A la Maison des évêques de France, à Paris mercredi 5 avril pour présenter le voyage du pape en Egypte. De gauche à droite : Vincent Feroldi, directeur du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM), Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l'Œuvre d'Orient, Mgr Youssef Abou El Kheir, évêque copte catholique du diocèse de Sohag en Haute-Egypte, et Christian Cannuyer, professeur de théologie à la Faculté de Théologie catholique de Lille.
17 ans qu’un pape ne s'était pas rendu en Egypte. Après Jean-Paul II en février 2000, ce sera au tour du pape François d'effectuer un tel voyage les 28 et 29 avril. Ce voyage, d'une importance symbolique, est très attendu, au point d’en avoir choisi le slogan « Pope of peace in Egypt of peace » (Un pape de paix dans une Egypte en paix).
Le pape François avait déjà reçu à Rome le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, en mai 2013, ainsi que le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb, en mai 2016. Cette visite s’inscrit dans sa stratégie d'ouverture au dialogue interreligieux entamé depuis le début de son pontificat.
Au cours de son voyage, le pape rencontrera le président Abdel Fattah al-Sissi et effectuera une visite d’Al Azhar où il rencontrera le grand imam. Il ira aussi à la rencontre des chrétiens d’Egypte que des dramatiques événements n’ont pas épargné ces dernières années. L'attentat en pleine messe survenu dans une église en décembre 2016 est encore dans les esprits.
Le pape François avait déjà reçu à Rome le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, en mai 2013, ainsi que le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb, en mai 2016. Cette visite s’inscrit dans sa stratégie d'ouverture au dialogue interreligieux entamé depuis le début de son pontificat.
Au cours de son voyage, le pape rencontrera le président Abdel Fattah al-Sissi et effectuera une visite d’Al Azhar où il rencontrera le grand imam. Il ira aussi à la rencontre des chrétiens d’Egypte que des dramatiques événements n’ont pas épargné ces dernières années. L'attentat en pleine messe survenu dans une église en décembre 2016 est encore dans les esprits.
« L’avenir du christianisme arabe est en Egypte »
A la Maison des évêques de France, quelques journalistes assistent à la conférence organisée par l'association catholique L’Oeuvre d’Orient en présence de son directeur général Mgr Pascal Gollnisch. Avec lui, Mgr Youssef Abou El Kheir, évêque copte catholique du diocèse de Sohag en Haute-Egypte, Christian Cannuyer, professeur de théologie à la Faculté de Théologie catholique de Lille, et Vincent Feroldi, directeur du Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM). Chacun d’entre eux ont énoncé ce qu’ils attendaient de ce voyage.
L’évêque Youssef Abou El Kheir, qui a fait le déplacement d’Egypte pour livrer ses connaissances du terrain, est longuement revenu sur l'histoire des relations entre l’Eglise copte et l’Eglise catholique. Comme ses interlocuteurs présents à la tribune, il en attend beaucoup de ce voyage : « C’est une visite qui constitue une étape importante dans la relation de Saint-Siège avec l’Egypte », a-t-il expliqué, ajoutant que « cette visite confirme la convergence de visions qui vont à l’inéluctabilité de l’amitié entre l’Orient et l’Occident, entre le christianisme et l’islam, surtout que sa sainteté le pape refuse de lier le terrorisme à l’Islam ou à toute autre religion ».
« Il est évident que la façon dont la situation égyptienne va évoluer sera sans doute déterminante », a affirmé, pour sa part, Christian Cannuyer. Le professeur a insisté sur l’importante place des chrétiens en Egypte : « C’est le plus grand peuple chrétien du monde arabe. L’avenir du christianisme arabe est en Egypte. C’est incontournable, il n’est pas au Liban, il n’est pas en Syrie, il n’est pas en Irak, il est en Egypte. » Dans le même temps, il estime que « les chrétiens égyptiens émigrent moins que les autres chrétiens parce que beaucoup n’en ont pas tout simplement la possibilité, contrairement à ceux d’autres pays qui appartiennent souvent à une classe moyenne et qui a bien souvent les moyens d’émigrer ».
L’évêque Youssef Abou El Kheir, qui a fait le déplacement d’Egypte pour livrer ses connaissances du terrain, est longuement revenu sur l'histoire des relations entre l’Eglise copte et l’Eglise catholique. Comme ses interlocuteurs présents à la tribune, il en attend beaucoup de ce voyage : « C’est une visite qui constitue une étape importante dans la relation de Saint-Siège avec l’Egypte », a-t-il expliqué, ajoutant que « cette visite confirme la convergence de visions qui vont à l’inéluctabilité de l’amitié entre l’Orient et l’Occident, entre le christianisme et l’islam, surtout que sa sainteté le pape refuse de lier le terrorisme à l’Islam ou à toute autre religion ».
« Il est évident que la façon dont la situation égyptienne va évoluer sera sans doute déterminante », a affirmé, pour sa part, Christian Cannuyer. Le professeur a insisté sur l’importante place des chrétiens en Egypte : « C’est le plus grand peuple chrétien du monde arabe. L’avenir du christianisme arabe est en Egypte. C’est incontournable, il n’est pas au Liban, il n’est pas en Syrie, il n’est pas en Irak, il est en Egypte. » Dans le même temps, il estime que « les chrétiens égyptiens émigrent moins que les autres chrétiens parce que beaucoup n’en ont pas tout simplement la possibilité, contrairement à ceux d’autres pays qui appartiennent souvent à une classe moyenne et qui a bien souvent les moyens d’émigrer ».
Des ponts avec l'islam
Père Vincent Féroldi a livré son intervention sur la dimension interreligieuse du voyage du pape. « Le pape ne parle pas tant par des paroles que par des gestes et des rencontres », a-t-il insisté dans un premier temps, rappelant la rencontre avec l’imam d’Al Azhar à Rome. Le pape aurait lui-même déclaré que « le message à retenir de cette rencontre entre deux hommes, c’était finalement l’accolade de la rencontre ».
Le directeur du SNRM a tenu à souligner les efforts engagés par la communauté musulmane égyptienne : « Il faut noter et remarquer que, du côté d’Al Azhar, il y a une réelle avancée. Certes, j’ai envie de dire qu'une hirondelle ne fait pas le printemps mais je dirai que le printemps se manifeste déjà et c'est dans (...) une dynamique ouverte pour un vivre-ensemble, pour essayer de construire ensemble une paix, que le voyage du Saint-Père s’inscrit. Nous verrons, avec le temps, à travers les gestes, les rencontres et les paroles des uns et des autres ce vers quoi (...) l’Eglise catholique, les différentes églises présentes en Egypte et le monde musulman voudront ouvrir comme "chemins" - et "chemins" au pluriel - pour que la paix puisse non seulement venir dans cette région du monde et aussi entre les communautés ».
Pour Mgr Youssef Abou El Kheir, « la colombe précède le pape François comme si elle annonce au peuple d’Egypte l’arrivée du pape de la paix en Egypte ». En sera-t-il autrement ? Son voyage aux nombreux enjeux ne manquera pas d'être suivi de près.
Le directeur du SNRM a tenu à souligner les efforts engagés par la communauté musulmane égyptienne : « Il faut noter et remarquer que, du côté d’Al Azhar, il y a une réelle avancée. Certes, j’ai envie de dire qu'une hirondelle ne fait pas le printemps mais je dirai que le printemps se manifeste déjà et c'est dans (...) une dynamique ouverte pour un vivre-ensemble, pour essayer de construire ensemble une paix, que le voyage du Saint-Père s’inscrit. Nous verrons, avec le temps, à travers les gestes, les rencontres et les paroles des uns et des autres ce vers quoi (...) l’Eglise catholique, les différentes églises présentes en Egypte et le monde musulman voudront ouvrir comme "chemins" - et "chemins" au pluriel - pour que la paix puisse non seulement venir dans cette région du monde et aussi entre les communautés ».
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