Ainsi s’est achevée la 20ème rencontre annuelle des musulmans, organisée par l’UOIF. Ce rassemblement eut lieu sous le signe de la consultation, notamment par la venue du ministre de l’intérieur, une venue qualifiée d’historique par le président de l’UOIF.
S’il fallait retenir une chose de cette rencontre, c’est bien le discours de Nicolas Sarkozy. Depuis quelques temps, la question du foulard à l’école refait surface, des circulaires, des discours de la part aussi bien du premier ministre J.P Raffarin, que du ministre de l’éducation Luc Ferry, se sont exprimés ouvertement « contre le port du foulard à l’école ».
De son côté, Nicolas Sarkozy, dans son intervention faite à l’UOIF, est venu prendre la « température » chez les musulmans sur la question du foulard. Evoquant l’obligation de tous les citoyens et citoyennes de poser tête nue sur la photo de la carte d’identité, « La loi -en réalité un décret du 25 novembre 1999- impose que, sur une carte nationale d'identité, la photographie du titulaire soit tête nue, que ce soit celle d'une femme ou d'un homme. Cette obligation est respectée par les religieuses catholiques, comme par toutes les femmes vivant en France. Rien ne justifierait que les femmes de confession musulmane bénéficient d'une loi différente. » Le ministre de l’intérieur n’a ainsi pas ouvertement parlé du foulard à l’école.
Venu en ami, et accueilli en ami par les dirigeants de l’UOIF, l’instant fut crucial. Face aux sifflets, lancés par l’assemblée, c’était le discours de l’UOIF qui fut éprouvé. Mais c’est avec habilité et honnêteté, que Abdallah Ben Mansour, a repris la parole sauvant ainsi l’honneur et les positions de l’UOIF. « Il y a des lois injustes. Il y a eu la loi qui imposait l'étoile jaune aux juifs. La loi sur la double peine que M. Sarkozy veut supprimer. Si la loi est injuste, il faut la changer, et nous assumons pleinement notre rôle de tout citoyen que de vouloir discuter et modifier les lois qui semblent injustes. »
Et le conseil d’Etat ?
Le gouvernement ne cesse de montrer sa position hostile au foulard. Et pourtant, jusqu’à présent, le seul texte, faisant référence au foulard, est un arrêt du Conseil d’Etat émis le 27 novembre 1989 sur saisie du ministre de l’Education nationale s’interrogeant sur la compatibilité du foulard porté par des collégiennes de l’Oise avec le principe de laïcité. En vertu de la liberté d’expression religieuse, le signe d’appartenance que constitue le foulard est licite, dit-il, à condition qu’il ne constitue pas « un acte de prosélytisme ou de propagande, perturbe le déroulement des activités d’enseignement ou le fonctionnement normal du service public ».
De plus le ministre de l’intérieur a appuyé le fait qu’il n’existe pas de citoyen de seconde zone, que les lois s’appliquaient au même titre pour tout le monde… L’exception semble faite quant à l’application du conseil d’état.