Le gouvernement indien, dirigé par le nationaliste hindou Narendra Modi, a annoncé, lundi 5 août, la révocation de l’autonomie et du statut particulier du Jammu-et-Cachemire ainsi que la dislocation de ce territoire. Avec cette mesure sans précédent, la région sera placée sous le contrôle direct de New Dehli, ce qui fait craindre le pire aux habitants de la province disputée avec le Pakistan.
Si la Constitution se situe au premier niveau de la hiérarchie des lois en Inde, le gouvernement indien vient d’en changer les termes, par simple décret présidentiel.
L’article 370 de la Constitution indienne confère, en effet, à la région du Jammu-et-Cachemire une autonomie sur la gestion des affaires courantes, le gouvernement central n’étant autorisé qu’à légiférer sur les questions de défense, de la communication et des affaires étrangères. Le décret présidentiel émis lundi 5 août et qui « entre en vigueur immédiatement, et remplace aussitôt » cet article de la Constitution, change la donne.
Ce même décret rétrograde le statut d’État fédéré de la région à « territoire de l’Union » dirigé directement par New Dehli.
Parallèlement, l’exécutif indien a présenté un projet de loi portant sur la dislocation de la région. Le Ladakh, à l’est du Jammu-et-Cachemire et occupé par une majorité bouddhiste, sera séparé du reste du territoire composé de Jammu, le territoire à majorité hindou, et la vallée de Srinagar à majorité musulmane.
Ce projet de loi devra passer devant le Parlement mais cela risque de n’être qu’une formalité dans la mesure où le parti de Narendra Modi y possède une large majorité absolue.
« Aujourd’hui marque le jour le plus noir de la démocratie indienne. La décision unilatérale du gouvernement indien d’abolir l’article 370 est illégale et inconstitutionnelle et fera de l’Inde une force d’occupation au Jammu-et-Cachemire », a tweeté Mehbooba Mufti, ancienne chef de l’exécutif dans la région.
Dix jours avant cette mesure surprise, le gouvernement central a dépêché quelque 80 000 soldats pour assurer la sécurité dans la région du Cachemire indien, déjà très militarisé.
Vendredi 2 août, il a déjà annulé le pèlerinage d’Amarnath et a exhorté les touristes étrangers ainsi que les visiteurs en déplacement dans la région à quitter le Cachemire au plus vite. « C’est le chaos. Les gens se ruent vers les magasins, et font le plein d’essence, de pommes de terre et d’oignons », a confié à RFI un habitant de Srinagar.
Les autorités, qui craignent des soulèvements et d'éventuelles attaques d'insurgés, semblent se préparer à une situation critique, decidant en conséquence de couper tous les moyens de communication, d'interdire toute forme de rassemblements et de fermer écoles et universités.
Mise à jour : L'annonce de l'Inde a provoqué de vives tensions diplomatiques avec son voisin pakistanais. En signe de protestation, le Pakistan, qui revendique la souveraineté du Cachemire, a annoncé, mercredi 7 août, l’expulsion de l’ambassadeur indien basé à Islamabad, le rappel de son ambassadeur à New Delhi et la suspension du commerce bilatéral avec l’Inde.
Lire aussi :
Au Cachemire indien, des milliers de musulmans réfugiés dans une mosquée par crainte d'attaques d'extrémistes hindous
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L’article 370 de la Constitution indienne confère, en effet, à la région du Jammu-et-Cachemire une autonomie sur la gestion des affaires courantes, le gouvernement central n’étant autorisé qu’à légiférer sur les questions de défense, de la communication et des affaires étrangères. Le décret présidentiel émis lundi 5 août et qui « entre en vigueur immédiatement, et remplace aussitôt » cet article de la Constitution, change la donne.
Ce même décret rétrograde le statut d’État fédéré de la région à « territoire de l’Union » dirigé directement par New Dehli.
Parallèlement, l’exécutif indien a présenté un projet de loi portant sur la dislocation de la région. Le Ladakh, à l’est du Jammu-et-Cachemire et occupé par une majorité bouddhiste, sera séparé du reste du territoire composé de Jammu, le territoire à majorité hindou, et la vallée de Srinagar à majorité musulmane.
Ce projet de loi devra passer devant le Parlement mais cela risque de n’être qu’une formalité dans la mesure où le parti de Narendra Modi y possède une large majorité absolue.
« Aujourd’hui marque le jour le plus noir de la démocratie indienne. La décision unilatérale du gouvernement indien d’abolir l’article 370 est illégale et inconstitutionnelle et fera de l’Inde une force d’occupation au Jammu-et-Cachemire », a tweeté Mehbooba Mufti, ancienne chef de l’exécutif dans la région.
Dix jours avant cette mesure surprise, le gouvernement central a dépêché quelque 80 000 soldats pour assurer la sécurité dans la région du Cachemire indien, déjà très militarisé.
Vendredi 2 août, il a déjà annulé le pèlerinage d’Amarnath et a exhorté les touristes étrangers ainsi que les visiteurs en déplacement dans la région à quitter le Cachemire au plus vite. « C’est le chaos. Les gens se ruent vers les magasins, et font le plein d’essence, de pommes de terre et d’oignons », a confié à RFI un habitant de Srinagar.
Les autorités, qui craignent des soulèvements et d'éventuelles attaques d'insurgés, semblent se préparer à une situation critique, decidant en conséquence de couper tous les moyens de communication, d'interdire toute forme de rassemblements et de fermer écoles et universités.
Mise à jour : L'annonce de l'Inde a provoqué de vives tensions diplomatiques avec son voisin pakistanais. En signe de protestation, le Pakistan, qui revendique la souveraineté du Cachemire, a annoncé, mercredi 7 août, l’expulsion de l’ambassadeur indien basé à Islamabad, le rappel de son ambassadeur à New Delhi et la suspension du commerce bilatéral avec l’Inde.
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