François Hollande attaque Nicolas Sarkozy sur la politique qu’il mène avec la communauté musulmane. ' Nicolas Sarkozy a fait preuve de naïveté sur la question du Conseil Français du Culte musulman ', a-t-il déclaré . Des propos loin d’être innocents à l’égard des musulmans de la part du premier secrétaire du parti socialiste. Il faut dire que le PS nous a habitué à un discours généralement crispé sur l’islam de France.
Hollande veut discriminer l’UOIF
On aurait pu croire que le PS soit proche des musulmans. Mais ces derniers temps, le Parti socialiste semble s’aligner sur une logique qui tend à convaincre du contraire. Après s’être clairement annoncé contre le port du hijab, et partisan d’une loi l’interdisant, Mr François Hollande condamne sans équivoque le Conseil Français du Culte Musulman. Invité du ' Face à la presse ' Le Parisien/Public Sénat, M. Hollande a reproché au ministre de l'Intérieur d'avoir ' donné une signification, un sens au Conseil français du culte musulman (CFCM) en donnant à une organisation - l'UOIF (Union des organisations islamiques de France) - les moyens qui lui permettront aujourd'hui de faire pression sur un certain nombre de consciences '. Une position qui poursuit la logique quelque peu discriminante à la participation des musulmans sur le terrain social.
Tariq Ramadan donne des boutons au PS
Peu avant l’ouverture du Forum Social Européen, certains membres du parti socialiste se sont opposés clairement à la participation du philosophe Tariq Ramadan. Pour avoir écrit un texte dénonçant certains intellectuels de leur soutien inéquitable ou de leur silence stratégique face à la politique du gouvernement israélien, il fut immédiatement taxé d’antisémite.
Qualifiant Tariq Ramadan d’ ' intégriste déguisé en démocrate et intellectuel retors ', Manuel Valls, député socialiste, déclare : ' Que dit M. Ramadan ? Il dit que Bernard-Henri Lévy (qu'au passage il accuse d'avoir soutenu l'intervention militaire américaine en Irak, ce qui est faux), Alain Finkielkrault, André Glucksmann, entre autres, prennent telle position non parce qu'ils sont des intellectuels, ce qui implique un certain droit à l'erreur, mais parce qu'ils sont juifs. Je ne connais pas d'autre définition de l'antisémitisme. ' Il ajoute : ' Que cette association (ATTAC ndlr) ne reconnaisse pas les propos de M. Ramadan comme antisémites (sous-tendus encore dans son point de vue du Monde du 29 octobre par une logique communautaire qui prétend dénoncer le communautarisme), c'est, au mieux, de la bêtise, ce que je veux croire, au pis, de la complicité, ce que je n'ose penser. '
Pourtant comme s’interroge Denis Sieffert, dans politis, ' Mais que dit Ramadan de si extraordinaire ? Il accuse certains intellectuels ' juifs français ', ou ' nationalistes ', ' de développer des analyses de plus en plus orientées par un souci communautaire qui tend à relativiser la défense des principes universels d’égalité ou de justice '. Il leur reproche une indignation sélective. Or, c’est un fait que l’on n’a pas souvenir d’avoir beaucoup entendu Finkielkraut, Adler, BHL ou encore Taguieff condamner la politique de répression de Sharon. '
Par cette série d’oppositions contre certains leaders de la communauté musulmane, qui depuis des années font un travail de fond sur l’Islam et la citoyenneté française, la gauche stigmatise les musulmans. A-t-elle la volonté de nuire à la présence musulmane sur la scène sociale , ou est-elle réellement contre toutes formes d’exclusions ?