Points de vue

Le Début de la catastrophe

Rédigé par Bamba Amara | Jeudi 23 Janvier 2003 à 00:00

Le 7 décembre 1993, jour de commémoration de l’indépendance, le président Houphouët mourut de suite d’une longue maladie. Soutenu par un parlement acquis à sa cause, il avait pris la précaution de changer le texte de la constitution ivoirienne. Désormais, en cas de vacance de la Présidence de la République, l’intérim n’était plus assuré par le Premier Ministre : le Chef du Parlement devenait Chef de l’Etat. A la mort de Houphouët, le chef du parlement est M. Bédié. M Ouattara est Premier Ministre. Les rivalités éclatent entre les deux hommes au sein du PDCI-RDA M. Ouattara quitte le parti et fonde le RDR (Rassemblement de Démocrates et Républicains). Il rejoint le FPI dans l’opposition.



Le 7 décembre 1993, jour de commémoration de l’indépendance, le président Houphouët mourut de suite d’une longue maladie. Soutenu par un parlement acquis à sa cause, il avait pris la précaution de changer le texte de la constitution ivoirienne. Désormais, en cas de vacance de la Présidence de la République, l’intérim n’était plus assuré par le Premier Ministre : le Chef du Parlement devenait Chef de l’Etat. A la mort de Houphouët, le chef du parlement est M. Bédié. M Ouattara est Premier Ministre. Les rivalités éclatent entre les deux hommes au sein du PDCI-RDA M. Ouattara quitte le parti et fonde le RDR (Rassemblement de Démocrates et Républicains). Il rejoint le FPI dans l’opposition.

 

En 1995, M Bédié organise des élections présidentielles largement boycottées par l’opposition. Il est élu sans difficultés. Mais l’opposition s’est renforcée. Elle occupe la rue et paralyse toute décision. La légendaire réputation de stabilité ivoirienne est remise en question. Face à ces incertitudes de l’ordre social, les investisseurs étrangers ne font pas de sentiments. Ils se retiennent puis finissent par fermer les robinets. La France est sollicitée. Elle ne peut intervenir valablement, enchaînée par « la cohabitation ». L’économie ivoirienne finit par se mettre à genoux. M. Bédié engage alors une vague de répression policière jamais connue auparavant. C’est une authentique chasse aux sorcières dans une Côte d’Ivoire devenue subitement xénophobe. Des rafles régulières ont lieu dans les quartiers populaires. Les cartes d’identités sont retirées à des citoyens au vu de leur nom, de leur prénom. Ils sont originaires du Nord. On les désigne sous le nom générique de « dioula ». Ils sont reconnaissables à leurs patronymes et sont généralement de religion musulmane.