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Le plan préventif de Douste-Blazy

Rédigé par Bouali Houda | Mercredi 5 Mai 2004 à 00:00

Le Docteur Philippe Douste-Blazy a annoncé ce matin son plan de lutte contre les effets potentiellement désastreux de l'occurence d'une canicule. Le ministre est confronté à un dossier qui lui aussi a pris de la température, un dossier qui permet aujourd'hui d'améliorer le processus de réaction face à des phénomènes climatiques aussi contingents qu'exceptionnels. Souhaitant lever les doutes ambiants, le ministre s'est porté garant de l'efficacité de ses propositions en cas de nouvelle canicule cet été.



Le Docteur Philippe Douste-Blazy a annoncé ce matin son plan de lutte contre les effets potentiellement désastreux de l'occurence d'une canicule. Le ministre est confronté à un dossier qui lui aussi a pris de la température, un dossier qui permet aujourd'hui d'améliorer le processus de réaction face à des phénomènes climatiques aussi contingents qu'exceptionnels. Souhaitant lever les doutes ambiants, le ministre s'est porté garant de l'efficacité de ses propositions en cas de nouvelle canicule cet été.

 

 

 

L’efficacité du Plan canicule repose sur trois exigences :

La premiere exigence est la responsabilité : L’Institut de veille sanitaire (InVS) est responsable de la collecte des données sanitaires, complétées par les informations recueillies auprès de Météo France, des services d’urgence et des pompiers. Son directeur a personnellement la charge d’avertir le ministre de la Santé, qui déclenche alors l’alerte. Dans les zones de défense ou les départements concernés, c’est le préfet qui est dès lors aux commandes.

 

 

Pour ce qui est de la prévention, les élus locaux ont pour mission de repérer les personnes à risques. Durant l’été, la population recevra en continu des conseils pour se protéger de la chaleur et sera tenue informée en temps réel du niveau d’alerte décidé par le ministre. Chaque jour, à 6h et à 18h, Météo France publiera une carte « Vigilance chaleur ». En cas, d’alerte, les médias publics diffuseront les messages de recommandations sanitaires du ministère de la Santé.

 

La troisieme exigence est la solidarité. Sur le terrain, les professionnels de santé et les personnels hospitaliers, la sécurité civile et les associations de bénévoles sont prêts à intervenir. Les maisons de retraite et les hôpitaux disposent d’équipements et de procédures adaptés aux besoins des personnes à risque. Avant l’été, les préfets auront recensé les associations de bénévoles et vérifié leurs dispositifs de permanence estivale.

 

 

 

Les quatre niveaux d'alerte du plan Canicule

 

Comme le plan Vigipirate, le plan Canicule comporte quatre niveaux d'alerte. Le passage d'un niveau à l'autre est décidé par les ministres de la Santé et des Personnes âgées sur recommandation de l'Institut de veille sanitaire. Chaque niveau détermine des mesures précises.

 

VIGILANCE (NIVEAU 1)
Une procédure de veille climatique et sanitaire sera mise en place chaque année du 1er juin au 1er octobre par l'InVS et Météo France. Tous les services concernés au niveau national, départemental et communal devront vérifier que les dispositifs d'alerte sont opérationnels. Les coordonnées des personnes vulnérables sont vérifiées. Des messages de recommandations sanitaires sont diffusés (dépliant diffusé à trois millions d'exemplaires, communiqués de presse, messages durant les bulletins météo des radios et télévisions).

 

ALERTE (NIVEAU 2)
Si les prévisions météo à trois jours dépassent les seuils d'alerte (couples de températures maximales diurnes et nocturnes variables selon les villes), le ministre de la Santé, après avoir reçu un bulletin d'alerte de l'InVS, active son PC santé, cellule de crise ministérielle. Dans les départements, des cellules de crise sont activées par les préfets à partir du «comité départemental canicule».

 

INTERVENTION (NIVEAU 3)
En cas de nouveau dépassement des seuils, le ministre de la Santé, sur la base des informations de l'InVS et après avis de la cellule de crise, active le niveau 3. Le PC santé diffuse des messages d'alerte à destination de la population, des professionnels et des établissements de santé. Les préfets actionnent les plans bleu (mobilisation des maisons de retraite), blanc (mobilisation des hôpitaux et des services d'urgence), rouge (Sécurité civile et pompiers) et Vermeil (prise en charge des personnes âgées isolées et mobilisation des bénévoles). Ils s'assurent de la mobilisation des médecins de ville.

 

REQUISITION (NIVEAU 4)
Si les indicateurs dépassent le seuil plusieurs jours de suite et dans plusieurs régions ou en cas de facteurs aggravants (sécheresse, coupures électriques, saturation des hôpitaux), le Premier ministre active le niveau 4 sur proposition des ministres de la Santé, de l'Intérieur ou de la Défense. Le ministre de l'Intérieur devient responsable de la gestion de la crise au niveau national par l'intermédiaire du Comité interministériel de gestion de crise (Cogic). Il lui revient de réquisitionner tous les moyens civils et militaires disponibles (avions, trains, autocars...). Les préfets activent des centres opérationnels départementaux (COD), qui fonctionnent 24 heures sur 24.