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Le CAIR offre des bureaux au CCIF pour qu'elle installe son siège social aux Etats-Unis

Rédigé par | Samedi 5 Décembre 2020 à 08:00

Deux jours après la dissolution par décret du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le CAIR a annoncé publiquement avoir offert des bureaux à l'association afin qu'elle puisse installer son siège social à Washington, aux Etats-Unis. La plus grande organisation américaine musulmane s'en explique, non sans tacler la politique menée par le gouvernement français.



Info Saphirnews. C’est aux Etats-Unis que le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), récemment dissoute par le gouvernement, pourrait exporter son siège social et poursuivre ses activités.

Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a, en effet, fait savoir que « des bureaux » dans son siège social à Washington ainsi que « des ressources logistiques » ont été offerts au CCIF, dissoute des suites d’« une répression visant la communauté musulmane et ses droits juridiques ». L’annonce a été faite dans la soirée du vendredi 4 décembre par la plus grande organisation musulmane de défense des droits civiques outre-Atlantique.

La charge du CAIR contre le gouvernement français

Le CCIF n'a, pour l'heure, pas divulgué le pays depuis lequel elle va opérer mais c'est un soutien de poids qui lui est offert avec le CAIR. « En moins de trois mois, le gouvernement français a promulgué une série de mesures anti-musulmanes violant les droits à la liberté religieuse des Français musulmans », estime l'organisation américaine, qui dénonce notamment l’action récente du ministère de l’Intérieur contre 76 mosquées. « Le gouvernement de Macron, qui prétend valoriser la liberté d'expression, a créé un deux poids, deux mesures en distinguant les Français musulmans et en remettant en question leur légitimité en tant que citoyens français », dénonce l’organisation américaine dans un communiqué.

Pour le directeur exécutif du CAIR, Nihad Awad, les musulmans de France « subissent injustement des pressions et des intimidations de la part de leur gouvernement ».

« La dissolution du CCIF ne repose sur aucun fondement juridique et crée un dangereux précédent. En substance, le gouvernement français pense bizarrement que critiquer sa politique islamophobe est, en soi, une incitation au terrorisme », juge-t-il. « Cibler des organisations de défense des droits humains comme le CCIF - au détriment de l’Etat de droit - n'est que la pointe de l'iceberg. Dans une démarche sans précédent, le gouvernement français veut criminaliser et dissoudre toute organisation qui désapprouve son plan de contrôle des musulmans, en les qualifiant de "séparatistes". »

Dans son communiqué, il indique aussi – faussement – que le futur projet de loi contre le séparatisme « permettra au gouvernement d'imposer ses imams pré-approuvés (des chefs religieux musulmans), de taxer les musulmans (par le biais du hajj) et de priver les organisations islamiques de tout sens de l'action ».

Un avis lancé aux voyageurs américains musulmans

Le CAIR, qui a appelé la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) à enquêter sur le cas français, a lancé « un avis aux voyageurs avertissant les Américains musulmans à ne pas se rendre en France à l’heure d’une campagne "hypocrite et dangereuse" d’intolérance islamophobe du gouvernement français visant les Français musulmans, de même que les mosquées et les organisations islamiques ».

Cette annonce intervient le jour où le CCIF a annoncé sa décision de contester sa dissolution devant le Conseil d’Etat et de déposer plainte contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour avoir déclaré que l'association était « manifestement impliquée » dans le meurtre de Samuel Paty.

Mise à jour : Le CCIF n'a pas annoncé à ce jour qu'elle a déplacé ses activités aux Etats-Unis.

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