Mosaïc organisait son premier colloque, le 31 octobre 2009, à Nice.
Chirurgien de profession et conseiller municipal (UMP) à Nice, le président de Mosaïc, Marouane Bouloudhnine propose un programme chargé pour la nouvelle année. Il faut dire que les débats actuels sur la burqa et tous les dérapages qui se sont ensuivis lui ont donné bien des idées. « Je ressens un profond malaise chez ces gens qui se sentaient parfaitement intégrés et qui, aujourd'hui, se sentent exclus », déplore Marouane Bouloudhnine. Pour y remédier, un cabinet d'études sera mis en place pour mieux cerner les aspirations des jeunes de banlieue, qui se demandent parfois « si la France ne veut plus de ses musulmans ».
La France a un « problème avec l'Histoire, lié au colonialisme et à la guerre d'Algérie qu'elle doit absolument régler », selon Marouane Bouloudhnine. Comprendre et reconnaître, à travers l'Histoire, la contribution des musulmans, notamment dans la défense du territoire français durant la Première et la Seconde Guerre mondiale, où ils furent nombreux à y perdre la vie, c'est un grand pas vers « le vivre-ensemble », estime le président de Mosaïc. À ce titre, il propose une visite du grand cimetière musulman de Verdun. Une visite qui pourrait « aider les jeunes à s'ancrer dans la citoyenneté ».
Un observatoire des actes islamophobes pour bientôt
Le gros chantier de l'année sera sans doute la mise en place, ce mois-ci, d'un observatoire des actes islamophobes et de la discrimination. Via un site Internet, l'observatoire se chargera de recueillir les plaintes des victimes et de transmettre au ministère de l'Intérieur les statistiques établies.
Un projet qui irriterait bien le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France), qui existe depuis près de dix ans, en réaction à la loi sur la laïcité relative au port de signes religieux, votée en 2004. Bien que ses rapports annuels sur les actes islamophobes – en hausse ces dernières années – soient lus attentivement par certaines autorités étatiques, le CCIF ne dispose pas, contrairement à la toute fraîche fédération Mosaïc, de la reconnaissance publique officielle.
Un projet qui irriterait bien le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France), qui existe depuis près de dix ans, en réaction à la loi sur la laïcité relative au port de signes religieux, votée en 2004. Bien que ses rapports annuels sur les actes islamophobes – en hausse ces dernières années – soient lus attentivement par certaines autorités étatiques, le CCIF ne dispose pas, contrairement à la toute fraîche fédération Mosaïc, de la reconnaissance publique officielle.
Concurrence ?
Et pour cause : lancée il y a deux ans en région PACA, Mosaïc s'est déployée en juin 2009 dans l'Hexagone, sous la bienveillance de Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée. La fédération regroupe des individus de « toutes les sensibilités », niant faire partie d'un quelconque parti politique, et dispose de trois comités régionaux : Paris Ile-de-France, Rhône-Alpes et Alsace-Lorraine, et compte bien s'implanter sur l'ensemble du territoire national.
Ce ne sera évidemment pas sans compter l'aide financière de l'État, Mosaïc étant subventionnée par le ministère de l'Identité nationale, sous la houlette d'Éric Besson, celui-là même qui avait juré, la main sur le cœur, que le débat sur l'identité nationale « n'est pas focalisé sur l'immigration et l'islam » et qui, peu de temps auparavant, avait lancé le Réseau des élus de la diversité (RED) au sein de l'UMP.
Les ambitions de la « fédération laïque des citoyens de sensibilité musulmane » pourraient, à terme, donner bien du fil à retordre au CFCM (Conseil français du culte musulman). Une transition – ou concurrence – qui se fait en douceur ?
Ce ne sera évidemment pas sans compter l'aide financière de l'État, Mosaïc étant subventionnée par le ministère de l'Identité nationale, sous la houlette d'Éric Besson, celui-là même qui avait juré, la main sur le cœur, que le débat sur l'identité nationale « n'est pas focalisé sur l'immigration et l'islam » et qui, peu de temps auparavant, avait lancé le Réseau des élus de la diversité (RED) au sein de l'UMP.
Les ambitions de la « fédération laïque des citoyens de sensibilité musulmane » pourraient, à terme, donner bien du fil à retordre au CFCM (Conseil français du culte musulman). Une transition – ou concurrence – qui se fait en douceur ?