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Le Secours Islamique à pied d'oeuvre en Irak

Rédigé par Dramé Ibrahima | Lundi 10 Février 2003 à 00:00

Les conflits, le climat, et bien d’autres facteurs ont aggravé la situation humanitaire mondiale déjà catastrophique. L’accentuation du fossé économique entre les pays du Nord et les pays du Sud conduit aux plus grandes inquiétudes d’un point de vue humanitaire. Le constat des ONG sur le terrain est peu rassurant. Les pays les plus exposés aux crises humanitaires croulent aujourd’hui sous la famine et la précarité. La récente déclaration de guerre contre l’Irak de Colin Powell et du gouvernement américain inquiète. Le Secours Islamique est prêt à intervenir sur le terrain.



Les conflits, le climat, et bien d’autres facteurs ont aggravé la situation humanitaire mondiale déjà catastrophique. L’accentuation du fossé économique entre les pays du Nord et les pays du Sud conduit aux plus grandes inquiétudes d’un point de vue humanitaire. Le constat des ONG sur le terrain est peu rassurant. Les pays les plus exposés aux crises humanitaires croulent aujourd’hui sous la famine et la précarité. La récente déclaration de guerre contre l’Irak de Colin Powell et du gouvernement américain inquiète. Le Secours Islamique est prêt à intervenir sur le terrain.

 

Le Secours Islamique est l’une des plus grandes association humanitaire en Europe. L’organisation créée en 1984 à Birmingham en Angleterre a des sièges dans toute l’Europe et à travers le monde. En France 79 % des dons de l’année 2002 ont été consacrés à l’action humanitaire mondiale qui nécessite de plus en plus de fonds.

 

M.Djamel Messraoui, responsable communication du Secours Islamique de Saint-Denis répond aux questions de SaphirNet.info.

 

Le Secours Catholique est connu du grand public, mais que diriez-vous pour définir le secours islamique ?

Le secours islamique est une association musulmane humanitaire qui s’est créée en 1984 afin de répondre à un certain besoin d’aide d’urgence humanitaire en Ethiopie. Nous avons voulu nous spécialiser dans le domaine du social, de l’humanitaire et dans la solidarité. Nous sommes parmi les premières associations à avoir manifesté la volonté de travailler dans ce domaine.

 

Pour aborder un thème d’actualité, l’intervention américaine en Irak est fort probable, en tant que responsable communication du secours islamique, ressentez-vous une certaine inquiétude ?     

Je crois que le tableau de la situation humanitaire dans le monde est assez noir, nous n’avons pas besoin d’une autre guerre pour noircir le tableau. Les différentes catastrophes dans le monde nous tirent déjà beaucoup d’énergie. Il s’agit d’une grande série : Palestine, Afghanistan, la sècheresse au Malawi… L’ensemble de ces catastrophes nous posent des questions : Où va l’humanité ? S’il y a la guerre en Irak, en tant qu’acteur de terrain nous sommes déjà préparés. Nous avons déjà envoyé deux missions, deux équipes sur le terrain. Une viens de rentrer il y a trois jours, et une autre est déjà partie au mois de novembre. La première équipe a été envoyée sur le terrain, pour réaliser le recensement des besoins. Des témoignages ont été faits, elle a ramené des chiffres, elle a visité le terrain, et est allée à la rencontre de la population. L’équipe a également observé le secteur de la santé, le secteur de l’enseignement, le secteur de l’eau et de l’assainissement. Nous avons donc une image assez large, et globale de la situation.

 

Quel est le compte rendu de la situation ?

L’embargo qui a duré une dizaine d’années a fait des ravages. Des milliers d’enfants sont touchés par le cancer, par la leucémie. Il y a 20 ans, que les livres scolaires n’ont pas été réédités, aucune mise à jours des connaissances. La majorité des livres ont été édités dans les années 80. Les canalisations d’eaux potables sont mélangées avec les eaux usées, il y a toute une série de maladies liées à l’eau. Les médicaments sont très chers, près de 70% du salaire moyen d’un irakien, bien sûr pour ceux qui travaillent. Cela nous a amené à lister un ensemble de recommandations qui nous ont elles même conduites à envoyer une autre équipe pour préparer le travail. Nous avons désigné un coordinateur de programme en Irak, une autorisation d’y ouvrir un bureau a été obtenu en collaboration avec les différents acteurs sur le terrain.. Même s’il n’y a pas la guerre, les projets vont commencer car il s’agit très bien d’un cumul de dégâts lié au blocus et à l’embargo. De plus, le secours Islamique au niveau international a déjà mis 2 millions de dollars au service de l’Irak pour la construction d’un hôpital à  Bagdad dans le cadre de la lutte contre le cancer. Nous allons également travailler dans le système éducatif ainsi que dans l’assainissement de l’eau par le réaménagement des différentes canalisations. S’il y a la guerre, un travail d’aide d’urgence sera entrepris.

 

Votre expérience acquise sur le terrain vous pousse-t-elle à être pessimiste pour l’avenir ?

Dans l’humanitaire nous ne pouvons être pessimistes. Nous ne pouvons qu’être optimistes et nous dire : Il y a du travail à faire. On ne peut pas accepter que des enfants jouent des mois avec de la terre sous une température insoutenable. Il s’agit de comprendre que des êtres humains n’ont pas le minimum pour assurer leur survie. Lorsque l’on a compris cela, on a compris que le sens de la vie réussie de chacun de nous, c’est le sens du partage : C’est là le vrai sens du bien-être tant convoité.