Politique

Le CFCM maintient ses élections malgré le retrait de l’UOIF

Rédigé par | Jeudi 6 Juin 2013 à 19:10



La menace de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) lancée à l’endroit du Conseil français du culte musulman (CFCM) n’a pas eu d’effet auprès de son président, Mohammed Moussaoui. « Les élections auront donc lieu dans toutes les régions, comme prévu, le 8 juin 2013. Le nouveau Conseil d’Administration, qui en résultera, se réunira le 23 juin pour élire son bureau exécutif pour les six années à venir » malgré les nombreuses oppositions, a-t-il déclaré dans un communiqué paru à l’issue d’une réunion de dernière minute jeudi 6 juin.

L’UOIF a exigé, la veille au soir, le report des élections sous peine de se retirer du processus électoral. Prenant acte de cette annonce surprise « tout en déplorant les positions qui y sont exprimées », le CFCM invite la fédération « à reconsidérer sa position », faisant valoir qu’elle a adopté les nouveaux statuts en février.

« Des discussions et des accords entre les principales fédérations du CFCM ont permis de constituer, dans la mesure du possible, des listes communes dans la plupart des régions » afin de permettre aux grandes fédérations d’obtenir une place dans les instances dirigeantes des CRCM, poursuit-elle. « Le CFCM reste convaincu que l’esprit de la réforme engagée a commencé à donner ses fruits. Il importe de le préserver et de le consolider au service des musulmans de France. »

Le CFCM, présidée par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), avale mal la brusque sortie de l’UOIF, qui anéantit le processus entamé depuis des mois pour donner une nouvelle crédibilité à l’instance.

Appel à des états généraux de l’islam de France

La décision de l’UOIF a fait quelques heureux du côté des contestataires de la réforme du CFCM, à commencer par les Grandes Mosquées de Lyon, d’Evry et de Saint-Etienne. Leurs recteurs ont appelé jeudi « les mosquées de France conscientes des dangers que font courir à la communauté musulmane ces élections du 8 juin à se détourner de cette mascarade électorale ».

Ils appellent à « la construction d’un islam de paix, d’ouverture et de tolérance (…) sur les bases de transparence, de démocratie, d’indépendance et d’ouverture » à travers « la tenue des états généraux de l’islam de France ». Un souhait déjà formulé par le passé et qui, au-delà des mots, attend de se concrétiser sérieusement.

Le CFCM, une instance en perpétuelle crise qui fait peine à voir. Les résultats électoraux du 8 et 23 juin feront à nouveau l’objet de polémiques.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur