Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Le choc après l'attaque au couteau dans un collège-lycée d'Arras, le CFCM réagit, ce que l'on sait

Rédigé par Saphirnews | Vendredi 13 Octobre 2023 à 20:05

           


© Nekobasu /CC BY-SA 4.0
© Nekobasu /CC BY-SA 4.0
Près de trois ans jour pour jour après l’assassinat du professeur Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), l’horreur et la stupéfaction ont de nouveau saisi la communauté éducative en France. Une attaque au couteau est survenue, vendredi 13 octobre, dans le collège-lycée public Gambetta-Carnot, à Arras, dans le Pas-de-Calais.

Un professeur de français est mort des suites de l’attaque qui s’est produite dans la cour de l’établissement situé en plein centre-ville. Deux personnes ont été grièvement blessées, un professeur d'EPS et un agent technique. Aucun élève n'a été touché mais la scène s’est produite sous les yeux de plusieurs d’entre eux. Une cellule psychologique a été ouverte.

L’auteur des faits, un homme originaire du Caucase russe et âgé d’une vingtaine d’années et fiché S pour radicalisation, a été interpellé, de même que son plus jeune frère qui était à proximité du lycée, sans qu'on sache à ce stade les intentions de ce dernier. Les circonstances de l’attaque sont encore floues. Selon une source policière, l’individu, ancien élève de l’établissement, aurait crié « Allah Akbar » (Dieu est Grand).

Le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’affaire et a ouvert une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste », « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes ». Le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu sur place avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal. Les condamnations de l'attaque ont été massives du côté de la classe politique et de la société civile.

Le chef de l’Etat, qui a fait savoir qu'une autre tentative d'attentat a été déjouée « dans une autre région », a dénoncé « la barbarie du terrorisme islamiste ». « Nous faisons bloc et nous tenons debout. (…) Il ne faut rien laisser nous diviser », a-t-il assuré, ajoutant que l'école est « au cœur de cette lutte contre l'obscurantisme ».

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a, pour sa part, fermement condamné une « attaque meurtrière et abjecte » qui vient « remuer des blessures profondes et exacerber des sentiments d’insécurité traumatisants ». « Selon des témoins, l’auteur de cette attaque odieuse aurait crié "Allah Akbar". Le CFCM tient à préciser que cette expression, érigée par certains en slogan de la lâcheté et de la barbarie terroriste, a été dangereusement galvaudée, alors que dans la tradition spirituelle musulmane est le symbole de l’humilité de l’Homme devant Dieu », déclare l’instance, qui souhaite le renforcement de « notre unité dans la lutte contre les idéologies mortifères qui peuvent atteindre certains de nos jeunes en perte de repères ».

« L’école est un sanctuaire dans lequel nos enfants doivent apprendre et grandir sans l’ombre d’une violence. Dans notre culture musulmane, comme dans l’histoire de notre pays, l’enseignant a une place à part, fondamentale, qui rend insupportable toute atteinte à son intégrité physique et morale », a réagi la Grande Mosquée de Paris, qui partage « le choc et la douleur causés, dans notre pays, par cet acte abominable ». Le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) a aussi témoigné sa solidarité en condamnant une « horrible attaque » qui « vient remuer des blessures profondes et exacerber des sentiments d’insécurité traumatisants ».

La France a décidé de passer en alerte « urgence attentat », le plus haut niveau de vigilance, sur l'ensemble du territoire national.

Mise à jour lundi 16 octobre : Au lendemain d'un hommage émouvant rendu à Dominique Bernard dimanche à Arras, une minute de silence a été faite en sa mémoire dans tous les collèges et lycées de France à 14h. Plus tôt, la journée a néanmoins été perturbée au collège-lycée Gambetta par l'évacuation des élèves et du personnel après ce qui s'est révélé être une fausse alerte à la bombe.

Les obsèques du professeur de 57 ans auront lieu jeudi 19 octobre à la cathédrale d'Arras. Emmanuel Macron et son épouse ont annoncé leur venue.

Lire aussi :
Lettre posthume d’un enseignant musulman à Samuel Paty
La Liberté, notre bien le plus précieux - Hommage à Samuel Paty
Après l'assassinat de Samuel Paty - Liberté et fraternité : il est temps !





SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !