Sur le vif

La mosquée de Brétigny-sur-Orge victime d'une attaque à la voiture-bélier, le maire en soutien

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 3 Décembre 2020 à 13:30



La mosquée de la Paix (Essalam) située à Brétigny-sur-Orge (Essonne) a fait l'objet d'une attaque à la voiture-bélier mercredi 2 décembre vers les coups de 6h15 du matin. Elle a fait d'importants dégâts matériels à l'entrée du lieu de culte, qui a décidé de rester fermé jusqu'à nouvel ordre en raison de la crise du Covid-19. « Une voiture conduite par deux ou trois individus a défoncé le portail de la grille du parking de la mosquée avant de détruire la porte vitrée principale. Les individus ont alors pénétré dans la grande salle de prière et vidé un des extincteurs partout dans le lieu », a fait savoir la mosquée dans un communiqué.

Les intrus auraient fui la mosquée, « dérangés par un fidèle rentrant de son travail de nuit ». Aucun blessé n'a heureusement été signalé. Plus tard, « la police a retrouvé le véhicule incendié dans une commune voisine et elle continue ses investigations ».

Selon l'Association culturelle des musulmans de Brétigny-sur-Orge (ACMB), aucune inscription n'a été retrouvée sur place et la mosquée n'avait pas fait l'objet d'une quelconque menace. Le mobile de l'attaque reste inconnu à ce jour. L'association a porté plainte et une enquête a été immédiatement ouverte.

La mosquée de Brétigny a dénoncé cette attaque et a rappelé « ses parcours dans l'ouverture vers les autres communautés ainsi que dans le rapprochement entre les religions et les cultures qui lui ont valu la reconnaissance des autorités locales et nationales ». « Nous ne pouvons que regretter que des individus en arrivent à penser que de tels actes peuvent résoudre les problèmes que vit notre pays. Ils ne peuvent malheureusement que les aggraver », a-t-elle fait savoir.

Le soutien sans faille du maire

Le maire de Brétigny-sur-Orge, Nicolas Méary, s'est rendu sur place le même jour, accompagné du chef de la police municipale, pour apporter son soutien. « De la poudre d’extincteur, sans traces d’incendie, a été retrouvée dans l’entrée et dans la salle de prière des hommes », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Quelles qu’en soient les raisons, ces dégradations sont d’abord une souffrance pour les membres de la communauté musulmane de Brétigny. Je veux avant tout leur faire part de mon amitié, de ma tristesse et de mon soutien dans cette épreuve. La mosquée de Brétigny a été dégradée. Brétigny a été dégradée. »

« Les musulmans ont le droit en France de pratiquer leur culte librement. La liberté de culte est un principe fondamental de notre République française auquel il n’est pas possible de déroger. C’est vrai pour les musulmans, comme pour les chrétiens, comme pour toutes les autres communautés religieuses. Notre laïcité interdit toute intimidation, et attache des circonstances aggravantes à toute agression à l’encontre des lieux de culte. De telles dégradations ne sont pas acceptables », a ajouté le maire.

« Nous condamnons l’acte de vandalisme qui a visé la mosquée de Bretigny-sur-Orge ce matin et exprimons notre solidarité avec ses responsables et ses fidèles », a fait savoir via Twitter le Conseil français du culte musulman (CFCM), soulignant que, « selon les statistiques du ministère de l’intérieur les actes antimusulmans ont augmenté de plus de 54% par rapport à 2019 ».

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