La question raciale demeure aujourd’hui un impensé majeur de la gauche. C’est la thèse dérangeante de Race et capitalisme, un petit livre collectif percutant.
« La gauche se refuse à penser l’identité blanche comme un privilège collectif », constate l’introduction de Race et capitalisme. Et les auteurs de citer la CGT qui a longtemps promu un protectionnisme ouvrier, et s’est opposée à l’intégration des travailleurs étrangers jusqu’en 1974.
L’ouvrage rassemble différentes contributions sur les questions raciales, alors même que « le champ académique français a largement occulté ces questions ». On lira avec attention le texte de Stefan Kipter, une lecture en termes de racialisation de l’espace urbain en France, qui échappe aux comparaisons hâtives entre les « banlieues » françaises et les ghettos américains.
L’ouvrage vise également à dépasser la dépolitisation de la lutte contre les discriminations racistes, ainsi qu’à poser, d’une manière plus ambitieuse, quelques repères à « la constitution d’un pouvoir politique indigène », pour reprendre les mots de Sadri Khiari. Mais, au préalable, les auteurs tiennent à rappeler cette vérité difficile à entendre par le « peuple de gauche » : « Il existe, contrairement aux hypothèses de la gauche classique, des divergences d’intérêt entre les non-Blanc.he.s dans leur ensemble et les Blanc.he.s, y compris à travers les organisations des classes populaires blanches. »
Résultat, selon eux, la gauche s’évertue surtout à décourager l’organisation « des forces non blanches ». Les organisations de gauche préfèrent s’opposer d’une manière abstraite au racisme. Mais au nom de « l’unité du prolétariat » (ou de la République), les conséquences objectives et sociales des différences raciales sont, elles aussi, oubliées. Cette opposition entre race et classe relèverait pourtant d’« une concurrence stérile », selon les auteurs, qui préfèrent décrypter les dynamiques à l’œuvre entre race et capitalisme.
Race et capitalisme, ouvrage coordonné par Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem. Éd. Syllepse, 2012, 170 p., 7 €
« La gauche se refuse à penser l’identité blanche comme un privilège collectif », constate l’introduction de Race et capitalisme. Et les auteurs de citer la CGT qui a longtemps promu un protectionnisme ouvrier, et s’est opposée à l’intégration des travailleurs étrangers jusqu’en 1974.
L’ouvrage rassemble différentes contributions sur les questions raciales, alors même que « le champ académique français a largement occulté ces questions ». On lira avec attention le texte de Stefan Kipter, une lecture en termes de racialisation de l’espace urbain en France, qui échappe aux comparaisons hâtives entre les « banlieues » françaises et les ghettos américains.
L’ouvrage vise également à dépasser la dépolitisation de la lutte contre les discriminations racistes, ainsi qu’à poser, d’une manière plus ambitieuse, quelques repères à « la constitution d’un pouvoir politique indigène », pour reprendre les mots de Sadri Khiari. Mais, au préalable, les auteurs tiennent à rappeler cette vérité difficile à entendre par le « peuple de gauche » : « Il existe, contrairement aux hypothèses de la gauche classique, des divergences d’intérêt entre les non-Blanc.he.s dans leur ensemble et les Blanc.he.s, y compris à travers les organisations des classes populaires blanches. »
Résultat, selon eux, la gauche s’évertue surtout à décourager l’organisation « des forces non blanches ». Les organisations de gauche préfèrent s’opposer d’une manière abstraite au racisme. Mais au nom de « l’unité du prolétariat » (ou de la République), les conséquences objectives et sociales des différences raciales sont, elles aussi, oubliées. Cette opposition entre race et classe relèverait pourtant d’« une concurrence stérile », selon les auteurs, qui préfèrent décrypter les dynamiques à l’œuvre entre race et capitalisme.
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