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Le PS se veut convaincant

Rédigé par OURABAH Sofiane | Vendredi 27 Février 2004 à 00:00

'Je ne suis pas certain que nous gagnions les régionales. En revanche, je suis sûr que l'UMP va les perdre.' Cette prédiction électorale est signée François Hollande. On voit que le parti socialiste cherche 'à marquer la différence' avec le gouvernement actuel en jouant la carte de l'emploi. Argumentation réductrice du PS : la droite détruit l'emploi, la gauche en crée.



'Je ne suis pas certain que nous gagnions les régionales. En revanche, je suis sûr que l'UMP va les perdre.' Cette prédiction électorale est signée François Hollande. On voit que le parti socialiste cherche 'à marquer la différence' avec le gouvernement actuel en jouant la carte de l'emploi. Argumentation réductrice du PS : la droite détruit l'emploi, la gauche en crée.

Quelles alternatives le PS propose-t-il ?
Les députés du PS ont publié un 'livre noir' de la politique gouvernementale de la droite. Ils l’ont intitulé 'l'Abandon social, le vrai bilan de Chirac et Raffarin'. Une initiative validée par François Hollande. Lequel devrait monter, mardi ou mercredi, à la tribune de l'Assemblée pour 'dénoncer une politique de régression sociale' et 'montrer qu'une autre politique est possible'. Incontestablement la droite est en partie responsable de la régression sociale actuelle. La gauche se veut donc porteuse d’une autre politique. En cela les propositions du PS restent à démontrer.

L’un des dossiers majeurs est celui du logement qui, avec l'emploi, constitue le problème essentiel pour les plus démunis. Rendant visite à une exposition intitulée 'Pauvre de nous' montée à l'initiative d'Emmaüs, la fondation de l'abbé Pierre, François Hollande a déclaré que le PS voulait faire de cette question 'un combat national'. Pour l’heure, ce 'combat' annoncé semble se limiter à quelques déclarations d'intention, concernant entre autres la lutte pour 'éradiquer le saturnisme en cinq ans' ou encore la mise en place par Delanoë d'un prêt sans intérêt pour Paris, pour permettre l'accession à la propriété. Or, à l’analyse, cette mesure paraît plus destinée à favoriser les classes aisées que les plus pauvres. Et tout est à l'avenant.

Il s’agit désormais de montrer à l'électorat populaire que le PS veut changer des choses. Sans même parler de l'interdiction des licenciements ou de la levée du secret commercial et bancaire, le PS n’a pas osé s’engager – y compris dans le ' livre noir ' - à abroger les lois contre les travailleurs prises depuis deux ans par le gouvernement Raffarin, si l’occasion lui était donnée. Il est resté aussi sur ses réserves face aux lois inspirées par messieurs Raffarin, Fillon ou Sarkozy: les lois sur les retraites de Fillon, les lois Sarkozy-Perben sources d’inquiétudes, les mesures que M. Mattei et le gouvernement se préparent à mettre en place et dont le système de santé sortira probablement très malade. L’électorat se demande donc ce qu’est cette ' autre politique ' du PS.

Il faut de vrais arguments pour convaincre
Pour tenter de ramener les électeurs des couches populaires dans leur giron, les socialistes leur adresseront une liste de propositions. A partir du 1er mars, ils seront les destinataires d'un tract qui leur promet : 'la création d'emplois tremplins pour les jeunes' et 'd'emplois de services', 'la mise en place d'un plan régional de formation permanente pour les adultes' et 'd'un droit au reclassement régional', la création d'une 'plate-forme régionale d'économie sociale et solidaire' et d'un 'fonds de modernisation de l'artisanat et du commerce', etc.

La première mesure 'inspirée des emplois jeunes', selon le député de la Drôme, Eric Besson, est susceptible de créer 100 000 emplois. Soit 'en moyenne 5 000 par région' avec l’hypothèse invraisemblable que le PS emporte les élections dans toutes les régions de France... Quant aux emploi jeunes, il faut reconnaître, qu’ils sont des emplois indirectement précaires. Ils n’ont pas marqué une nette différence avec la droite en matière de politique de l'emploi.

La droite aujourd'hui au pouvoir connaît une situation différente de la gauche lorsqu’elle était au gouvernement de 1997 à 2001. Et le gouvernement actuel est loin de proposer une politique de l'emploi qui aboutiraient à des emplois stables. Cependant, lorsque le PS a dirigé le gouvernement, le contexte était à l'euphorie de la ' net économie ' et à une stabilité économique mondiale, deux facteurs exogènes majeurs à l'amélioration de la conjoncture de l'époque. Aujourd’hui, le PS doit réfléchir à une vraie alternative en matière de politiques économiques et sociales. Les déclarations de campagne électorale ne suffisent plus à convaincre son électorat.