Au-delà des discours du CFCM et du ministre : lutte contre l'islamophobie, carrés musulmans, abattage rituel, lieux de culte, formation des cadres religieux... autant de domaines qui demandent à être concrétisés.
Contrairement à ce que l'on imagine, la polémique qui secoue le ministre des Cultes n'a pas accaparé les discours de l’iftar du CFCM, lundi 14 septembre.
Calqué sur celui du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le grand dîner du CFCM, organisé dans le très luxueux Pavillon Dauphine, dans le 16e arrondissement de Paris, a réuni quelque 200 convives, triés sur le volet.
Parmi eux, des présidents des conseils régionaux du culte musulman, des recteurs de Grandes Mosquées françaises tels que Dalil Boubakeur (Paris), Kamel Katbane (Lyon), Khalil Merroun (Évry-Courcouronnes), des ambassadeurs, des élus mais aussi des représentants des grandes religions monothéistes comme le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, Richard Prasquier, du CRIF, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, et bien d’autres.
Au menu principal de l'iftar : la lutte contre l'islamophobie, la question des carrés musulmans, celle de l'abattage rituel, la construction des lieux de culte et la formation des cadres religieux musulmans, un enjeu « fondamental, à tout le moins celui qui engage le plus l’avenir ».
Calqué sur celui du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le grand dîner du CFCM, organisé dans le très luxueux Pavillon Dauphine, dans le 16e arrondissement de Paris, a réuni quelque 200 convives, triés sur le volet.
Parmi eux, des présidents des conseils régionaux du culte musulman, des recteurs de Grandes Mosquées françaises tels que Dalil Boubakeur (Paris), Kamel Katbane (Lyon), Khalil Merroun (Évry-Courcouronnes), des ambassadeurs, des élus mais aussi des représentants des grandes religions monothéistes comme le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, Richard Prasquier, du CRIF, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, et bien d’autres.
Au menu principal de l'iftar : la lutte contre l'islamophobie, la question des carrés musulmans, celle de l'abattage rituel, la construction des lieux de culte et la formation des cadres religieux musulmans, un enjeu « fondamental, à tout le moins celui qui engage le plus l’avenir ».
Sur les traces de Nicolas Sarkozy
« L’islam de France a aujourd’hui toute sa place, au côté des autres grandes religions du Livre, dans notre maison commune : la République », a déclaré M. Hortefeux, soulignant sa « détermination à poursuivre résolument l’action engagée par le président de la République dès 2002 ».
« Comme lui, je crois profondément à la nécessité d’un dialogue soutenu et sincère entre l’État et (…) tous ceux qui croient au ciel, et ceux qui n’y croient pas ». « La laïcité, ce n’est pas le reniement des religions » mais « ce n’est pas davantage une option spirituelle particulière, c’est la condition du respect des choix personnels les plus profonds », a-t-il poursuivi.
« L’islamophobie n’a pas sa place en France. Je le dis avec fermeté : l’islam n’est pas l’islamisme. La République combat et combattra toujours l’islamophobie comme (…) l’islamisme ». Allusions faites aux dernières profanations du carré musulman de Notre-Dame-de-Lorette, en décembre 2008, et de la mosquée de Toul, en août dernier.
« Comme lui, je crois profondément à la nécessité d’un dialogue soutenu et sincère entre l’État et (…) tous ceux qui croient au ciel, et ceux qui n’y croient pas ». « La laïcité, ce n’est pas le reniement des religions » mais « ce n’est pas davantage une option spirituelle particulière, c’est la condition du respect des choix personnels les plus profonds », a-t-il poursuivi.
« L’islamophobie n’a pas sa place en France. Je le dis avec fermeté : l’islam n’est pas l’islamisme. La République combat et combattra toujours l’islamophobie comme (…) l’islamisme ». Allusions faites aux dernières profanations du carré musulman de Notre-Dame-de-Lorette, en décembre 2008, et de la mosquée de Toul, en août dernier.
Les carrés musulmans, une question « sensible »
Concernant les lieux de culte, les projets se multiplient en France. Il n’en est pas de même pour les carrés musulmans. Pour M. Moussaoui, « l’un des signes forts d’appartenance à une communauté nationale est de pouvoir reposer à sa mort sur sa terre ».
Pourtant, il n’existe en France qu’un cimetière musulman, à Bobigny, et 70 carrés musulmans, dont 25 en Île-de-France. Trop peu, lorsque l’on estime la communauté musulmane de France à 5 ou 6 millions d'individus. Comme de la lutte contre l’islamophobie, M. Hortefeux a répondu qu’il en faisait « personnellement » une priorité.
Des messages forts qui ne laissent personne insensible. Mais à quand les actions concrètes ? Le ministre des Cultes a encore beaucoup à prouver aux musulmans. Le président du CFCM reste tout de même confiant. « Il a pris des engagements forts ce soir. Sur le terrain, cela va certainement se traduire par des instructions aux préfets et, par là, aux municipalités, afin de répondre au mieux aux attentes des musulmans », déclare-t-il à Saphirnews en marge du dîner.
Pourtant, il n’existe en France qu’un cimetière musulman, à Bobigny, et 70 carrés musulmans, dont 25 en Île-de-France. Trop peu, lorsque l’on estime la communauté musulmane de France à 5 ou 6 millions d'individus. Comme de la lutte contre l’islamophobie, M. Hortefeux a répondu qu’il en faisait « personnellement » une priorité.
Des messages forts qui ne laissent personne insensible. Mais à quand les actions concrètes ? Le ministre des Cultes a encore beaucoup à prouver aux musulmans. Le président du CFCM reste tout de même confiant. « Il a pris des engagements forts ce soir. Sur le terrain, cela va certainement se traduire par des instructions aux préfets et, par là, aux municipalités, afin de répondre au mieux aux attentes des musulmans », déclare-t-il à Saphirnews en marge du dîner.
Non à une loi contre la burqa pour le CFCM
Cependant, les deux hommes de la soirée ne sont pas aujourd'hui sur la même longueur d'ondes quant au débat sur la burqa. Rappelant que le port du voile intégral est « un phénomène très marginal au sein de la communauté musulmane », M. Moussaoui a déclaré craindre, lundi, qu’« une loi, par sa dimension disproportionnée (…), ne vienne alimenter les amalgames ».
« La pédagogie et le dialogue sont, dans ce domaine, beaucoup plus efficaces que la contrainte. Une solution imposée pourrait être perçue et ressentie, malgré toutes les précautions, comme une discrimination contre les musulmans de France », a-t-il affirmé en interpellant M. Hortefeux.
Ce dernier ne s’est, en revanche, pas exprimé à ce sujet, réservant son opinion à l’issue du rapport final de la commission parlementaire chargée d’évaluer le phénomène du voile intégral en France. Moins réservée, Fadela Amara, secrétaire d’État chargée de la Ville, présente au côté de M. Hortefeux lundi, s'est illustrée par son « absence » mais s’est déjà prononcée, mi-août, pour une interdiction de la burqa « pour éradiquer le cancer islamiste ».
Le CFCM veut s'imposer comme un acteur incontournable de l'islam de France et s'institutionnalise peu à peu. La tenue du dîner dans un cadre autre qu'une mosquée le montre. Mais, face aux multiples dissensions au sein de la communauté et devant les faibles moyens dont il dispose, le CFCM se cherche encore.
Lire aussi :
Accusé de racisme, Hortefeux tente de se réhabiliter
Mohammed Moussaoui : « Parmi nos priorités, clarifier le marché du halal et enclencher la réforme du CFCM »
Ce dernier ne s’est, en revanche, pas exprimé à ce sujet, réservant son opinion à l’issue du rapport final de la commission parlementaire chargée d’évaluer le phénomène du voile intégral en France. Moins réservée, Fadela Amara, secrétaire d’État chargée de la Ville, présente au côté de M. Hortefeux lundi, s'est illustrée par son « absence » mais s’est déjà prononcée, mi-août, pour une interdiction de la burqa « pour éradiquer le cancer islamiste ».
Le CFCM veut s'imposer comme un acteur incontournable de l'islam de France et s'institutionnalise peu à peu. La tenue du dîner dans un cadre autre qu'une mosquée le montre. Mais, face aux multiples dissensions au sein de la communauté et devant les faibles moyens dont il dispose, le CFCM se cherche encore.
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