Si la Tunisie reste une destination de vacances phare pour les Français, force est de constater qu’ils sont de moins en moins nombreux à s’y rendre. Juste après la révolution en 2011, les recettes du secteur touristique ont plongé de 33 %. Cette année, le pays n’a accueilli que 4,8 millions de touristes alors qu’ils étaient 7,8 millions en 2010.
La Tunisie, qui vit une transition démocratique moins chaotique que l'Egypte, recommence à séduire les touristes depuis plusieurs mois. Les recettes du secteur, évalués à 3,17 milliards de dinars (1,46 milliards d’euros), bondissent de 30 % par rapport à 2011, mais reste 9,9 % inférieur aux recettes réalisées en 2010, selon les chiffres du ministère du tourisme tunisien. Et l’année 2013 s’annonce morose.
La Tunisie, qui vit une transition démocratique moins chaotique que l'Egypte, recommence à séduire les touristes depuis plusieurs mois. Les recettes du secteur, évalués à 3,17 milliards de dinars (1,46 milliards d’euros), bondissent de 30 % par rapport à 2011, mais reste 9,9 % inférieur aux recettes réalisées en 2010, selon les chiffres du ministère du tourisme tunisien. Et l’année 2013 s’annonce morose.
Des réservations pour l’été en baisse
Cet hiver 2012/2013, 72 913 Français se sont rendus en Tunisie dans le cadre de voyages à forfait, soit 33 % de moins que l'hiver précédent. Quant aux réservations de l’été, elles affichent un retard de 39 %. Mais les tour-opérateurs jugent que les réservations pour « la Tunisie vont se faire à la dernière minute », a assuré le président du Ceto, l’association qui regroupe la majorité des tour-opérateurs, cité par le portail du tourisme Tour Hebdo le 20 juin.
« Nous étions à -23 % sur les quatre premiers mois de l'année et nous sommes mi-juin à -18 %, cela va dans le bon sens », commente également optimiste Neji Ben Othmane, le président de l'Office du tourisme tunisien à Paris.
Sur la période du 1er janvier au 20 mai 2013, les données de la Banque centrale de Tunisie (BCT) relèvent tout de même une baisse des recettes touristiques de 1,6 % avec 875,7 millions de dinars (MD) (environ 403 millions d’euros), contre 890,3 MD l’an dernier (près de 410 millions d’euros). « Les entrées des non résidents en provenance de l'Europe de l'Est, du 1er janvier au 20 mai, ont enregistré, en Tunisie, une hausse en comparaison avec la même période de 2012. Alors que les entrées des Européens de l'ouest ont baissé de 3,5 % », fait remarquer le site tunisien Kapitalis.
« Nous étions à -23 % sur les quatre premiers mois de l'année et nous sommes mi-juin à -18 %, cela va dans le bon sens », commente également optimiste Neji Ben Othmane, le président de l'Office du tourisme tunisien à Paris.
Sur la période du 1er janvier au 20 mai 2013, les données de la Banque centrale de Tunisie (BCT) relèvent tout de même une baisse des recettes touristiques de 1,6 % avec 875,7 millions de dinars (MD) (environ 403 millions d’euros), contre 890,3 MD l’an dernier (près de 410 millions d’euros). « Les entrées des non résidents en provenance de l'Europe de l'Est, du 1er janvier au 20 mai, ont enregistré, en Tunisie, une hausse en comparaison avec la même période de 2012. Alors que les entrées des Européens de l'ouest ont baissé de 3,5 % », fait remarquer le site tunisien Kapitalis.
400 000 emplois grâce au tourisme
Parmi ces touristes d’Europe de l’Ouest optant de moins en moins pour la Tunisie, on retrouve les Français qui représentaient le premier contingent d'étrangers du pays (un million) avant la révolution. En 2012, ils ne représentaient plus qu'un touriste sur six, contre un sur cinq avant la révolution, note Tour Hebdo.
Un an après la révolution, la situation du pays semble toujours inquiéter les Français. Le saccage du 10e Printemps des Arts, le salon des arts contemporains tunisien, en juin 2012, et celui des locaux de l'ambassade des Etats-Unis en septembre 2012 suite au film anti-islam « L'innocence des musulmans », avaient contribué à développer cette méfiance.
Dans le même temps, les responsables politiques peinent toujours à mettre sur pied la nouvelle Constitution du pays. En février dernier, Chokri Belaïd, une figure de l'opposition était abattue, plongeant le pays dans une nouvelle crise politique. Ces images d’une situation politique instable, très médiatisées en France, sont loin de séduire les futurs vacanciers.
Pour inciter les Français - dont une grande partie ont la critique facile sur le mouvement islamiste d’Ennahdha, majoritaire dans l’Assemblée constituante - à revenir en Tunisie, le pays, pour qui le secteur touristique représente 7 % de son PIB et 400 000 emplois directs et indirects, a lancé une opération séduction à laquelle participe Paris. « La France est le premier partenaire de la Tunisie et nous voulons travailler, main dans la main, pour aller plus loin dans ce partenariat. Il s'agit d'inciter les investisseurs et les touristes français à venir en Tunisie », a ainsi déclaré Laurent Fabius, en marge d’une visite dans le pays au mois de mai.
C’est à présent au tour de François Hollande, en compagnie de la ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, en visite officielle en Tunisie, jeudi 4 et vendredi 5 juillet, d’inciter les touristes à revenir en masse. Cette attitude n'a rien de désintéressé : l'industrie touristique tunisien profite aussi à la France.
Un an après la révolution, la situation du pays semble toujours inquiéter les Français. Le saccage du 10e Printemps des Arts, le salon des arts contemporains tunisien, en juin 2012, et celui des locaux de l'ambassade des Etats-Unis en septembre 2012 suite au film anti-islam « L'innocence des musulmans », avaient contribué à développer cette méfiance.
Dans le même temps, les responsables politiques peinent toujours à mettre sur pied la nouvelle Constitution du pays. En février dernier, Chokri Belaïd, une figure de l'opposition était abattue, plongeant le pays dans une nouvelle crise politique. Ces images d’une situation politique instable, très médiatisées en France, sont loin de séduire les futurs vacanciers.
Pour inciter les Français - dont une grande partie ont la critique facile sur le mouvement islamiste d’Ennahdha, majoritaire dans l’Assemblée constituante - à revenir en Tunisie, le pays, pour qui le secteur touristique représente 7 % de son PIB et 400 000 emplois directs et indirects, a lancé une opération séduction à laquelle participe Paris. « La France est le premier partenaire de la Tunisie et nous voulons travailler, main dans la main, pour aller plus loin dans ce partenariat. Il s'agit d'inciter les investisseurs et les touristes français à venir en Tunisie », a ainsi déclaré Laurent Fabius, en marge d’une visite dans le pays au mois de mai.
C’est à présent au tour de François Hollande, en compagnie de la ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, en visite officielle en Tunisie, jeudi 4 et vendredi 5 juillet, d’inciter les touristes à revenir en masse. Cette attitude n'a rien de désintéressé : l'industrie touristique tunisien profite aussi à la France.
Les professionnels tunisiens au taquet
Le ministère tunisien du Tourisme met le paquet pour rebooster le secteur. « Depuis la Révolution du Jasmin (le 14 janvier 2011) une nouvelle Tunisie s´offre à vous ; n´hésitez plus et venez découvrir ses plages, ses fabuleux sites archéologiques, venez golfer ou profiter d´une cure de thalassothérapie haut de gamme. Vous l´avez compris, la Tunisie et tout le peuple tunisien sont là pour vous accueillir et vous faire passer un séjour inoubliable », peut-on lire sur le site de l’Office national du tourisme tunisien en France.
Les campagnes de communication et de publicité font légion. Du côté des professionnels, la mobilisation est forte. La Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) organisait une manifestation festive intitulée « Tounes Barcha » (« Barcha » signifiant beaucoup en dialecte) sur l'avenue Bourguiba, au cœur de Tunis, samedi 20 juin. Le but : « démontrer aux touristes que la Tunisie reste ouverte, tolérante et moderne, et ne fait que passer par une période d'apprentissage de la démocratie et de la liberté », expliquait Mohamed Ali Toumi, le président de la FTAV, lors d'une conférence de presse, accusant les médias étrangers de véhiculer une « mauvaise image » du pays.
Les campagnes de communication et de publicité font légion. Du côté des professionnels, la mobilisation est forte. La Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) organisait une manifestation festive intitulée « Tounes Barcha » (« Barcha » signifiant beaucoup en dialecte) sur l'avenue Bourguiba, au cœur de Tunis, samedi 20 juin. Le but : « démontrer aux touristes que la Tunisie reste ouverte, tolérante et moderne, et ne fait que passer par une période d'apprentissage de la démocratie et de la liberté », expliquait Mohamed Ali Toumi, le président de la FTAV, lors d'une conférence de presse, accusant les médias étrangers de véhiculer une « mauvaise image » du pays.
10 millions de touristes en 2016
Dans le même esprit, la ville d’Hammamet lançait les 21 et 22 juin une fête de la musique. Plus anecdotique, six miss françaises dont Delphine Wespiser, Miss France 2012, ont fait en juin un déplacement pour promouvoir l’île tunisienne de Djerba, désertée par les traditionnels touristes.
Sur le terrain, les acteurs du tourisme ont sans doute trouvé la solution en misant sur un tourisme autre que balnéaire. Certains n’hésitent plus à tabler sur l’arrière pays avec des gîtes ruraux. Le ministère explique vouloir développer « la thalassothérapie, la plaisance, le golf, la culture ou l'écotourisme ». Le Fonds pour l’Environnement mondial (FEM) a d'ailleurs récemment accordé à la Tunisie un don de plus de 4 millions de dinars pour soutenir le tourisme écologique dans le sud saharien.
Communication à tout-va et conquête d’un nouveau profil de touristes au pouvoir d’achat plus élevé : les autorités tunisiennes sont déterminées à atteindre l'objectif de 10 millions de touristes d’ici à 2016.
Sur le terrain, les acteurs du tourisme ont sans doute trouvé la solution en misant sur un tourisme autre que balnéaire. Certains n’hésitent plus à tabler sur l’arrière pays avec des gîtes ruraux. Le ministère explique vouloir développer « la thalassothérapie, la plaisance, le golf, la culture ou l'écotourisme ». Le Fonds pour l’Environnement mondial (FEM) a d'ailleurs récemment accordé à la Tunisie un don de plus de 4 millions de dinars pour soutenir le tourisme écologique dans le sud saharien.
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