"Je ne partage pas l'indignation automatique de ceux qui excluent tout dialogue avec la Libye. Mais je ne peux pas dire non plus que je suis heureuse de cette visite" a déclaré Rama Yade, secrétaire d'état aux Droits de l'homme dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien. Pour elle, le colonel Muammar Kadhafi, qui doit entamer aujourd'hui une visite de six jours en France, doit "comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits". "La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort", a-t-elle ajouté.
Mais Rama Yade s'est dite "encore plus gênée si la diplomatie française se content(ait) de signer des contrats commerciaux sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l'homme. C'est un devoir : la France n'est pas qu'une balance commerciale". En effet, la visite du dirigeant lybien coïncide "scandaleusement fort", selon les termes employés par la secrétaire d'état, avec la journée mondiale des droits de l'homme.
La "seule façon de sortir par le haut, puisque maintenant Kadhafi accepte de rentrer dans le jeu international normal, c'est d'aller jusqu'au bout de cette démarche, en faisant en sorte que les droits de l'homme soient respectés dans son pays", estime Mme Yade.
Mais Rama Yade s'est dite "encore plus gênée si la diplomatie française se content(ait) de signer des contrats commerciaux sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l'homme. C'est un devoir : la France n'est pas qu'une balance commerciale". En effet, la visite du dirigeant lybien coïncide "scandaleusement fort", selon les termes employés par la secrétaire d'état, avec la journée mondiale des droits de l'homme.
La "seule façon de sortir par le haut, puisque maintenant Kadhafi accepte de rentrer dans le jeu international normal, c'est d'aller jusqu'au bout de cette démarche, en faisant en sorte que les droits de l'homme soient respectés dans son pays", estime Mme Yade.
Nicolas Sarkozy et le colonel Muammar Kadhafi au sommet Union Européenne-Afrique à Lisbonne
Interrogé ce lundi matin sur la radio France Inter, Bernard Kouchner a estimé que Rama Yade "a raison de parler ainsi, c'est ce que je lui demande. Elle est en charge des droits de l'homme, elle le fait". A la question de savoir si lui s'était converti à la "realpolitik", Bernard Kouchner a déclaré : "C'est le fait que le monde évolue, qu'un homme, Kadhafi, a changé du terrorisme à la coopération contre le terrorisme. C'est une diplomatie de l'ouverture que nous pratiquons. Nous surveillerons. Mais qu'il soit ici est un argument supplémentaire pour lui et pour les Libyens."
De son côté, le président du MoDem, Bernard Kouchner, estimait ce matin sur la radio RMC que le fait de "dérouler le tapis rouge" sous les pieds de quelqu'un "qui a commis des actes terroristes parmi les plus horribles de ces dernières décennies, un dictateur sanguinaire (responsable) de surcroit de prises d'otages", plaçait "la France dans une situation qui est extrêmement troublante, profondément choquante". "Désormais, la politique étrangère de la France on a l'impression qu'elle est entièrement dirigée par le business, au nom du sacro-saint carnet de chèques", a-t-il ajouté.
De son côté, le président du MoDem, Bernard Kouchner, estimait ce matin sur la radio RMC que le fait de "dérouler le tapis rouge" sous les pieds de quelqu'un "qui a commis des actes terroristes parmi les plus horribles de ces dernières décennies, un dictateur sanguinaire (responsable) de surcroit de prises d'otages", plaçait "la France dans une situation qui est extrêmement troublante, profondément choquante". "Désormais, la politique étrangère de la France on a l'impression qu'elle est entièrement dirigée par le business, au nom du sacro-saint carnet de chèques", a-t-il ajouté.