On pourrait l’appeler le triangle des écoles. C’est dans le quartier nord de Marseille, dans ce long et étroit boulevard Viala, que se nichent côte à côte l’école-collège catholique Saint-Joseph, au n° 61, l’école élémentaire publique, au n° 62, et le collège-lycée musulman Ibn Khaldoun, au n° 50. Un havre de savoirs et d’apprentissages, dans une diversité d’offres pédagogiques, pour nos enfants de la République.
Portant le nom du célèbre historien et philosophe Ibn Khaldoun (1332-1406) connu pour avoir été le pionnier de la sociologie moderne, le seul établissement privé musulman de la cité phocéenne a inauguré sa classe de seconde le 3 septembre 2013. Une nouveauté pour cet établissement, qui a ouvert ses portes en 2009 et entame donc sa cinquième année d’existence, à l’issue de laquelle il pourra enfin demander de passer sous contrat avec l’État. « Si tout va bien, le collège devrait passer sous contrat en septembre 2014 », espère Mohsen Ngazou, le directeur.
Portant le nom du célèbre historien et philosophe Ibn Khaldoun (1332-1406) connu pour avoir été le pionnier de la sociologie moderne, le seul établissement privé musulman de la cité phocéenne a inauguré sa classe de seconde le 3 septembre 2013. Une nouveauté pour cet établissement, qui a ouvert ses portes en 2009 et entame donc sa cinquième année d’existence, à l’issue de laquelle il pourra enfin demander de passer sous contrat avec l’État. « Si tout va bien, le collège devrait passer sous contrat en septembre 2014 », espère Mohsen Ngazou, le directeur.
Un même dynamisme humain
Le budget du projet d'établissement Ibn Khaldoun, pouvant accueillir à terme 400 élèves, est estimé à 2,39 millions d’euros.
Ce docteur en mathématiques, ayant enseigné en lycée en région Lorraine pendant 10 ans, et ancien vice-président de l’UOIF (au côté de Fouad Alaoui) ne manque pas d’ambition pour son établissement. Ni non plus de pragmatisme.
Car l’on se demande bien comment il réussit à mener la barque quand le budget annuel de fonctionnement du collège-lycée atteint les 350 000 € et que seulement 1 300 € de frais d’inscription (à raison de 130 € par mois) sont exigés à chaque famille. « Le montant total du projet d’établissement, gros œuvre et équipement compris, s’élève à 2,39 millions d’euros ! », renchérit M. Ngazou, tout sourire. « On a dépensé, depuis 2003, entre 450 000 et 500 000 € d’aménagement pour la mosquée et le collège-lycée. Entièrement financés par les fidèles de la mosquée. »
Car établissement scolaire et lieu de culte se jouxtent et sont portés par le même dynamisme humain. À l’instar du lycée Averroès, aujourd’hui classé numéro un des lycées de France, qui a vécu ses premières années grâce aux dons des fidèles de la mosquée de Lille-Sud, où les élèves prenaient les cours à l’étage et les fidèles priaient au rez-de-chaussée.
Ici, à Marseille, le terrain de 2 300 m² a été acheté en 1994. « L’ancienne imprimerie a été démolie. Les premières prières quotidiennes et prières du vendredi ont eu lieu en 2003, mais la totalité des travaux de la mosquée vient d’être achevée en mars 2013 », raconte Mohsen Ngazou. « Un tiers du terrain a été consacré à la mosquée et aux espaces associatifs, les deux tiers sont réservés à l’établissement scolaire », précise-t-il.
« La moitié des fidèles de cette mosquée ont bossé dans l’usine » sise au 50 boulevard Viala. Une mémoire industrielle qui va se transformer en patrimoine cultuel et culturel, pourrait-on dire. Tout cela grâce aux dons récoltés, notamment, lors des radiothons et journées portes ouvertes ainsi qu'aux coups de main bénévoles des Marseillais musulmans. À terme, la capacité moyenne d’accueil du projet d’établissement Ibn Khaldoun est prévue pour 400 élèves.
Car l’on se demande bien comment il réussit à mener la barque quand le budget annuel de fonctionnement du collège-lycée atteint les 350 000 € et que seulement 1 300 € de frais d’inscription (à raison de 130 € par mois) sont exigés à chaque famille. « Le montant total du projet d’établissement, gros œuvre et équipement compris, s’élève à 2,39 millions d’euros ! », renchérit M. Ngazou, tout sourire. « On a dépensé, depuis 2003, entre 450 000 et 500 000 € d’aménagement pour la mosquée et le collège-lycée. Entièrement financés par les fidèles de la mosquée. »
Car établissement scolaire et lieu de culte se jouxtent et sont portés par le même dynamisme humain. À l’instar du lycée Averroès, aujourd’hui classé numéro un des lycées de France, qui a vécu ses premières années grâce aux dons des fidèles de la mosquée de Lille-Sud, où les élèves prenaient les cours à l’étage et les fidèles priaient au rez-de-chaussée.
Ici, à Marseille, le terrain de 2 300 m² a été acheté en 1994. « L’ancienne imprimerie a été démolie. Les premières prières quotidiennes et prières du vendredi ont eu lieu en 2003, mais la totalité des travaux de la mosquée vient d’être achevée en mars 2013 », raconte Mohsen Ngazou. « Un tiers du terrain a été consacré à la mosquée et aux espaces associatifs, les deux tiers sont réservés à l’établissement scolaire », précise-t-il.
« La moitié des fidèles de cette mosquée ont bossé dans l’usine » sise au 50 boulevard Viala. Une mémoire industrielle qui va se transformer en patrimoine cultuel et culturel, pourrait-on dire. Tout cela grâce aux dons récoltés, notamment, lors des radiothons et journées portes ouvertes ainsi qu'aux coups de main bénévoles des Marseillais musulmans. À terme, la capacité moyenne d’accueil du projet d’établissement Ibn Khaldoun est prévue pour 400 élèves.
95 % de réussite au brevet des collèges
Mohsen Ngazou, directeur, et Younès Yousfi, directeur adjoint du collège-lycée Ibn Khaldoun.
Pour l’heure, « qui va piano va sano » pourrait être la devise. Le directeur d’Ibn Khaldoun préfère en effet se contenter d'ouvrir une nouvelle classe par an, comprenant en moyenne 25 élèves par classe. Durant l’année 2012-2013, 115 élèves étaient inscrits (60 % de filles, 40 % de garçons).
En juin 2013, sa première promotion de 17 élèves de troisième a passé l’épreuve du brevet des collèges. Verdict : 16 l’ont obtenu (soit 95 % de réussite), dont 10 avec mention. Chaque élève ayant réussi le brevet s’est vu décerner un ordinateur portable, offert par un généreux donateur.
Et cela se bouscule au portillon. Sur les 90 dossiers de demandes d’entrée en sixième, seuls 26 sont acceptés, a vu des bulletins scolaires et d’un test de niveau en français. Pourquoi les parents veulent-ils inscrire leurs enfants à Ibn Khaldoun ? « Pour l’enseignement des valeurs islamiques et le bon encadrement scolaire. » Mais une lettre de motivation et un entretien avec les parents sont exigés, afin de s’assurer que les parents, « qui ont, à 80 %, grandi en France, sont de classe moyenne ou populaire » et d'origines ethniques « à l'image de la diversité de Marseille », sont bien en phase avec le projet éducatif délivré par le corps enseignant, « tous issus de l’Éducation nationale, mis à part le professeur d’arabe et celui d’éducation musicale », rappelle Younès Yousfi, le directeur adjoint.
En juin 2013, sa première promotion de 17 élèves de troisième a passé l’épreuve du brevet des collèges. Verdict : 16 l’ont obtenu (soit 95 % de réussite), dont 10 avec mention. Chaque élève ayant réussi le brevet s’est vu décerner un ordinateur portable, offert par un généreux donateur.
Et cela se bouscule au portillon. Sur les 90 dossiers de demandes d’entrée en sixième, seuls 26 sont acceptés, a vu des bulletins scolaires et d’un test de niveau en français. Pourquoi les parents veulent-ils inscrire leurs enfants à Ibn Khaldoun ? « Pour l’enseignement des valeurs islamiques et le bon encadrement scolaire. » Mais une lettre de motivation et un entretien avec les parents sont exigés, afin de s’assurer que les parents, « qui ont, à 80 %, grandi en France, sont de classe moyenne ou populaire » et d'origines ethniques « à l'image de la diversité de Marseille », sont bien en phase avec le projet éducatif délivré par le corps enseignant, « tous issus de l’Éducation nationale, mis à part le professeur d’arabe et celui d’éducation musicale », rappelle Younès Yousfi, le directeur adjoint.
Une envie de réussir
C'est la rentrée pour la classe de quatrième.
Les classes sont bi-langues anglais-arabe dès la classe de sixième, l’espagnol est enseigné à partir de la seconde, et « 2 heures de cours de religion sont optionnelles, mais, dans les faits, elles sont suivies par tous les élèves, car c’est ce qui motive les familles ». « Ce que nous cherchons, c’est de développer l’autonomie, l’esprit critique, que les élèves aient du “mordant”, soient sur le vif », indique Mohsen Ngazou.
Des programmes culturels sont mis sur pied : « Un voyage d’une semaine à Londres est organisé pour les classes de 4e et de 3e ; et nous avons l’intention de développer plus encore, chaque année, les sorties nature, théâtre, opéra… » , complète Younès Yousfi, le jeune directeur adjoint de 28 ans, ingénieur qualité de formation. Et de souligner : « On souhaite avoir des enfants qui ont de la curiosité et une envie de réussir. »
Des programmes culturels sont mis sur pied : « Un voyage d’une semaine à Londres est organisé pour les classes de 4e et de 3e ; et nous avons l’intention de développer plus encore, chaque année, les sorties nature, théâtre, opéra… » , complète Younès Yousfi, le jeune directeur adjoint de 28 ans, ingénieur qualité de formation. Et de souligner : « On souhaite avoir des enfants qui ont de la curiosité et une envie de réussir. »
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