Disponible
« Il va falloir encore trois à six mois pour compléter le tableau » a indiqué Detlev Mehlis, mais « la moitié du puzzle » a été recomposée. Pourtant, le chef de la mission onusienne au Liban compte, après la remise de son rapport et l’exposé de son contenu devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, démissionner et se retirer de l’enquête. Ce qui aura valu ce commentaire de l’ambassadeur du Liban à Washington, Simon Karam : « Nous avons l'impression que Mehlis quitte la scène par la petite porte ». Début décembre, Detlev Mehlis, expliquait dans le journal Le Monde que « cette commission n'en sera que plus crédible si elle est la plus internationale possible », précisant qu’il resterait « disponible ». Il ajoutait alors : Comme nous arrivons à la mi-temps, il serait bon que le chef de la commission ne soit pas de nationalité allemande. La commission internationale n'est pas supposée conduire les investigations jusqu'à leur terme ultime. Ce sont les Libanais qui devront le faire ».
Dans son précédent rapport, en date du 18 octobre, le magistrat Allemand mettait sérieusement en cause le régime syrien de Bashar al Assad ainsi que ses services de sécurité installés au Liban. « Rien ne peut se faire au Liban » sans ces mêmes services, insistait-il. Le chef de la commission avait alors aussi pointé du doigt la manque de coopération des autorités syriennes, voire l’envoi de leur part d’informations volontairement erronées, s’attirant les foudres de Damas qui criait au complot tout en se disant toujours prête à coopérer. Finalement, Detlev Mehlis aura fini par décrocher cinq interrogatoires de hauts responsables des services de sécurité syriens hors de Syrie. En l’occurrence, ces entretiens dont rien n’a filtré mais dont le magistrat Allemand affirme en avoir tiré « des informations intéressantes » se sont déroulés à Vienne en Autriche.
Explosion
Detlev Mehlis
En attendant la publication des conclusions de ce dernier rapport, on a appris ce matin qu’une explosion de très forte intensité a eu lieu à Beyrouth dans la banlieue chrétienne de la capitale. La voiture qui transportait le journaliste et député libanais Gebrane Tuéni en a apparemment été la principale cible et ce dernier est mort dans l’explosion qui a aussi entraîné la mort d’au moins quatre personnes et en a blessé une dizaine d’autres. Gebrane Tuéni était le directeur du plus grand quotidien libanais An Nahar et faisait partie des farouches opposants à la Syrie.