La conférence s'est ouverte dimanche matin à Bagdad, alors que les violences à Nadjaf et les combats ont repris rompant un cessez-le-feu de 36 heures après l'échec des négociations. Censé lancer le processus politique démocratique, ce rassemblement doit conduire à des élections générales en janvier 2005. Pendant trois jours quelques 1 300 délégués venus de toutes les provinces irakiennes vont se réunir malgré les obus de mortier qui s’écrasent près du lieu où a débuté la conférence.
Un climat très tendu
Malgré le cessez-le-feu conclu vendredi 13 août au soir, les combats ont repris à Nadjaf, les mesures de sécurité prises à Bagdad pour la Conférence nationale n'ont pas empêché au moins cinq obus de mortier de tomber à proximité de l'édifice où se tenait la Conférence, dans la zone fortifiée qui abrite notamment l'ambassade américaine et le siège du gouvernement irakien.
Une centaine de représentants se sont cependant retirés dimanche d'une réunion après la fin de l'intervention du représentant du secrétaire général de l'ONU en Irak, Ashraf Jehangir Qazi, en criant : 'Aussi longtemps qu'il y aura des frappes et des bombardements, il n'y aura pas de conférence !'
A Nadjaf, les combats ont éclaté après l'échec des négociations entre le gouvernement intérimaire et Moqtada al-Sadr, rompant ainsi un cessez-le-feu de 36 heures. Les américains avec la police de sécurité irakienne, avaient bouclé la vieille ville où Moqtada al-Sadr et ses forces leur tiennent tête depuis le 5 août
La Conférence, qui se veut représentative des Irakiens, aura à désigner un conseil consultatif et de contrôle, le 'Conseil national intérimaire'. Ce conseil, qui comprendra 100 membres, devra approuver le budget 2005, pourra mettre son veto à des décisions gouvernementales à la majorité des deux tiers et interroger les ministres, et sera consulté sur l'organisation des élections générales.
Des accrochages ponctuels, impliquant mortiers, canons et fusils d'assaut, se sont poursuivis l'après-midi de dimanche dans la vieille ville. La police irakienne a ordonné l'évacuation de tous les journalistes, qu'ils soient locaux ou étrangers, de Nadjaf.
L’appel à la négociation de Moqtada al-Sadr
Ahmed Chaibani, l'un des porte-parole de Moqtada Al-Sadr, avait pourtant annoncé vendredi soir, qu'un cessez-le-feu a été conclu avec les forces d'occupation américaines et la police de sécurité irakienne.
Ce cessez-le-feu illimité devait se maintenir pour favoriser les négociations en cours, il a précisé que les ' négociations sont menées pour les forces d'occupation et les forces de sécurité irakiennes par le conseiller à la Sécurité nationale irakienne, Mouaffaq Al-Roubaï et par le cheikh Ali Al-Soumeisim ' mais les combats ont repris par l’attaque de l’armée américaine.
Moqtada al-Sadr, a appelé à la reprise des négociations, suspendues par le gouvernement irakien, par ailleurs il accuse le premier ministre irakien, Iyad Allaoui, d'être responsable de l'échec des négociations.
Moqtada Al-Sadr a demandé aux partis chiites de quitter la Conférence nationale car toutes les négociations sont menées pour les forces d'occupation américaines et les forces de sécurité irakiennes par le conseiller à la Sécurité nationale irakienne.
Selon lui l’avenir de l’Irak et sa reprise doit être hors de contrôle de l’armée d’occupation américaine, tout accord doit être signé par son parti, le gouvernement irakien et les forces d'occupation, c'est sur ces points que le porte-parole de Moqtada Al-Sadr a insisté afin de soustraire un engagement formel de la part des américains pour qu’ils puissent respecter ces futurs accords. Ce qui ne leur permet pas d’agir à leur guise, rappelons qu’en juin dernier, la trêve qui n'avait pas été signée par les forces américaines leur avait permis de la violer quand elles l'avaient voulu.