le voile.
Le tribunal qui statuait en référé (procédure d’urgence) sur le cas de trois sikhs du lycée Louise-Michel de Bobigny exclus des cours depuis la rentrée pour port du sous turban a estimé que malgré l’existence d’une phase de dialogue entre les lycéens et l’administration, leur mise à l’écart sans qu’ils aient pu présenter une défense devant un conseil de discipline constituait une atteinte grave et manifestement illégale au droit à la défense.
Depuis l’application de la loi 15 mars 2004 dite antifoulard, la pratique de l’isolation des élèves est pourtant très courante. Latifa Aït Taleb, Responsable d’île de France du comité 15 mars et libertés confiait à SaphirNet.info que ces cas d’élèves isolés sont fort nombreux. Pour le moment, le comité 15 mars et liberté ne souhaite pas communiquer les chiffres et préfère concentrer leurs énergies pour apporter le soutien nécessaire aux jeunes filles retenues en salle d’isolation. Pour l’Education National il s’agit officiellement de salle de dialogue. Or, en pratique il s’agit selon le comité 15 mars et libertés davantage de salle d’isolation où s’exerce une violence symbolique ne serait ce qu’en considération de toute l’inégalité qu’il y a entre le monde adulte et l’enfant. Les bénévoles du comité 15 mars et libertés sont qui plus est, très préoccupé par l’état de santé des jeunes filles que peut engendrer cette violence. De nombreux cas de troubles du sommeil, de troubles alimentaires, d’ulcère et diabètes ont ainsi été recensé.
Par ailleurs, les exclusions des élèves se poursuivent. Le rectorat de Dijon a exclu définitivement une jeune fille d’un collège de Mâcon en Saône et loir à l’issu d’un conseil de discipline. L’établissement est cependant tenu de rescolariser la jeune fille de moins de seize ans soumise à l’obligation de l’éducation scolaire. Les démarches seront donc entreprises pour qu’elle puisse reprendre ses études avec le Centre National d’Enseignement à Distance.