'Comment chrétiens et musulmans parlent-ils de Dieu ?'
Mgr Pierre-Marie Carré, président de la commission doctrinale des évêques
La commission doctrinale des évêques, présidée par l'archevêque d'Albi, Monseigneur Pierre-Marie Carré, a publié une note intitulée "Comment chrétiens et musulmans parlent-ils de Dieu ?", dans le but de recadrer le dialogue islamo-chrétien. Déjà, lors de l'Assemblée plénière des évêques qui s'est tenue à Lourdes en novembre 2007, ces derniers avaient insisté sur la nécessité d'un dialogue islamo-chrétien "sans naïveté".
"La façon dont chrétiens et musulmans parlent de Dieu est très différente", estime la note de l'épiscopat, dans laquelle Mgr Pierre-Marie Carré souligne le fait que "l’islam insiste très fortement sur l’unicité de Dieu et ne peut pas accepter la révélation du christianisme portant sur le fait que Dieu est Père, Fils et Esprit". De même le "Coran refuse la mort de Jésus sur la croix", l'islam "ignore toute médiation" entre Dieu et les hommes, et "pour les musulmans, les affirmations du Coran ont l’autorité de la Parole de Dieu". "De ce fait, le dialogue dogmatique est rendu bien difficile sur ces questions essentielles", souligne la note, qui en conclut qu'il "convient d’approfondir cette question en relevant avec soin des points d’appui pour un vrai dialogue".
"Le dialogue théologique portant sur Dieu se construit dans un climat dans lequel on se livre personnellement dans son intimité. Il demande de la sympathie entre les interlocuteurs", écrit encore Mgr Carré.
"La façon dont chrétiens et musulmans parlent de Dieu est très différente", estime la note de l'épiscopat, dans laquelle Mgr Pierre-Marie Carré souligne le fait que "l’islam insiste très fortement sur l’unicité de Dieu et ne peut pas accepter la révélation du christianisme portant sur le fait que Dieu est Père, Fils et Esprit". De même le "Coran refuse la mort de Jésus sur la croix", l'islam "ignore toute médiation" entre Dieu et les hommes, et "pour les musulmans, les affirmations du Coran ont l’autorité de la Parole de Dieu". "De ce fait, le dialogue dogmatique est rendu bien difficile sur ces questions essentielles", souligne la note, qui en conclut qu'il "convient d’approfondir cette question en relevant avec soin des points d’appui pour un vrai dialogue".
"Le dialogue théologique portant sur Dieu se construit dans un climat dans lequel on se livre personnellement dans son intimité. Il demande de la sympathie entre les interlocuteurs", écrit encore Mgr Carré.
'Dès qu'on parle de théologie, on risque de se heurter'
Pour Monseigneur Michel Dubost, évêque d'Evry et président du groupe de travail "Catholiques et musulmans dans la France d'aujourd'hui", cette note ne constitue en rien une reculade ou un "frein" de l'épiscopat sur le dialogue islamo-chrétien, reconnaissant tout de même que "dès qu'on parle de théologie, on risque de se heurter".
"Il y a un type de rapport que nous établissons quand on est sollicités par la société civile" et que "les municipalités nous demandent d'intervenir ensemble", souligne en outre Mgr Dubost.
Questionné sur le fait de savoir si chrétiens et musulmans seraient susceptibles de mieux se retrouver sur le terrain social plutôt que théologique, Mgr Dubost estime que "concrètement ça n'est pas si facile parce que les musulmans sont quelques fois eux-mêmes dans des difficultés sociales."
"Il y a un type de rapport que nous établissons quand on est sollicités par la société civile" et que "les municipalités nous demandent d'intervenir ensemble", souligne en outre Mgr Dubost.
Questionné sur le fait de savoir si chrétiens et musulmans seraient susceptibles de mieux se retrouver sur le terrain social plutôt que théologique, Mgr Dubost estime que "concrètement ça n'est pas si facile parce que les musulmans sont quelques fois eux-mêmes dans des difficultés sociales."
'Marre des congratulations'
Egalement contacté par Saphirnews, Richard Lejoyeux, le président du CIS 92, nous a raconté avoir très récemment organisé une rencontre à la mosquée de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, entre les musulmans et le diocèse de la ville, ce en compagnie de Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre.
"Nous avons évoqué le fait que nous en avons marre que les relations islamo-chrétiennes se contentent de congratulations", a déclaré M. Lejoyeux, ajoutant : "i[Nous avons décidé que dorénavant on essaierait de travailler ensemble, mais sur des problématiques concrètes. Nous nous rejoignons dans la société moderne sur un point, nous sommes des croyants en un Dieu unique. [...] Nous pourrions, chrétiens et musulmans, nous intéresser à des problèmes sociétaux, du point de vue de croyants pratiquants]i."
Ainsi de "l'emploi des jeunes dans les quartiers", des "problématiques de la famille", des "familles recomposées", de la "violence conjugale". Des séminaires de travail devraient être organisées sur ces sujets, et d'autres, entre le CIS 92 et le diocèse de Nanterre.
"Nous avons évoqué le fait que nous en avons marre que les relations islamo-chrétiennes se contentent de congratulations", a déclaré M. Lejoyeux, ajoutant : "i[Nous avons décidé que dorénavant on essaierait de travailler ensemble, mais sur des problématiques concrètes. Nous nous rejoignons dans la société moderne sur un point, nous sommes des croyants en un Dieu unique. [...] Nous pourrions, chrétiens et musulmans, nous intéresser à des problèmes sociétaux, du point de vue de croyants pratiquants]i."
Ainsi de "l'emploi des jeunes dans les quartiers", des "problématiques de la famille", des "familles recomposées", de la "violence conjugale". Des séminaires de travail devraient être organisées sur ces sujets, et d'autres, entre le CIS 92 et le diocèse de Nanterre.