' Le foulard n’est pas un signe religieux ! ' Tel est le cri qu l’on aimerait entendre scandé sur nos plateaux de télé ou dans les manifs en cours. Beaucoup penseraient sûrement que dans le cadre du débat actuel et de la loi qui va en découler, dire que le foulard n’est pas un signe religieux, est juste une démarche de fuite et un changement de stratégie ! Je met fin à leur élans, en rappelant simplement la vérité, ce que peu de nos sœurs et d’intervenants musulmans ont présenté : le foulard évoque, d’abord, une dimension du rapport au corps.
Les musulmans et le voile
Beaucoup de musulmans disent c’est un acte de foi, de spiritualité !
Je ne savais pas que ça pouvait m’aider dans mes tentatives de connexion avec le Monde Céleste, j‘essaye depuis un moment et c’est pas simple. Devenir un mourrid à haut débit n’est pas chose difficile, j’aurais donc porté le foulard plus tôt sur le sentier des itinérants, si j’avais su, peut importe que je sois un homme.
Allons, mes amis, il serait temps d’être clair !
On a vu des musulmanes opposées au foulard interpeller certaines de nos sœurs, en leur disant : ' Si c’est un acte de foi, pourquoi ne le portez vous pas seule dans votre salle de bain ou devant votre père ? '.
Question précise et qui mérite une réponse autre que : ' C’est ma spiritualité. '
Il faut être cohérent avec nous-mêmes et avancer les choses telles qu'elles sont.
A quoi correspond le foulard, si ce n’est une façon parmi tant d’autres d’entretenir un rapport avec son propre corps, sa propre nudité, et la manière conçue par l’islam dans son histoire pour organiser la mixité dans la société.
Il est clair et évident que le fait de se cacher les cheveux est une obligation religieuse sans équivoque, qui incombe à la musulmane lorsqu‘elle est en situation de mixité.
Disons-le une fois pour toutes et arrêtons de tourner autour du sujet de la liberté religieuse uniquement.
Dans notre société, il est évident que de nombreuses identités, groupes sociaux ou ' communautés ' possèdent des rapports au corps ou des conceptions de la nudité et de la pudeur pluriels.
Le naturiste, l’homosexuel, la fille élevée dans l’aristocratie ou la bourgeoisie de province, de même que les catholiques très pratiquants, ou bien encore les enfants éduqués dans des milieux ouvriers ou dans des classes sociales plus élevées, tous ont des éducations et des relations avec leurs propres corps différentes et singulières.
Fruit de leurs croyances, de leurs valeurs familiales ou philosophiques ou encore religieuses et même idéologiques.
Aujourd’hui, il est grand temps, d’accepter l’idée qu’une minorité de Français et françaises de confession musulmane puissent, eux aussi, définir un rapport à leurs propres corps et une relation avec le sexe opposé qui soient différents de la majorité et, bien entendu, inspiré par d’autres références, en l’occurrence l’islam.
Voilà où se situe le cœur du débat ! Il dépasse le cadre du foulard dit ' islamique ', il pose la question qui dérange beaucoup de nouveaux hussards noirs de la République : veut on regarder en face la France plurielle d’aujourd’hui ?
Accepte-t-on des hommes et des femmes, qui partagent le destin de notre République, mais qui puisent, dans des références différentes, le sens de leur vie, leur définition de la pudeur et de la nudité ou encore les relations qu’ils comptent entretenir avec le sexe opposé ?
En un mot : accepte t-on les musulmans et avec quel degré d’attache pour leurs références historiques ?
Veut-on accepter juste le couscous royal (mais sans les merguez piquantes, s’il vous plaît !), le thé à la menthe et pourquoi pas la danse du ventre, avec une pointe de Sidi-Brahim ?
' Bien sûr que oui ! Mais pas comme menu de noël 2003, oh oh ', nous répondront hypocritement ces mêmes nouveaux hussards !
' On ne sert pas de couscous dans une ambassade de France ', s’entendirent reprocher un jour, il n’y a pas si longtemps que cela, les cuisiniers de tel ambassadeur de la République… Vous devinerez bien sûr de quel pays ?
Quant à la place de notre héritage historique (essentiellement empreint par l’islam, les autres références - couscous, raï et associés - n’étant que du vent !) dans la construction de notre identité citoyenne revendiquée, elle devient discutable, voire impossible !
Je pose donc le débat tel qu’il me semble s’exprimer : veut-on admettre des rapports au corps pluriels dans notre société ?
Je dis ' des ', car ils sont pluriels dans leur conceptions et expression et concernent les hommes et les femmes.
De nombreuses situations ' choquantes potentiellement, voire anti-laïques ' comme celle du foulard existent !
La question du rapport avec le corps et l’autre sexe n’est pas exclusivement féminine, mais concerne aussi les hommes.
C’est parce que les inquisiteurs de la sainte laïcité, ne s’en sont pas encore rendus compte, sinon peut être qu’une loi ou plusieurs seraient déjà promulguées.
Loi n° 2003-4578 du 25 décembre 2003 à minuit, pour réglementer la taille des barbes dans l’espace public ; loi n° 2003-4579 du 25 décembre 2003 à minuit 01, pour préciser la taille et la matière des slips de bain ; loi n° 2003-4579 du 25 décembre 2003 à minuit 02, déterminant le nombre de bises qu’il faut faire par jour au sexe opposé pour prouver que l’on n'est pas anti-laïc, etc.
Promulguées juste après une séance d’exorcisme moderne mais néanmoins laïque et pleine d’incantations du type : ' Au nom de dame laïcité, je te demande de retirer ton short et de mettre un slip de bain. '
Oui, après le foulard, va-t-on imposer aux jeunes musulmans qui refusent de mettre des slips de bain moulants l’obligation de comprendre qu’un peu de reliefs apparents sous la ceinture est une marque d’intégration évidente et d’un niveau de patriotisme certain !
Ou bien encore qu’une barbe de plus de 5 mm est nécessairement ostentatoire ; par contre, une barbe discrète que l’on peut camoufler sous un pull devient acceptable, mais si elle est trop grande, le ministre de l’Intérieur proposera un bandana pour la cacher !
Mais, rassurons-nous, le garant de nos institutions va vite arbitrer, chiche, Monsieur le Président, encore un petit voyage au pays des mille et une tortures, pour nous enseigner comment définir de manière républicaine les droits de l’homme et, au retour sous les dorures de l‘Elysée, annoncez-nous dans une position debout très gaullienne : 1. la création d’une loi contre les shorts dans les piscines de la république ; 2. la nomination d’un barbier musulman (discrimination sarkozienne oblige) ; 3. la création d’un observatoire, l’Observatoire Des Pilosités à Caractère Prosélytes.
Que ces conceptions choquent, ne plaisent pas, soient vues par certains comme rétrogrades, c’est un droit et un autre débat, j’y répondrais une autre fois ; mais ce qui compte, c’est qu’elles sont partagées par de nombreuses personnes qui se sentent pleinement Français et citoyens mais qui refusent qu’on leur impose, en plus de la pensée unique, des comportements uniques, une apparence unique et des attitudes normées par la masse et imposée si nécessaire par la loi.
Je sais que certains détracteurs (ou éradicateurs) du foulard diront : ' Si ce n est qu’une façon de s’habiller, alors pourquoi ne pas faire l’effort de s’aligner et d’accepter les lois de la République ainsi que l’avis de l’opinion publique ? Ne retirons-nous pas nos chaussures à l’entrée d’une mosquée ou notre casquette en salle de cours ? '
Bravo ! Non, vraiment, bravo ! (J‘applaudis et je souris en même temps.)
Ah, bon ? Vous retirez vos chaussures en entrant dans la mosquée, Monsieur le Ministre (plusieurs ont déjà cité cet exemple), et l’opinion publique est à considérer pour de telles décisions ? Bien !
Ce type de réponse montre à quel point un fossé de méconnaissance nous sépare.
Et dans votre lit, avant de dormir, vous gardez vos chaussures Monsieur le Ministre ?
Si vous visitez un temple d’une religion naturiste (ça existe, mais ils pèsent encore peu dans le PIB et encore moins électoralement) qui impose à ses adeptes de retirer son pantalon et se mettre nu dans la salle de culte, le feriez-vous ? Face aux caméras ou à huit clos ?
Sûrement que votre éducation et la définition de votre pudeur personnelle vous en empêcheraient... même si je peux douter de vos ambitions électoralistes et de vos scrupules, je sais que vous n’irez pas jusque-là !
Cet exemple me pousse à m’énerver et à répondre en hurlant : de quoi je me mêle !!!!!!!!!!!!!! ?
Au nom de quoi doit-on aujourd’hui accepter que la société, une autorité quelconque, musulmane ou laïque, des intellectuels ou encore l’opinion publique, voire sa propre famille, viennent s’immiscer dans une relation personnelle avec son propre corps, construite difficilement avec de nombreux efforts et concessions ?
N’ont-ils pas encore compris que demander d’ôter un voile ne correspond en rien ni avec le retrait de la kippa ni avec la dissimulation d’une grande croix sous un pull !
Encore moins, au respect des habitudes et règles de bienséance en milieu scolaire, comme ôter un couvre-chef, ou des règles d’hygiène des salles de prière des mosquées, tapissée de moquette et sur laquelle on pose son visage et ses mains toute la journée.
Il est logique de refuser le port des chaussures dans de telles pièces, au risque de se trouver nez à nez avec l’objet de l’oubli d’une moto-crotte, lorsque le ministre est sorti dans la rue en marchant dessus (difficile de tout ramasser avec les 35 heures).
Le viol légalisé de l’intégrité physique, des filles aux mille et un foulards
Retirer son voile, par la contrainte (la loi est une forme de contrainte voulue pour le bien public) correspond à une véritable forme de violence.
C’est un véritable viol de l’intimité personnelle, celle de son propre corps, c’est une violence venue d’en haut qui me dit : 'Ton choix et ta façon de vivre avec ton corps, dans l‘espace public, ton voile qui couvre tes cheveux ne me conviennent pas, alors, toi foulard démoniaque 'par le pouvoir de la sainte Laïcité, je te demande de sortir de l’école ou de quitter ce corps !' '
Nos mères nous ont raconté, il n’y a pas si longtemps, comment les soldats de notre sainte République, pendant la guerre d’Algérie, dans le cadre d’opérations de ratissage au sein des villages, arrachaient leurs foulards et ainsi les humiliaient en connaissance de cause. C’était d’ailleurs parfois une vraie stratégie de guerre psychologique, qui avait pour conséquence inattendue le recrutement accéléré de nouveaux combattants pour le FLN.
... Quand ils n’organisaient pas des tournantes pour bidasses, dont les jeunes filles des villages furent victimes et sur lesquelles pèsent un lourd silence jusqu‘à nos jours, jeunes filles que seules les cendres et la suie des cheminées pouvaient sauver [1].
Visiblement la République n’a pas perdu ces bonnes vieilles habitudes, celles du dénigrement et de la négation de l’identité musulmane.
Ce n’est pas nouveau : depuis toujours notre pays entretient une relation ambiguë avec le monde de l’islam.
Déjà, en 1870, en Algérie, département français, on découvre avec le décret Crémieux qu’il existe une notion de citoyenneté !
Tiens donc : la France est une République composée de citoyens ! Super ! Enfin une chance d’intégrer le monde moderne pour tous ces indigènes...
Les Européens d’Algérie obtiennent bien sûr cette citoyenneté, ils ont la chance d’être ' prédisposés génétiquement ' puisqu’ils sont ' d’origine ' européenne.
Quant aux juifs, qui sont en Algérie depuis des siècles, beaucoup d’entre eux sont des rescapés de la Reconquista espagnole, quelques siècles plus tôt, et ont fui avec un tas d’autres musulmans l’Espagne ' reconquistée '.
Leur point commun est de posséder depuis des siècles, encore accroché chez eux, la clef de leur maison en Andalousie musulmane, transmise de génération en génération.
Les juifs d’Algérie découvrent que le décret les rend tous automatiquement Français puisque les juifs de France métropolitaine ont accédé à la citoyenneté et à la nationalité française.
Et les musulmans ? ou les indigènes si vous préférez... Ils sont 3 millions environ, pour une France métropolitaine de 30 millions de personnes, soit presque 10 % de la population.
Etrange ressemblance statistique avec la France de 2003, n’est-ce pas ?
Eh bien pour les musulmans d’Algérie française, ce sera niet : ' Au nom de la sainte République, vous serez condamnés au purgatoire, en attendant de voir si le paradis des citoyens vous sera permis ! '
Les motivations profondes des nouveaux hussards
Ainsi, la distance et la négation que maintiennent les porte-paroles de la République (décideurs politiques, intellectuels, faiseurs d’opinion publique) avec l’identité musulmane ne datent pas d’aujourd’hui.
Depuis toujours, comme l’ont souligné de nombreux sociologues et historiens [2], il existe un arrière-fond idéologique ou plutôt un état d’esprit qui tend à croire que l‘islam et la République ne peuvent être qu’antagonistes et que l’islam ne peut s’intégrer dans la République.
D’où de nombreuses interrogations, devenues des titres d’articles ou de débats télévisés : ' L’islam est-il soluble dans la République ? ', ' Les musulmans et l’intégration : où en sommes-nous ? ' etc.
Non, l’islam n’est pas un cachet d’aspirine ou du Nescafé lyophilisé pour être soluble !
Quant à l’intégration, c’est l’éternel débat pour nous rappeler qu’il faut encore faire la preuve de notre droit à vivre sur ce sol !
Les musulmans ont commencé par intégrer leurs sang et leurs tripes dans les tranchées en 1914-1918, et bien avant la Der des der ils ont planté le drapeau tricolore au sommet de collines que ' les vagues noires [3] avaient conquis au prix de vraies boucheries '.
Alors, tous les enfants de ma patrie,
Le jour de la gueulante est arrivé !
Ensemble contre nous de cette tyrannie
Qui bafoue et renie notre identité
Aux armes, etc.
Aux armes, etc.
Si Gainsbard était des nôtres, je me demande bien ce qu’il en dirait ?
Peut-être serait-il venu voilé sur un plateau de télé ?
Ce rappel historique fait du bien, il me conforte dans l’idée que ce que nous vivons en ce moment avec ces lois d’exception n’est en rien quelque chose d’inhabituel au sein de notre pays.
C’est une méconnaissance généralisée de l’islam et une crainte empreinte parfois d’islamophobie qui motivent beaucoup de détracteurs du foulard aujourd’hui.
Qu’on se le dise, notre concitoyen, voisin de palier, Français d’origine gauloise [4], que sait-il à propos de cet islam dont on parle tant ?
A vrai dire, ce qu’il connaît lui vient essentiellement du contenu des médias, dont il ne retient que les images et s’il a moins de 30 ans des cours de son professeur d’histoire de collège.
Autrement dit, ses connaissances en la matière tiennent sur un Post-It ! (Mahomet tuait 900 juifs par jour ; islam = plastic, musulman = bon pilote d’avion sans maîtrise des règles d’atterrissage, etc.).
Ce n’est pas méchant en vérité que dire cela, car il y a pire : pour le citoyen étasunien, on se suffirait d’un timbre-poste standard, pour résumer sa culture de l’islam ; encore une fois, exception culturelle française oblige, on est différent des Ricains !
Voilà où le bât blesse, on nous parle d’opinion publique qui serait contre le port du foulard à l’école. Mais depuis quand l’opinion publique est-elle objective sur de telles questions ?
L’opinion publique n’est que le reflet de la somme des sentiments populaires (sentiments et non pas réflexions objectives) à un instant donné.
Ainsi, l’opinion publique américaine est toujours convaincue que Satan Hussein possède des missiles balistiques capables de frapper la côte Est des Etats-Unis avec du gaz moutarde !
Si l’opinion publique devait déterminer des décisions graves, ou se positionner sur des questions de libertés publiques ou de droits fondamentaux, alors George de la jungle a raison de faire la guerre à l’Irak !
L’opinion publique était majoritairement pour la peine de mort en France, Mitterrand l’a quand même supprimé, etc.
Voilà, finalement le débat est bien plus profond qu’il n’en a l’air.
Je pense que cette notion de rapport au corps est centrale et doit être mise en avant.
La relation que l’on entretient avec son corps, qu’elle soit inspirée de ses convictions religieuses ou philosophiques, voire de son éducation familiale, ne peut être sujette à discussion, ni à jugement, encore moins à légiférer dans l’urgence ou à solliciter l’avis de la majorité qui partage parfois une vue différente.
Qu’on se le dise, et criez le haut et fort : ' Mon foulard, entre vous et nous, c’est une histoire de goût ! '
Légiférer sur la question du rapport au corps, pour imposer au filles d’être ' libres ', c’est une démarche talibane (que les nouveaux hussards ont tant condamné), qui exclut de l’école les filles qui ne souhaitent pas se dénuder.
Les talibans interdisaient, nous dit-on, aux filles d’aller à l’école, pour insuffisance de vêtements ; nos nouveaux hussards les virent pour trop de surface textile sur la tête !
Le comble ! Quand les pseudo-hussards rejoignent les talibans, la thèse des extrêmes qui se rencontrent est toute prouvée !
Une loi, oui ; et vite !
Une loi pour protéger les minorités et garantir encore plus (puisque désormais c’est à la mode, le rappel des principes ne suffisant plus) le droit des minorités de posséder des valeurs personnelles différentes et de voir l’intégrité de son corps préservée, bien que ce soit garanti par les textes fondateurs de notre pays.
Le président Chirac a déclaré lors de sa visite chez son ami Ben ALIENe, que le foulard choquait et qu’il était une forme d’agression !
Je lui réponds : l’enlever par la force de la loi est un vrai VIOL !
[1] Nous savons, d’après les témoignages encore peu répandus et très pudiques de nos mères, que les filles des villages, à l’arrivée d’une camionnette de militaires, se précipitaient sur les cendres des cheminées afin de s’ enduire le visage de suie et les habits de cendres pour s’enlaidir et ainsi ne pas susciter l’intérêt des soldats. Une parade contre les viols organisés qui devint une pratique répandue.
Notre armée aurait-elle inventé les tournantes ? Un thème de travail intéressant qui risque de faire du bruit !
[2] Lire Slimane Zéghidour.
[3] Clemenceau lançait, au début d’une bataille, sa célèbre formule : ' Envoyez la vague noire '. Il s’agissait des tirailleurs des colonies envoyés en première ligne comme chair à canon. Imaginez une vague qui submerge les troupes ennemies, ça donne une idée du nombre et du décor !
[4] La frise chronologique de l’histoire de France devrait (il en est temps) être redessinée et voir ajouté, aux côtés de l’homme de Cro-Magnon, de Clovis et de Vercingétorix, le jeune ' black et beur ' français depuis déjà 3 ou 4 générations pour certains (chiche ?)