Propositions
Gilles de Robien
Selon son époux, l’enseignante agressée et frappée de plusieurs coups de couteaux dans un lycée professionnel d’Etampes (Essonne) se serait plainte à sa hiérarchie et aurait à plusieurs reprises signalé des menaces d’agressions proférées à son encontre. Face au malaise suscité par l’agression, le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien a fait trois propositions. « On a trop longtemps tergiversé sur la présence de la police aux abords des établissements scolaires, à l'intérieur des établissements : l'école est un lieu de la République qui doit assurer une sérénité pour l'enseignement », a-t-il déclaré, faisant resurgir ce sujet récurrent de la présence policière à l’école. Le ministre de l’Education nationale souhaiterait aussi mettre en place à l’entrée des lycées des portiques de détecteurs de métaux, estimant qu’ « on ne peut exclure les moyens modernes ». Enfin, troisième proposition du ministre, la préparation des enseignants « à faire face aux situations de tension » ainsi qu’à « à l'exercice de l'autorité dans la classe ».
Tollé
Au Parti Socialiste comme à l’UDF, au sein des syndicats de la police comme de ceux de l’Education nationale, partout c’est la levée de boucliers. « Ce sont des solutions qu'on ne peut pas accepter de pérenniser ou d'imaginer » a estimé François Hollande, le premier secrétaire du PS, tandis que François Bayrou, président de l’UDF s’est insurgé contre « l'idée qu'on résoudrait les problèmes de violence dans les établissements scolaires en mettant des policiers dans chaque établissement », « une idée vaine » selon lui. L’idée d’une présence de la police dans les lycées dits sensibles paraît tout simplement « inacceptable » pour l’UNSA-police. Quant à la puissance Fédération syndicale unitaire (FSU), premier syndicat enseignant, Gérard Aschieri, son secrétaire général, a déclaré : « C’est beaucoup d’idéologie et peu d’efficacité ».
"Une très bonne idée"
Pourtant, envers et contre tous, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a pris, sur les ondes de RTL, la défense de son collègue de l’Education nationale. « Il me semble qu'avoir, quelques demi-journées par semaine, un policier référent qui serait à la disposition des familles, des jeunes et des enseignants, policier qui pourrait être formé spécialement, ce serait une très bonne idée. Je suis tout à fait prêt à ce que nous l'expérimentions » a-t-il estimé. « On ne peut pas laisser un certain nombre de fonctionnaires de l'enseignement seuls face au déchaînement de la violence » a-t-il poursuivi.
Pour la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), il s’agit d’ « une politique du tout sécuritaire où, à chaque incident, ces choses-là ressurgissent parce que le traitement social est complètement évacué ».
Pour la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), il s’agit d’ « une politique du tout sécuritaire où, à chaque incident, ces choses-là ressurgissent parce que le traitement social est complètement évacué ».