Sur le vif

Lancement du chantier de la mosquée de Bobigny

Rédigé par Laila Elmaaddi | Samedi 27 Mai 2006 à 08:34



De la "joie" mêlée de "fierté" de pouvoir enfin sortir des "caves" et vivre leur religion au grand jour: les musulmans de Bobigny ont assisté avec émotion et recueillement vendredi à la pose de la première pierre de la future mosquée de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Environ 200 personnes, des musulmans mais aussi des représentants des communautés catholique, juive et sikh, s'étaient réunies sur le terrain vague de l'avenue Salvador-Allende où devraient dès lundi commencer les travaux de la future mosquée.

Premier à prendre la parole, Youssef Zaoui, président de l'Association des musulmans de Bobigny (AMB), exprime avec force le sentiment d'une dignité retrouvée. "Avec cette mosquée, c'en est fini des mosquées caves (...). L'égalité de culte est rétabli. Nous pouvons être musulmans et fiers de l'être, devenir des citoyens à part entière", dit-il sous les applaudissements.

Après les discours prononcés par le maire, les responsables associatifs et les représentants du culte, les spectateurs accueillent avec des "Allah Akbar" et des youyous joyeux la pose de la première pierre par le maire et le premier coup de pelle donné par le chef de chantier. "Aujourd'hui, c'est un jour de joie. Cela fait neuf ans que nous recueillons de l'argent pour la mosquée", dit en souriant Mohammed Zenati, un "ancien" de l'AMB, en montrant fièrement un sac rempli de pièces et de billets, dons des fidèles.

"Nous en avons assez des caves, où il n'y a même pas d'eau pour les ablutions". Assez également du foyer Sonacotra, principal lieu de prière de Bobigny, où, selon un autre vieil homme, "on fait la prière au milieu des poubelles et des rats".

Pour les femmes musulmanes de Bobigny, la construction de la mosquée représente rien moins que la possibilité de pratiquer leur religion en dehors de chez elles. La future mosquée, située en plein centre de la ville, pourra accueillir environ 1.500 fidèles, et devrait s'agrandir par la suite de dépendances pour abriter un centre culturel.