Ni coupable ni complice
Rosalyn Higgins
La Serbie n'a pas orchestré de génocide en Bosnie durant la guerre entre 1992 et 1995. C'est la décision rendue lundi par la Cour internationale de Justice. La Cour a toutefois définit le massacre de Srebrenica comme un génocide.
La présidente de la CIJ, Rosalyn Higgins, a déclaré que le massacre de 8.000 hommes musulmans bosniaques désarmés par leurs compatriotes séparatistes serbes bosniaques tombait bien dans le champ de la Convention de l'Onu de 1948 établissant le crime de génocide.
Dans son jugement, la Cour considère établi que la Serbie "avait mis un soutien militaire et financier considérable" à la disposition des séparatistes serbes à l'origine des massacres en Bosnie, mais elle ne la considère pas coupable ni complice de génocide.
La présidente de la CIJ, Rosalyn Higgins, a déclaré que le massacre de 8.000 hommes musulmans bosniaques désarmés par leurs compatriotes séparatistes serbes bosniaques tombait bien dans le champ de la Convention de l'Onu de 1948 établissant le crime de génocide.
Dans son jugement, la Cour considère établi que la Serbie "avait mis un soutien militaire et financier considérable" à la disposition des séparatistes serbes à l'origine des massacres en Bosnie, mais elle ne la considère pas coupable ni complice de génocide.
200.000 victimes
La Bosnie demandait à la CIJ de dire que la Serbie avait organisé un génocide lors de la guerre qui avait débuté en 1992 et devait durer jusqu'en 1995, faisant 200.000 victimes.
Les meurtres à grande échelle, les camps de détention pour Musulmans et Croates bosniaques, le siège de 44 mois de la ville de Sarajevo, les viols et déplacements forcés commis par les troupes des Serbes de Bosnie ont tous été examinés lors des audiences de la CIJ en février dernier.
Mais la Cour a estimé qu'il ne s'agissait pas de génocide, et n'a donc pas examiné la responsabilité de Belgrade dans ces actions.
Les meurtres à grande échelle, les camps de détention pour Musulmans et Croates bosniaques, le siège de 44 mois de la ville de Sarajevo, les viols et déplacements forcés commis par les troupes des Serbes de Bosnie ont tous été examinés lors des audiences de la CIJ en février dernier.
Mais la Cour a estimé qu'il ne s'agissait pas de génocide, et n'a donc pas examiné la responsabilité de Belgrade dans ces actions.
La Serbie est à la fois soulagée et satisfaite
Le président serbe Boris Tadic
La Serbie "est à la fois soulagée et satisfaite", a indiqué Me Xavier de Roux, avocat de l'équipe de défense serbe. "C'est un arrêt d'apaisement (...) On arrive à la fin d'une épouvantable querelle. Ceci devrait permettre d'aplanir les difficultés entre les différents Etats de l'ancienne Yougoslavie".
Le président serbe Boris Tadic a qualifié "d'important" cet arrêt, "car il a été établi que la Serbie n'a pas commis de génocide en Bosnie-Herzégovine". "Néanmoins, la partie du verdict constatant que la Serbie n'a rien fait pour empêcher le génocide sur la population musulmane à Srebrenica est très dure pour nous", a indiqué M. Tadic, appelant à l'arrestation dans les plus brefs délais de "tous ceux qui sont responsables de crimes de guerre".
La CIJ a souligné que la Serbie devait "immédiatement prendre des mesures effectives pour (...) coopérer pleinement" avec le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie et "transférer les personnes accusées de génocide ou de l'un de ces quelconques autres actes.
Le président serbe Boris Tadic a qualifié "d'important" cet arrêt, "car il a été établi que la Serbie n'a pas commis de génocide en Bosnie-Herzégovine". "Néanmoins, la partie du verdict constatant que la Serbie n'a rien fait pour empêcher le génocide sur la population musulmane à Srebrenica est très dure pour nous", a indiqué M. Tadic, appelant à l'arrestation dans les plus brefs délais de "tous ceux qui sont responsables de crimes de guerre".
La CIJ a souligné que la Serbie devait "immédiatement prendre des mesures effectives pour (...) coopérer pleinement" avec le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie et "transférer les personnes accusées de génocide ou de l'un de ces quelconques autres actes.
L'Europe a une nouvelle fois montré qu'elle était contre les Musulmans
Haris Silajdzic
De nombreux Musulmans et Croates de Bosnie ont réagi avec indignation. "L'Europe a une nouvelle fois montré qu'elle était contre les Musulmans", a déclaré Munira Subasic, présidente de l'Association des femmes rescapées du Srebrenica.
Le membre musulman de la présidence tripartite de Bosnie, Haris Silajdzic, a lui aussi déploré le jugement, tout comme son collègue croate, Zeljko Komsic: "Nous, ceux qui étions ici pendant la guerre, savons qu'un génocide a été commis" dès le début du conflit, a déclaré M. Komsic.
Le membre musulman de la présidence tripartite de Bosnie, Haris Silajdzic, a lui aussi déploré le jugement, tout comme son collègue croate, Zeljko Komsic: "Nous, ceux qui étions ici pendant la guerre, savons qu'un génocide a été commis" dès le début du conflit, a déclaré M. Komsic.
Les arrêts sont définitifs
C'était la première fois, depuis la Seconde Guerre mondiale, qu'un Etat était mis en cause pour génocide. Un jugement de culpabilité de la Cour aurait pu donner lieu au versement de plusieurs milliards de dollars de réparations de la part de la Serbie.
Les arrêts de la CIJ sont définitifs et sans possibilité de faire appel, mais la Cour n'a aucun moyen de les faire appliquer
Les arrêts de la CIJ sont définitifs et sans possibilité de faire appel, mais la Cour n'a aucun moyen de les faire appliquer