L'oeuvre de l'artiste libanaise Lara Baladi.
Jusqu’au 27 novembre, la biennale d’art contemporain de Venise continuera de régner sur le monde de l’art actuel. La suprématie d’une certaine forme d'élitisme est, cette année, compensée par l’ouverture à une nouvelle génération d’artistes en provenance du Proche- et du Moyen-Orient, mais aussi du Maghreb.
C’est donc tout le monde arabe, du Maroc à l’Arabie Saoudite, qui donne rendez-vous au public, lors de cette biennale. Les 22 artistes ont abordé des thèmes d’actualité comme la démocratie, la place des femmes, mais aussi l’évasion, la liberté. D’après le journaliste du Monde Philippe Dagen, cette biennale prend acte de la naissance d’une génération d’artistes doués, engagés et novateurs que le printemps arabe a débridés. Une exposition qui entre parfaitement dans le thème général de la biennale : Illuminazioni.
C’est donc tout le monde arabe, du Maroc à l’Arabie Saoudite, qui donne rendez-vous au public, lors de cette biennale. Les 22 artistes ont abordé des thèmes d’actualité comme la démocratie, la place des femmes, mais aussi l’évasion, la liberté. D’après le journaliste du Monde Philippe Dagen, cette biennale prend acte de la naissance d’une génération d’artistes doués, engagés et novateurs que le printemps arabe a débridés. Une exposition qui entre parfaitement dans le thème général de la biennale : Illuminazioni.
Une inspiration à chercher dans les révolutions
28 janvier 2011, sur la place Tahrir en Égypte. L’artiste-vidéaste Ahmed Basiony est écrasé par une voiture après avoir reçu une balle perdue. Il était en train de filmer la révolution égyptienne.
A Venise, sa mort devient un symbole et sa dernière œuvre multimédia est présentée, mélangée avec des images de cette révolution. Ces dernières images poignantes constituent une œuvre artistique qui se mêle au réel et rappelle aux visiteurs et aux artistes présents l’exceptionnel début d’année que vient de connaître le monde arabe.
A Venise, sa mort devient un symbole et sa dernière œuvre multimédia est présentée, mélangée avec des images de cette révolution. Ces dernières images poignantes constituent une œuvre artistique qui se mêle au réel et rappelle aux visiteurs et aux artistes présents l’exceptionnel début d’année que vient de connaître le monde arabe.
Autre artiste, autre vision de ce printemps arabe : le Marocain Mounir Fatmi. A la biennale, il propose une installation comprenant les 20 drapeaux des pays de la Ligue arabe. Les drapeaux des étendards des révolutions que sont l’Egypte et la Tunisie sont dressés sur des balais de trois mètres de long. Une allégorie des « porte-étendards » de l’esprit de ce printemps.
Cette 54e édition aura vu l’arrivée de nouveaux pavillons et, parmi eux, le pavillon irakien qui renferme l’artiste Ali Assaf. Immigré en Italie pendant de nombreuses années, son installation évoque son retour au pays chargé d’espoir. Il raconte le choc de la redécouverte, les odeurs familières et les espoirs qui naissent.
Cette 54e édition aura vu l’arrivée de nouveaux pavillons et, parmi eux, le pavillon irakien qui renferme l’artiste Ali Assaf. Immigré en Italie pendant de nombreuses années, son installation évoque son retour au pays chargé d’espoir. Il raconte le choc de la redécouverte, les odeurs familières et les espoirs qui naissent.
Interrogations du futur
Un des espoirs, justement soulevé chez les artistes par ce Printemps arabe, est l’abolition des frontières. Le thème, à la mode, du « choc des civilisations » est mis au placard et l’artiste algérien Fayçal Baghricha abolit les frontières et fait tourner le globe terrestre pour effacer les limitations naturelles. Les frontières nationales se retrouvent au sol, dans un tapis de vestiges des drapeaux nationaux.
La Saoudienne Manal Al-Dowayan rend hommage aux femmes qui ont joué un rôle central dans ces révolutions. Elle a demandé à des Saoudiennes un exemplaire de leur « autorisation de déplacement », signée par leur gardien masculin. Ces symboles de l’oppression de la femme ont été imprimés sur des pigeons voyageurs immobiles, métaphore de la liberté bridée.
Enfin, c’est avec l’artiste libanaise Lara Baladi que cette exposition s’interroge sur le futur. Lorsque son père tomba gravement malade, elle reçut de nombreuses visites et offrait à chaque fois un café à ses invités. Elle a pris en photo le marc resté au fond des tasses pour en faire une œuvre. Un clin d’œil à la tradition : lire le futur dans le marc du café comme pour appréhender désormais le futur d’un monde arabe en pleine ébullition.
La Saoudienne Manal Al-Dowayan rend hommage aux femmes qui ont joué un rôle central dans ces révolutions. Elle a demandé à des Saoudiennes un exemplaire de leur « autorisation de déplacement », signée par leur gardien masculin. Ces symboles de l’oppression de la femme ont été imprimés sur des pigeons voyageurs immobiles, métaphore de la liberté bridée.
Enfin, c’est avec l’artiste libanaise Lara Baladi que cette exposition s’interroge sur le futur. Lorsque son père tomba gravement malade, elle reçut de nombreuses visites et offrait à chaque fois un café à ses invités. Elle a pris en photo le marc resté au fond des tasses pour en faire une œuvre. Un clin d’œil à la tradition : lire le futur dans le marc du café comme pour appréhender désormais le futur d’un monde arabe en pleine ébullition.