L'annonce du « trou de la sécu » inquiète sérieusement le gouvernement. Soit un déficit de 6,1 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2002 : c’est le diagnostic alarmant qu'a annoncé la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Son déficit pour 2002 devrait avoisiner 3,3 milliards d’euros. La réaction du ministre de la Santé, Jean-François Mattei, ne s'est pas fait attendre, il prévoit un plan de lutte basé sur de fortes économies sur les médicaments. De plus, L'Etat décide d’augmenter les taxes sur le tabac de 10 à 15 % Ces plans sont prévus à l'application pour 2003.
La Sécu replonge dans le rouge pour la première fois en trois ans
Pour repasser au vert, le gouvernement s'actif et prend deux grandes initiatives. L’an prochain, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, prévoit un plan de lutte basé sur de fortes économies sur les médicaments, le gouvernement tentera de limiter la hausse des dépenses médicales à 5,3 %. La seconde initiative prise par le l'Etat concerne l'augmentation du prix du tabac.
La Sécu commence le tri de médicaments.
La Sécurité sociale ne remboursera plus les médicaments qui ont peu d'effets chez le patient. Le ministre de la Santé, l’a annoncé mardi. Il a pour objectif de limiter à 5,3% la hausse des dépenses de santé en 2003. Et réduire le déficit de l’assurance maladie, estimé à 6,1 milliards d’euros.
Parmi les 4500 médicaments remboursables, 835, soit 18%, sont jugés peu efficaces. L’Etat se donne trois ans pour faire le tri. Dès 2003, la sécu ne remboursera plus ceux qui paraissent inefficaces et les médicaments aux résultats insuffisants (les sirops contenant de faibles doses de cortisone ou d’antibiotiques, les produits d’automédication, comme le magnésium).
Le ministre de la santé veut persuader les médecins et patients à adopter les génériques, des copies bon marché de médicaments, dont l’efficacité est équivalente aux médicaments «de marque». Mais les médicaments génériques ont du mal à s'imposer en France. (Voir l’article du 23/09/05 : Médicament générique en France)
Pour sauver la sécu le gouvernement prévoit d'augmenter d'ici 2003 le prix des cigarettes.
Les fumeurs devront s'abstenir s'ils désirent que leurs portes monnaies ne soient pas constamment vides. En effet, le gouvernement a l'intention d’augmenter les taxes sur le tabac de 10 à 15 %. Bien sûr cet argent est destiné à « boucher » le trou de la sécu.
A savoir que ce n'est pas la première fois que le prix sur les cigarettes augmente par une initiative gouvernementale. En 2001, le gouvernement Jospin avait augmenté les taxes sur le tabac de 9 % pour financer les 35 heures.
Cependant, cette hausse pourrait s’avérer être moins bénéfique que prévu car la vente de tabac ne cesse de baisser depuis le début de l'année.
Concernant la limitation des hausses des dépenses de santé, le gouvernement prévoit des économies allant de 300 à 350 millions d’euros. La hausse «significative» des cigarettes rapportera, elle, 700 millions à la Sécu. Mais ceci ne reste que des prévisions, car le comportement des individus est toujours imprévisible. Et si les patients ne sont pas tentés par les médicaments génériques ? Et si les fumeurs diminuent leurs achats de cigarettes à cause de la taxe ? Les économies espérées et les fonds récoltés pour sauver la sécu risque d'être inexistants....