© Compostelle-Cordoue
L’association Compostelle-Cordoue a tenu sa marche annuelle en août autour de Léoncel, dans le Vercors, marche agrémentée de rencontres et de visites sur le thème de « la résistance ». Léoncel est une ancienne abbaye cistercienne dans le sud-est du plateau du Vercors. On y trouve, à Léoncel même et dans le village voisin, La Vacherie, des capacités d’hébergement qui ont pu accueillir notre groupe dans des conditions matérielles parfaites et dans une grande convivialité. Les possibilités de randonnée en moyenne montagne « facile » y sont illimitées, et les souvenirs du maquis du Vercors (1942 – 1944), le plus grand de France, sont encore très présents.
L’édition 2022 faisait l’objet de plusieurs nouveautés importantes. D’abord, ce ne fut pas une marche itinérante mais des marches en étoile autour de Léoncel ; la marche itinérante 2021 dans les Alpes-Maritimes avec les navettes éprouvantes de bus avait laissé des traces dans les esprits. On aurait pu craindre cette année de perdre « l’idée de progression collective » et que notre devise « Marcher - Dialoguer - Comprendre » s’y retrouve moins. Il n’en fut rien, la « progression collective » se faisant plus sur le thème de la marche que sur les sentiers.
Il faut dire que le hameau de Léoncel est tout à fait charmant : à 920 m d’altitude (fraicheur garantie), un calme bucolique, une abbaye romane toujours ouverte, des hébergements de qualité, un bar restaurant, une salle de réunion, une laiterie… et une poignée d’habitants faisant vivre ce lieu dans une harmonie étonnante. Le deuxième « port d’attache », La Vacherie, où logeaient une partie du groupe et les scouts, est tout aussi champêtre, avec une route toute droite de 4 km entre les deux villages sans circulation. Et puis, tout autour, des superbes ballades dans les prairies et bosquets surplombés par de belles falaises calcaires… sans oublier « le canyon des Gueulards » que le groupe parcourut sans coup férir.
L’édition 2022 faisait l’objet de plusieurs nouveautés importantes. D’abord, ce ne fut pas une marche itinérante mais des marches en étoile autour de Léoncel ; la marche itinérante 2021 dans les Alpes-Maritimes avec les navettes éprouvantes de bus avait laissé des traces dans les esprits. On aurait pu craindre cette année de perdre « l’idée de progression collective » et que notre devise « Marcher - Dialoguer - Comprendre » s’y retrouve moins. Il n’en fut rien, la « progression collective » se faisant plus sur le thème de la marche que sur les sentiers.
Il faut dire que le hameau de Léoncel est tout à fait charmant : à 920 m d’altitude (fraicheur garantie), un calme bucolique, une abbaye romane toujours ouverte, des hébergements de qualité, un bar restaurant, une salle de réunion, une laiterie… et une poignée d’habitants faisant vivre ce lieu dans une harmonie étonnante. Le deuxième « port d’attache », La Vacherie, où logeaient une partie du groupe et les scouts, est tout aussi champêtre, avec une route toute droite de 4 km entre les deux villages sans circulation. Et puis, tout autour, des superbes ballades dans les prairies et bosquets surplombés par de belles falaises calcaires… sans oublier « le canyon des Gueulards » que le groupe parcourut sans coup férir.
S’appuyer sur des valeurs profondes pour un monde meilleur
La deuxième grande innovation fut le thème général de la marche : la résistance. Evidemment, on ne pouvait pas faire moins dans le Vercors. Mais comment passer de l’évocation douloureuse du maquis du Vercors (1942-1944) réprimé dans le sang aux questions qui secouent notre monde actuel. La guerre en Ukraine bien sûr, en Palestine et ailleurs, mais aussi les forces négatives qui conduisent nos sociétés dans le mur : l’individualisme, la surconsommation, le non-respect de la nature et du climat… Nous avons su passer, plus facilement que prévu, du traumatisme du maquis de Vercors à la course incontrôlée de nos sociétés actuelles.
Nous le devons d’abord à Jacqueline Charve, la maire de Léoncel, qui nous a décrit comment vivaient actuellement les habitants de Léoncel : de la solidarité, d’un mode de vie sobre et en harmonie avec la nature. Elle a répondu simplement et concrètement à toutes les questions des jeunes et des moins jeunes ; nous avons ainsi pu passer de la notion de « résistance » à celle d’« actions pour un monde meilleur », plus fraternels, plus écologiques, qui s’appuient sur des valeurs profondes. Un travail par petits groupes a permis de concrétiser des propositions.
Enfin, il y a eu la joie, autant et peut-être plus que les années précédentes. Un groupe de chanteurs et musiciens se retrouvent désormais avec ferveur, et notre groupe s’élargit à de nombreuses têtes nouvelles, facteur favorable pour la pérennité de notre association, tandis que les relations avec les scouts sont toujours aussi rafraichissantes.
Nous le devons d’abord à Jacqueline Charve, la maire de Léoncel, qui nous a décrit comment vivaient actuellement les habitants de Léoncel : de la solidarité, d’un mode de vie sobre et en harmonie avec la nature. Elle a répondu simplement et concrètement à toutes les questions des jeunes et des moins jeunes ; nous avons ainsi pu passer de la notion de « résistance » à celle d’« actions pour un monde meilleur », plus fraternels, plus écologiques, qui s’appuient sur des valeurs profondes. Un travail par petits groupes a permis de concrétiser des propositions.
Enfin, il y a eu la joie, autant et peut-être plus que les années précédentes. Un groupe de chanteurs et musiciens se retrouvent désormais avec ferveur, et notre groupe s’élargit à de nombreuses têtes nouvelles, facteur favorable pour la pérennité de notre association, tandis que les relations avec les scouts sont toujours aussi rafraichissantes.
« La marche partagée comme un remède contre la gangrène des corps et des esprits »
© Compostelle-Cordoue
Nous joignons ici le témoignage d’Ahmed Bouyerdene, grand spécialiste de l’Emir Abdelkader, un intervenant de notre association venu marcher avec nous, adressé à l’équipe de Compostelle-Cordoue.
« Merci d’avoir insisté auprès de l’ermite qui git en moi et qui sort rarement de sa tanière ! Il y a dans votre projet une des réponses possibles aux crises que traversent nos sociétés. Le sens de la diversité - des convictions, des religions, des attentes, des actions - qui nourrit l’espoir d’un mieux-vivre et d’un mieux-faire ensemble en paix. La marche partagée comme un remède contre la gangrène des corps et des esprits. Les cercles d’échanges, à deux, en groupe et en plénière, qui parfois nous caressent, dans le bon ou le mauvais sens du poil, et parfois nous traversent jusqu’à pénétrer le cœur.
Ma conviction profonde est que notre monde souffre d’un déficit criant de spiritualité, y compris chez les religieux, c’est-à-dire de ce souffle premier qui féconde tout ce qui accepte d’être touché par lui. Nos sociétés pour l’avoir oublié s’effondrent sur elle-même… pour renaitre inch’allah. Et c’est à cette renaissance qu’il faut dès à présent travailler et c’est le défi que Compostelle-Cordoue a accepté, à sa manière et à son niveau, de relever. Alors pour tout cela, un grand merci et le meilleur pour la suite… Latcho drom (« Bonne route ») comme disent les gens du voyage ! »
Oui, 2022 fut un grand cru. Et tournons-nous désormais vers 2023 où de nouvelles belles et fraternelles aventures nous attendent.
*****
Michel Rouffet est le président de l’association Compostelle-Cordoue.
Lire aussi :
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La diversité, vécue dans le cadre d’une laïcité bien comprise, peut favoriser la fraternité et la paix civile
De Cannes vers Nice, une marche interreligieuse qui unit les convictions pour la paix
« Merci d’avoir insisté auprès de l’ermite qui git en moi et qui sort rarement de sa tanière ! Il y a dans votre projet une des réponses possibles aux crises que traversent nos sociétés. Le sens de la diversité - des convictions, des religions, des attentes, des actions - qui nourrit l’espoir d’un mieux-vivre et d’un mieux-faire ensemble en paix. La marche partagée comme un remède contre la gangrène des corps et des esprits. Les cercles d’échanges, à deux, en groupe et en plénière, qui parfois nous caressent, dans le bon ou le mauvais sens du poil, et parfois nous traversent jusqu’à pénétrer le cœur.
Ma conviction profonde est que notre monde souffre d’un déficit criant de spiritualité, y compris chez les religieux, c’est-à-dire de ce souffle premier qui féconde tout ce qui accepte d’être touché par lui. Nos sociétés pour l’avoir oublié s’effondrent sur elle-même… pour renaitre inch’allah. Et c’est à cette renaissance qu’il faut dès à présent travailler et c’est le défi que Compostelle-Cordoue a accepté, à sa manière et à son niveau, de relever. Alors pour tout cela, un grand merci et le meilleur pour la suite… Latcho drom (« Bonne route ») comme disent les gens du voyage ! »
Oui, 2022 fut un grand cru. Et tournons-nous désormais vers 2023 où de nouvelles belles et fraternelles aventures nous attendent.
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