Un rapport du Pew Research Center, publié en septembre 2012, intitulé Global Restrictions on Religions, fait état du recul de la liberté religieuse dans le monde. Pratiquer sa religion est de plus en plus ardu : de plus en plus d’obstacles se dressent devant les croyants.
De prime abord, ce rapport est consternant, il attriste et témoigne d’un bond en arrière en ce XXIe siècle. Mais, à la réflexion, il nous rappelle ce qu’être croyant implique.
Chaque époque, chaque civilisation a connu des communautés religieuses. L’Histoire s’est toujours répétée : pour des raisons politiques, économiques ou encore de domination d’une communauté religieuse sur une autre, les croyants se sont toujours vu être les victimes de persécutions.
Les récits sur les Prophètes et leurs communautés ne cessent de nous instruire sur la difficulté d’être croyant et de pratiquer sa religion en paix.
Être croyant, c’est accepter un statut très particulier : il s’agit en quelque sorte d’un engagement avec le Divin. Un engagement avec un contrat. Ce contrat stipule de Le glorifier, mais également de défendre Ses grands principes.
Les « petites écritures » du contrat stipulent que les épreuves, les humiliations, les moqueries et les intimidations font partie intégrante de la vie du croyant et de sa communauté.
Cela dit, le croyant se trouve parfois avec sa communauté face à un dilemme : choisir la cessation des persécutions modernes (avec des restrictions religieuses parfois légalisées) ou bien choisir la défense des grands principes du Plus Juste (par exemple, l’interdiction du mariage de personnes de même sexe et l’euthanasie).
Dilemme il n’y a pas – serions-nous tenter de dire –, puisque affronter l’adversité fait partie du « package » du croyant. Pourtant, il arrive que des circonstances particulières entrent en ligne de compte et fassent se poser très sérieusement la question.
Un choix s’est imposé aux croyants français lors de la dernière élection présidentielle, à la communauté musulmane en particulier (de toutes les communautés à cette période, elle fut la cible de nombreuses atteintes à la liberté religieuse avec son lot de moqueries et d’intimidations) : s’abstenir de prendre part à tout ce qui pourrait conduire à l’instauration de lois qui vont à l’encontre de ce que le Très-Haut a formellement interdit ou s’assurer de la fin d’intimidations incessantes qui rendent la pratique de sa religion compliquée.
Assurément, le contexte économique et social, devenu intenable pour beaucoup, a pesé très lourd dans la prise de décision des croyants. D’abord choisir la liberté religieuse puis protester contre l’autorisation de ce qui est absolument contraire aux grands principes du Divin : l’euthanasie et le mariage homosexuel – un mariage qui rendrait la vie de couple de personnes de même sexe officiellement acceptable – restaient, pour une majorité de croyants, le choix du moindre mal.
Néanmoins, en plus des « petites écritures », est-ce-que le contrat ne sous-entend pas une totale confiance au Divin ?
Est-ce-que la communauté musulmane ne commémore pas chaque année l’une des plus grandes marques de confiance et de dévotion d’un croyant au Tout-Puissant le 10 du mois de dhû-l-hijja ?
Alors, le choix de la défense des principes du Divin, même lorsque c’est prendre le risque d’obstacles encore plus grands, ne devrait-il pas s’imposer sans crainte aucune de la part du croyant ?
Le croyant ne dispose-t-il pas, en effet, de la meilleure protection qui soit ? La protection de Celui pour qui l’impensable est réalisable !
* Tutrice de français en Grande-Bretagne, Fatima Adamou est également researcher bénévole à l'association Christian Muslim Forum.
De prime abord, ce rapport est consternant, il attriste et témoigne d’un bond en arrière en ce XXIe siècle. Mais, à la réflexion, il nous rappelle ce qu’être croyant implique.
Chaque époque, chaque civilisation a connu des communautés religieuses. L’Histoire s’est toujours répétée : pour des raisons politiques, économiques ou encore de domination d’une communauté religieuse sur une autre, les croyants se sont toujours vu être les victimes de persécutions.
Les récits sur les Prophètes et leurs communautés ne cessent de nous instruire sur la difficulté d’être croyant et de pratiquer sa religion en paix.
Être croyant, c’est accepter un statut très particulier : il s’agit en quelque sorte d’un engagement avec le Divin. Un engagement avec un contrat. Ce contrat stipule de Le glorifier, mais également de défendre Ses grands principes.
Les « petites écritures » du contrat stipulent que les épreuves, les humiliations, les moqueries et les intimidations font partie intégrante de la vie du croyant et de sa communauté.
Cela dit, le croyant se trouve parfois avec sa communauté face à un dilemme : choisir la cessation des persécutions modernes (avec des restrictions religieuses parfois légalisées) ou bien choisir la défense des grands principes du Plus Juste (par exemple, l’interdiction du mariage de personnes de même sexe et l’euthanasie).
Dilemme il n’y a pas – serions-nous tenter de dire –, puisque affronter l’adversité fait partie du « package » du croyant. Pourtant, il arrive que des circonstances particulières entrent en ligne de compte et fassent se poser très sérieusement la question.
Un choix s’est imposé aux croyants français lors de la dernière élection présidentielle, à la communauté musulmane en particulier (de toutes les communautés à cette période, elle fut la cible de nombreuses atteintes à la liberté religieuse avec son lot de moqueries et d’intimidations) : s’abstenir de prendre part à tout ce qui pourrait conduire à l’instauration de lois qui vont à l’encontre de ce que le Très-Haut a formellement interdit ou s’assurer de la fin d’intimidations incessantes qui rendent la pratique de sa religion compliquée.
Assurément, le contexte économique et social, devenu intenable pour beaucoup, a pesé très lourd dans la prise de décision des croyants. D’abord choisir la liberté religieuse puis protester contre l’autorisation de ce qui est absolument contraire aux grands principes du Divin : l’euthanasie et le mariage homosexuel – un mariage qui rendrait la vie de couple de personnes de même sexe officiellement acceptable – restaient, pour une majorité de croyants, le choix du moindre mal.
Néanmoins, en plus des « petites écritures », est-ce-que le contrat ne sous-entend pas une totale confiance au Divin ?
Est-ce-que la communauté musulmane ne commémore pas chaque année l’une des plus grandes marques de confiance et de dévotion d’un croyant au Tout-Puissant le 10 du mois de dhû-l-hijja ?
Alors, le choix de la défense des principes du Divin, même lorsque c’est prendre le risque d’obstacles encore plus grands, ne devrait-il pas s’imposer sans crainte aucune de la part du croyant ?
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* Tutrice de français en Grande-Bretagne, Fatima Adamou est également researcher bénévole à l'association Christian Muslim Forum.
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