Grâce à nos différences

Le miracle de l'Europe : de l'importance de participer aux élections européennes

Rédigé par | Mercredi 8 Mai 2019 à 09:00



© CC BY-SA 2.0/Flickr/Bobbsled
Contrairement aux apparences, le monde n’a jamais connu aussi peu d’homicides qu’aujourd’hui. Que ce soit par le biais de crimes, de guerres, de massacres ou d’épurations, en valeur absolu comme en valeur relative, l’humain n’a jamais aussi peu tué qu’en ce moment sur Terre.

C’est Jacques Lecomte qui révèle cette statistique dans son livre Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez (Les Arènes, 2017) où il reprend point par point nos préjugés sur l’état de drame dans lequel nous sommes impliqués. Ce sera sans surprise que vous découvrirez en le lisant que les critères environnementaux sont assez rares du côté des bonnes nouvelles, mais il y en a quand même. Quoi qu’il en soit, si les relations sociales ont encore beaucoup à faire pour accomplir un état de cohésion et de paix parfaitement abouti dans nos sociétés, le progrès est d’abord à constater.

Alors comment peut-on expliquer ce miracle d’une baisse imprévue de la violence ? L’Union européenne est sans aucun doute l’une des réponses les plus pertinentes. Malgré tous ses défauts et sa caution tacite du libéralisme destructeur, l’UE, prix Nobel de la Paix 2012, a permis d’établir une durée de record de paix sur un territoire n’ayant pas connu plus de 20 années consécutives d’apaisement militaire. La création de l’espace Schenghen en 1985 est une absurdité historique si l’on croit que l’histoire est logique. Cette liberté de circuler et de se mouvoir est un contresens logique après tant d’années de haine et de mépris entre ces peuples européens dont l'écrivain Stefan Zweig avait déjà prédit que leurs guerres était en fait « fratricides ».

L’établissement d’une autorité commune, bien que peu puissante, a permis un dialogue constant, une écoute, un sentiment d’appartenance même léger à une communauté de destin. Après deux guerres mondiales ayant, elles aussi, un niveau de férocité record, si l’on sonde aujourd’hui les Français, deux tiers d’entre eux considèrent les Allemands comme étant le peuple le plus proche de nous culturellement et philosophiquement. Un véritable miracle.

La question qui se pose désormais est de savoir combien de temps cela peut-il encore durer ?

Si, vous aussi, vous y tenez à cette paix, et que vous aimez l’Europe dans ses imperfections, ses défauts, ses échecs et ses faiblesses, si vous croyez à son avenir et si vous chérissez la paix pour vous, vos familles et vos descendants, alors notre première responsabilité est d’aller voter le 26 mai.

Que ce 8 mai de la victoire des alliés, veille du 9 mai, fête de l’Europe, ne nous endorme pas dans la mémoire, mais nous tourne vers l’avenir de nos responsabilités et qu’il nous fasse voter d’un bord ou d’un autre, mais voter quoi qu’il arrive !


Samuel Grzybowski est entrepreneur social et militant associatif. Il est fondateur de Coexister… En savoir plus sur cet auteur