Sur le vif

Le CFCM confirme l'explosion de l'islamophobie en chiffres

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 24 Juillet 2013 à 13:17



Les actes islamophobes ont bondi au cours du premier semestre 2013 par rapport à la même période en 2012, a annoncé mardi 23 juillet Abdallah Zekri.

La hausse globale des actes antimusulmans recensés est de 35 %, a indiqué le président de l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM).

« 108 actions islamophobes - violences, voies de fait, incendies, dégradations - ont été officiellement enregistrées entre le 1er janvier et le 30 juin 2013, par rapport à 80 pendant la même période en 2012. Soit une augmentation de 41,2 % », précise-t-il. « Pour les menaces islamophobes - propos, gestes menaçants, démonstrations injurieuses -, elles sont passées de 63, pendant le 1er semestre 2012, à 84 pendant la même période cette année, soit une augmentation de 33,3 % », ajoute-t-il, résumant que « globalement cela représente une hausse de 35 % ».

Ce taux ne prend pas compte « des actes ou menaces qui n'ont pas fait l'objet d'une plainte. Ces chiffres sont donc en deçà de la réalité », rappelle M. Zekri. De plus, « c'est compter sans un nouveau phénomène, inquiétant, survenu au cours du mois de juillet, à savoir les agressions contre des femmes à visage découvert, portant non le niqab (voile intégral), mais le simple foulard », commente-t-il.

Ces agressions de femmes voilées « ne figurent pas dans le dernier bilan qui s'arrête au 30 juin ».« On en a dénombré cinq dans la région de Reims, trois dans le Val d'Oise et une à Trappes. Elles inquiètent d'autant plus que des voix s'élèvent pour dire que si la police n'est pas en mesure de protéger ces femmes portant le foulard, ce sont les proches qui s'en chargeront », poursuit le président de l'Observatoire contre l'islamophobie.

Interrogé sur le cas des femmes portant le niqab et notamment celle interpellée jeudi 18 juillet à Trappes avec son mari entraînant des violences urbaines, M. Zekri juge qu’il s’agit d’« un intégrisme qui en nourrit un autre. Un fondamentalisme qui en nourrit un autre, celui de l'extrême droite ».

« La très grande majorité des musulmans respectent la loi de 2011, mais certains, notamment des 'convertis' qui ne connaissent rien à l'islam ni au Coran, qui veulent être plus musulmans que les musulmans, vont vouloir faire la loi, brûlant des voitures, cassant des vitres. Ce faisant, ils font un tort considérable aux musulmans qui vont faire l'objet d'un amalgame », d’après lui.

M. Zekri donne ainsi du crédit à la thèse selon laquelle le couple aurait refusé de se plier au contrôle policier, refus qui serait à l'origine des violences. De son côté, la femme a affirmé avoir toujours accepté d'obtempérer. Elle avait déjà été contrôlée de nombreuses fois sans que ses rencontres avec les policiers ne dégénèrent, a réaffirmé, mercredi 24 juillet, le Collectif des habitants de Trappes. Celui-ci a organisé une conférence de presse pour donner leur version des faits, contraire à la police.

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