Sur le vif

Le Pen à Argenteuil

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 6 Avril 2007 à 17:07



Après l'annulation jeudi d'une visite dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon en raison d'une manifestation, le candidat UMP a été défié vendredi par Jean-Marie Le Pen sur la dalle d'Argenteuil, là où il ne parvient pas à retourner depuis le début de la campagne.

Les proches de M. Sarkozy se sont efforcés de minimiser la provocation du candidat du Front national. "Nous dictons nous-mêmes ce que nous voulons faire dans cette campagne. On n'a pas non plus vocation à répondre aux interpellations des autres candidats", a déclaré Xavier Bertrand.

Le porte-parole du candidat a rappelé que M. Sarkozy s'était rendu "à plusieurs centaines de reprises" dans les quartiers sensibles depuis 2002.

Au siège de campagne du candidat UMP, on notait que Jean-Marie Le Pen avait choisi le matin pour cette visite à Argenteuil (Val d'Oise), au moment où il était sûr de rencontrer peu d'habitants du quartier, alors que Nicolas Sarkozy s'était, lui, rendu le soir au Val d'Argent, le 25 octobre 2005.

La provocation de Jean-Marie Le Pen survient au lendemain de l'annulation de la visite de Nicolas Sarkozy dans une chocolaterie du quartier de la Croix-Rousse à Lyon, où il était attendu par quelques dizaines de manifestants.

Depuis le début de la campagne, c'est la première fois que le candidat UMP était contraint d'annuler une visite de terrain. L'ancien ministre de l'Intérieur a assuré que ce changement de programme n'avait rien à voir avec la manifestation et qu'il était dû au retard de son avion.

Mais son porte-parole Xavier Bertrand, qui l'accompagnait, a reconnu vendredi que cette décision était bien liée à la manifestation, organisée par la gauche selon l'UMP. "On n'a pas vocation à mettre en valeur la gauche et l'extrême gauche qui avaient préparé les choses sur place", a-t-il dit.

Pour les socialistes, l'incident est révélateur d'un candidat qui "dresse les uns contre les autres". "Le fait qu'un candidat ne puisse accéder à un territoire de la République montre à quel point ce candidat est un candidat de division, d'affrontement, et n'est pas en mesure d'être le jour venu le président de tous les Français", a commenté Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal.