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Le bleu déferle sur l'Assemblée nationale

Rédigé par LELEGANT KOBELE | Lundi 11 Juin 2007 à 10:21

Comme prévue et annoncée par les différents sondages d’avant scrutin, c’est une vague bleue qui déferlera sur l’Assemblée nationale au lendemain des législatives. Avec un taux d’abstention record atteignant 37 à 39%, l’UMP arrive largement en tête avec un score variant entre 41,3 et 45,8%, tandis qu’à gauche le PS atteint 27,2%. Le MoDem de François Bayrou s’effondre avec 7, 4% des suffrages, le Parti communiste français atteint lui 4,5%, le Front national 4,2% et le Nouveau centre, qui regroupe les ex-UDF ralliés à Nicolas Sarkozy, 1,8%.



"L'élan est là"

Le Premier ministre François Fillon avait prévenu. Tout ministre qui se présenterait aux législatives et qui perdrait l’élection devrait démissionner et quitter le gouvernement. Lui n’aura pas à le faire puisqu’il est élu dès le premier tour dans la 4ème circonscription de la Sarthe, de même que Hervé Morin (Eure), Jean-Louis Borloo (Nord), et Xavier Bertrand (Aisne). En ballottage favorable avec 41% dans la 2ème circonscription de Gironde, Alain Juppé ne devrait lui aussi pas démissionner de son poste de ministre.

« L'élan est là. Mais il ne peut être concrétisé qu'avec une majorité présidentielle large, cohérente et bien décidée d'aller de l'avant » a déclaré François Fillon.

Mais la participation en très large baisse des électeurs aura nui au Parti socialiste. Avec 39,5% d’abstention, l’on atteint le plus fort taux de la Vème République.

Cas par cas

Ségolène Royal, qui ne s’était pas présentée mais qui a soutenu des candidats socialistes durant la campagne, a annoncé ce matin sur RTL qu’elle allait « prendre contact » avec François Bayrou dans l’entre deux tours. « A partir du moment où l'enjeu de ces élections législatives c'est d'empêcher la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du même parti, ce que François Bayrou a souligné hier, il est évident que les électeurs du MoDem doivent rejoindre les candidats du PS » a-t-elle déclaré. Pour François Bayrou, c’est un examen « au calme et au cas par cas » qui s’opérera avant éventuellement de se désister au second tour.

« Nationalement, nous avons assisté à une vague dont tout le monde connaît l'ampleur. Cette vague est le prolongement et l'amplification du résultat du 2e tour de l'élection présidentielle. […] Ce déséquilibre, un jour ou l'autre la France le regrettera. Il n'est pas sain d'avoir des institutions qui portent les uns à un nombre de sièges jamais atteint, et offrent aux autres une représentation minorée » a par ailleurs estimé François Bayrou après le scrutin, tandis qu’à gauche Ségolène Royal déclarait encore ce matin su RTL : « La priorité est la clarification des idées, du projet. N'anticipons pas les différentes étapes de la reconstruction de la gauche. Je refuse une auto flagellation excessive. »

Pour le maire de Paris Bertrand Delanoë, « les Parisiens ont expérimenté les dérives d'un système qui confie tous les pouvoirs à un homme et à un parti, ce qui crée des nuisances démocratiques assez sérieuses ». « Je pense que l'intérêt du président de la République et de la nouvelle majorité c'est qu'il y ait une opposition très forte » a-t-il ajouté.