Société

Le FSM à Bombay contre la guerre et pour une sécurité économique

Rédigé par Mom Nicolas | Mardi 20 Janvier 2004 à 00:00

Le forum social mondial, a ouvert ses portes le vendredi 16 janvier. Rencontre internationale des alter mondialistes, le FSM constitue la lueur d’espoir de tous ceux qui souhaitent une alternative au néolibéralisme. Le FSM, qui a pour habitude de se dérouler chaque année à Porto Alegre (Brésil), a lieu, cette fois ci ,à Bombay en Inde. C’est une première. L’inde dont la figure de prou est Ghandi, symbole de résistance pacifique à l’occupation britannique d’antan.



Le forum social mondial, a ouvert ses portes le vendredi 16 janvier. Rencontre international des alter mondialistes, le FSM constitue la lueur d’espoir de tous ceux qui souhaitent une alternative au néolibéralisme. Le FSM, qui a pour habitude de se dérouler chaque année à Porto Alegre (Brésil), a lieu, cette fois ci ,à Bombay en Inde. C’est une première. L’inde dont la figure de prou est Ghandi, symbole de résistance pacifique à l’occupation britannique d’antan.

 

On l’aurai à peine deviné. Le symbole est lourd de sens. L’inde, pays de Ghandi, accueille cette année le Forum Social Mondial. Résistant emblématique du colonialisme britannique, Ghandi est l’exemple de la résistance alter mondialiste. Anachronisme temporelle certes, mais sûrement pas un anachronisme de sens. Car le combat reste le même, à savoir, celui des peuples qui ne doivent disposer que d’eux même. Asservissement économique, et parfois même militaire, comme c’est le cas en Irak, les  pays du sud  subissent encore et toujours l’impérialisme libérale et culturelle. Injustice que rappelle et dénonce le FSM.

 

L’Amérique pointée du doigt

Au troisième jour de ses travaux, le FSM de Bombay a appelé dimanche le monde à s'unir contre le président américain George W. Bush et son 'colonialisme', notamment en Irak. 'Le monde doit se dresser contre les Etats-Unis qui dominent les Nations unies et ont accumulé plus d'armes que tout le reste du monde', a lancé Ramsey Clark, ancien attorney général des Etats-Unis et pacifiste de longue date, devant des centaines de participants à un tour de table sur la guerre.
Coca Cola, icône de 'l'impérialisme américain', selon ses détracteurs, n'a pas été épargnée. Quelque 200 villageois de l'Etat indien du Kerala (sud) ont manifesté leur colère en écrasant des canettes de la boisson gazeuse.
La femme écrivain indienne Arundhati Roy, militante engagée, a enfoncé le clou en comparant M. Bush à Saddam Hussein : 'Si Saddam Hussein mérite qu'on l'humilie à une heure de forte audience à la télévision et qu'on lui compte ses plombages ou qu'on lui cherche des poux, alors George Bush aussi', a affirmé Mme Roy, lors d'une intervention à Résistance 2004, forum de l'extrême gauche tenu juste en face du FSM.

'les femmes sont non seulement les premières victimes mais également les premières à dire non à la guerre'

Dimanche soir, lors du forum 'Guerres contre les femmes, femmes contre la guerre', la féministe égyptienne Nawal el Saddawi a lancé à une dizaine de milliers de participants : 'Nous avons combattu pendant des années contre le colonialisme anglais, maintenant, c'est contre l'impérialisme américain'. 'Il faut que nous combattions ensemble. Les Etats-Unis sont une super puissance mais nous sommes une autre super puissance', a-t-elle scandé. 'L'Afghanistan est un exemple de pays dévasté par les grandes puissances', a renchéri la féministe afghane Saher Saba, ajoutant que 'les femmes sont non seulement les premières victimes mais également les premières à dire non à la guerre'.

Un des plus importants aspects de la pauvreté est l'insécurité économique

Après, la condamnation sans équivoque de la politique du gouvernement Bush, le FSM a recentré le débat sur les initiatives à long terme contre la précarité dans le monde. 'Un des plus importants aspects de la pauvreté est l'insécurité économique. Il faut renforcer la protection sociale qui ne figure pas à l'ordre du jour de ceux qui parlent de réformes économiques', a lancé l'Américain Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'Economie et ancien vice-président de la Banque mondiale, devenu son plus grand pourfendeur.

'Il faut mettre en oeuvre un agenda élargi de politiques visant à accroître la protection sociale', qui assurerait notamment la 'création d'emplois' et 'une croissance qui profite aux exclus', a-t-il ajouté devant des milliers de personnes réunies pour une conférence matinale intitulée 'Mondialisation, sécurité économique et sociale'.