Après l’argentine c’est au tour du brésil et de l’Uruguay de s’engloutir peu à peu dans un marasme financier. En effet les fortes pressions qui ont pesé ces derniers jours sur le réal brésilien et le déchirement du tissu bancaire uruguayen en sont les symptômes premiers. Face à cette situation le FMI et l’administration Bush ont déployé les grands moyens : 1.5 milliards de dollars pour redonner corps à une industrie bancaire uruguayenne en délabrement et on parle de 20 milliards de dollars en ce qui concerne le brésil. Le cœur des problèmes qui affecte ces deux économies sont de deux ordres et non des moindres. Tout d’abords, ils sont l’expression de la nervosité des marchés financiers internationaux qui voient dans les élections brésiliennes une volonté clairement affichée ,notamment par monsieur Ciro Gomes, d’allonger la durée de remboursement de la dette contractée .D’autre part, cette situation de crise reflète également les interconnexions existantes entre ces deux économies et celle de l’Argentine. Il est donc logique que la débâcle argentine s’étende vers ces partenaires du mercosur. Ainsi, l’industrie de Sao Paolo, capital économique du Brésil, a perdu 66%de son activité industrielle suite à la contraction du revenu de son voisin. L’agonie bancaire uruguayenne est également une des fâcheuses conséquences du drame argentin car une partie importante de la classe moyenne argentine plaçait leur épargne dans cette éldorado financier . Pourquoi le FMI et les Etats-Unis, contrairement a leurs habitudes, n’ont pas tardé à agir ? Aujourd’hui l’intégration des économies est telle que « les effets de contagions » sont économiquement foudroyants et les Etats-Unis n’ont pas intérêt à ce que le brésil subisse le même sort que l’Argentine compte tenu des investissements massifs opérés par un certains nombre d’entreprises américaines. Ceci est d’autant plus vrai qu’au sein même de l’économie américaine les indicateurs virent singulièrement au rouge. Néanmoins on ne manquera pas de souligner que cette intervention conjointe et propice aux intérêts économiques américains évince le cas argentin alors que celui-ci est au centre des maux. Encore une fois et ce après la crise de 1997 qui a ébranlé l’Asie du sud est, le FMI nous concocte une solution dont il a le secret ne traitant que les conséquences du mal et non les causes, laissant tout un peuple dans les bras de la misère alors qu’il est sensé la combattre.
Economie
Le généreux FMI devrait soutenir le Brésil et l’ Uruguay
Rédigé par Majid Khaled | Dimanche 11 Aout 2002 à 00:00