Pour les Hijabeuses et leurs soutiens, la décision prise mardi 8 février par la préfecture de police de Paris d’interdire leur manifestation consterne, les raisons avancées plus encore. Le collectif, qui milite le droit pour les femmes de pouvoir participer à des comptétitions sportives avec le voile, avait prévu de faire un match de football mercredi 9 février sur l’esplanade des Invalides. Le choix du lieu n’était pas anodin puisque la mobilisation devait se tenir devant l’Assemblée nationale, qui examine la proposition de loi visant à « démocratiser le sport ».
Celle-ci avait été entachée d’un débat en janvier au Sénat qui avait abouti à l’adoption d’un amendement interdisant le port des signes religieux pour tous les événements sportifs. Il avait néanmoins été rejeté par les députés.
« On veut seulement que les femmes jouent », clament les Hijabeuses. Après un premier match devant le Sénat, elles ont donc souhaité faire entendre leur voix près du Palais Bourbon. Mais la préfecture de police en a décidé autrement au nom de « la sécurité des manifestants eux-mêmes » et du « maintien de l'ordre public ». « Il est à craindre que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premiers », lit-on dans le communiqué.
Celle-ci avait été entachée d’un débat en janvier au Sénat qui avait abouti à l’adoption d’un amendement interdisant le port des signes religieux pour tous les événements sportifs. Il avait néanmoins été rejeté par les députés.
« On veut seulement que les femmes jouent », clament les Hijabeuses. Après un premier match devant le Sénat, elles ont donc souhaité faire entendre leur voix près du Palais Bourbon. Mais la préfecture de police en a décidé autrement au nom de « la sécurité des manifestants eux-mêmes » et du « maintien de l'ordre public ». « Il est à craindre que cette manifestation n’attire, outre les personnes qui la soutiennent, des personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d’en découdre avec les premiers », lit-on dans le communiqué.
La justice donne tort à la préfecture
La revendication des manifestantes « fait l’objet d’un débat vif et controversé entre partisans et opposants à cette demande, d’autant plus fortement exacerbé dans la période pré-électotale actuelle et dans le contexte international », estime-t-elle encore. Mais à quel « contexte international » fait référence la préfecture ? Celui de la « lutte contre l’obligation faite aux femmes de porter le voile islamique dans certains pays musulmans tels que l’Iran et l’Afghanistan », lit-on dans l'arrêté préfectoral.
Cet argument qu'émet la préfecture parmi d'autres, les Hijabeuses le réfutent, d'autant que leur revendication rejoint celui visant à défendre le droit pour toutes les femmes de disposer de leurs corps comme bon leur semble. Elles ont saisi le tribunal administratif de Paris pour contester la décision dans le cadre d’un référé-liberté. « Nous avons tenté le tout pour le tout avec un référé liberté mais rien n’y fait. Pour vous protéger et protéger notre campagne, nous avons décidé de reporter notre match retour », ont fait savoir les Hijabeuses dans un premier temps.
La bonne surprise est venue en fin de journée : la justice leur a donné raison, estimant que la préfecture a commis une « atteinte grave et manifestement illégale » à la liberté de manifester. L'Etat a été en outre condamné à verser 1 000 € aux Hijabeuses, qui entendent bien organiser un nouveau rassemblement devant l'Assemblée nationale prochainement.
Cet argument qu'émet la préfecture parmi d'autres, les Hijabeuses le réfutent, d'autant que leur revendication rejoint celui visant à défendre le droit pour toutes les femmes de disposer de leurs corps comme bon leur semble. Elles ont saisi le tribunal administratif de Paris pour contester la décision dans le cadre d’un référé-liberté. « Nous avons tenté le tout pour le tout avec un référé liberté mais rien n’y fait. Pour vous protéger et protéger notre campagne, nous avons décidé de reporter notre match retour », ont fait savoir les Hijabeuses dans un premier temps.
La bonne surprise est venue en fin de journée : la justice leur a donné raison, estimant que la préfecture a commis une « atteinte grave et manifestement illégale » à la liberté de manifester. L'Etat a été en outre condamné à verser 1 000 € aux Hijabeuses, qui entendent bien organiser un nouveau rassemblement devant l'Assemblée nationale prochainement.
Un soutien fort apporté par des sportifs
Avant le rendu de cette décision judiciaire, le collectif a reçu de nombreux soutiens parmi lesquels ceux d’une cinquantaine de sportifs comme Lillian Thuram, Eric Cantona, Aya Cissoko ou encore Nadia Nadim, pour qui interdire aux femmes de jouer car voilée serait « une mesure discriminatoire, excluante et totalement contraire aux valeurs du sport que nous défendons ».
« Démocratiser le sport, c’est s’assurer que nos terrains ne soient jamais des espaces d’exclusion mais au contraire, des lieux de rencontre, d’échange, de défis, et de partage », plaident les signataires dans une tribune parue sur Libération. « S’il y a des médailles à aller chercher, ce sont celles-ci, pas celles qui placent la France sur le podium des pays autorisant les discriminations lors de compétitions sportives. »
Lire aussi :
Des hijabeuses devant le Sénat contre l’interdiction du voile dans les compétitions sportives
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