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Le Hamas perd et gagne les municipales

Rédigé par Ammar B. | Mardi 10 Mai 2005 à 00:00

Ariel Sharon reporte le retrait de Gaza. Initialement annoncé pour le 20 juillet, le Premier ministre israélien annonce le départ de ses troupes pour la mi-août. L’été sera donc chaud à Gaza. Car les élections législatives sont prévues pour le 17 juillet. Soit un mois avant le retrait. Et, pour la première fois, le Hamas compte participer à ces législatives. Après sa participation honorable à la première tranche des municipales, le Hamas a fait excellente figure lors de la seconde manche le 5 mai dernier. Un retour politique qui bouscule les usages en Palestine et inquiète les rangs du Likud en Israël.



Ariel Sharon reporte le retrait de Gaza. Initialement annoncé pour le 20 juillet, le Premier ministre israélien annonce le départ de ses troupes pour la mi-août. L’été sera donc chaud à Gaza. Car les élections législatives sont prévues pour le 17 juillet. Soit un mois avant le retrait. Et, pour la première fois, le Hamas compte participer à ces législatives. Après sa participation honorable à la première tranche des municipales, le Hamas a fait excellente figure lors de la seconde manche le 5 mai dernier. Un retour politique qui bouscule les usages en Palestine et inquiète les rangs du Likud en Israël.

 

Sharon est candidat à sa succession

 

C’est hier lundi 9 mai, qu’Ariel Sharon a fait savoir publiquement que le retrait de Gaza débutera à la mi-août. Le bruit courait déjà depuis quelques mois. Initialement, ce retrait unilatéral décidé par Israël devait commencer le 20 juillet 2005. Officiellement ce report est dû à une coïncidence de dates entre l’évacuation des colonies et une commémoration en Israël. En réalité, il s’agirait d’un geste de « bonne volonté » envers les colons et les religieux du Likud hostiles au retrait. Le retrait de Gaza est annoncé depuis le mois de février 2004. Les opposants au sein du Likud d’Ariel Sharon ont déjà usé de menaces et de divers stratagèmes politiques pour l’empêcher. Or à 77 ans, Ariel Sharon est candidat à sa propre succession à la tête du Likud dont les primaires auront lieu dans quelques mois en vue des législatives israéliennes au mois de novembre 2006. Il lui fallait faire un geste.

Face à Ariel Sharon le camp de Sylvan Shalom a la cote auprès des colons. Ceux-là sont radicalement opposés au retrait de Gaza. Après les menaces d’attaque armée contre la grande Mosquée de Jérusalem, après l’échec de diverses initiatives juridiques tendant à empêcher le retrait de Gaza, ils agitent désormais la montée politique du Hamas pour expliquer qu’il est « totalement illogique de mener à bien le plan de retrait comme si de rien n'était. Il faut tout reconsidérer à la lumière de ce qui se passe et tenir compte du fait que le Hamas, qui ne cesse de se renforcer, veut détruire Israël. » Et M. Shalom d’ajouter : « Nous ne devons pas accepter un processus s'il aboutit à un suicide. »

L’inquiétante victoire du Fatah

Le suicide dont parle M. Shalom est la montée en force du Hamas confirmée aux municipales de jeudi dernier. Sur l’ensemble des 84 localités, sept grandes villes étaient en jeu. Rafah, Bureij, Beit Lahia ont été remportés par le Hamas dans la bande de Gaza, et  Kalkilia en Cisjordanie.  Les villes de Bethléem, Beit Jala et Beit Sahour ont été remportées par le Fatah. Or ces dernières municipalités sont sous le coup d’un décret présidentiel du 22 mars 2005 qui attribue plus de la moitié des sièges à la communauté chrétienne.

Par ailleurs, en Cisjordanie, le Fatah gagne dans une myriade de petites localités. Or, selon les spécialistes, les votes dans ces localités sont commandés par les grandes familles sans grande influence des partis politiques. Au total, le Fatah remporte une victoire sur l’ensemble des bureaux mais un net recul sur l’ensemble des populations. Et le Hamas gagne en nombre de personnes acquises à sa cause. Ce qui laisse présager des législatives serrées au mois de juillet prochain.

Au sein du Fatah au pouvoir, des voix s’élèvent pour réclamer le report de ces législatives afin de mener les pourparlers pour un renouvellement de l’équipe. Fort de ses succès, le Hamas se dit prêt pour les législatives. Surtout que les députés palestiniens planchent sur la loi électorale afin d’y introduire une dose de proportionnelle. Ce qui ne manquera pas d’arranger les affaires des petits partis de gauche mais aussi du Hamas qui n’en demande pas tant.