Un face-à-face concret et sans faux-semblants, voilà en résumé comment on pourrait qualifier la rencontre organisée entre le préfet de Paris Michel Cadot et les membres de l’Institut Hozes jeudi 6 septembre, à Saint-Denis. Durant un peu plus d’une heure, le haut fonctionnaire représentant de l'Etat a questionné et écouté attentivement ses interlocuteurs. « Je voulais voir par moi-même comment concrètement les choses se passaient et réfléchir avec eux à ce que nous pouvons améliorer dans notre région et dans notre pays sur la formation des imams », témoigne-t-il.
Yacine Hilmi est à l’origine de l’ouverture de la formation en français dispensée par l’institut à destination des imams. Le président d'Hozes a expliqué, en ouverture de la discussion, qu’aujourd’hui « de nombreux imams sont sollicités pour des tas de choses. Nous les voyons les lundi matin avec de petits yeux, fatigués par leur charge ». Le but d'Hozes est « d’accompagner les cadres religieux car, pendant longtemps, ils vivaient repliés dans leur monde. Leur public a évolué et beaucoup ressentent un besoin de formation », ajoute-t-il.
Lire aussi : Maitriser la langue française : des imams au défi
Yacine Hilmi est à l’origine de l’ouverture de la formation en français dispensée par l’institut à destination des imams. Le président d'Hozes a expliqué, en ouverture de la discussion, qu’aujourd’hui « de nombreux imams sont sollicités pour des tas de choses. Nous les voyons les lundi matin avec de petits yeux, fatigués par leur charge ». Le but d'Hozes est « d’accompagner les cadres religieux car, pendant longtemps, ils vivaient repliés dans leur monde. Leur public a évolué et beaucoup ressentent un besoin de formation », ajoute-t-il.
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Lorsque les cours ont démarré en 2015, à Sevran, l’enseignant était un arabophone et les imams de cette première cuvée étaient au nombre de sept. « Ils sont venus me voir et m’ont dit : "On veut un produit du terroir, quelqu’un qui parle le français sans accent" », raconte Yacine Hilmi. Plusieurs formatrices en FLE (français langue étrangère) ont donc été recrutées par la suite.
C’est le cas d’Isabelle Michel qui, de son propre aveu, ne connaissait pas grand-chose à l’islam. Elle dit apprécier travailler avec ces groupes un peu particuliers : « Je les considère comme des élèves comme des autres. (...) Ils ont besoin d’aborder certains sujets comme la mort, le mariage. Nous pouvons aussi parler d’homosexualité, de circoncision et d’autres thèmes. On est vraiment libres dans nos échanges. »
Hozes permet aux imams de se retrouver et d'échanger sur les problématiques qui leurs sont propres, mais pas que. L'un des objets de la formation est aussi de les ouvrir davantage à la culture française. Le préfet apprend avec étonnement, et non sans plaisir, qu’un professeur de théâtre participe à la formation. Il enseigne à ses élèves comment travailler leur posture et leur diction. « Ils récitent des fables de La Fontaine avec un stylo dans la bouche », rapporte Yacine Hilmi. Des visites de Paris sont également organisées afin de découvrir le patrimoine français.
C’est le cas d’Isabelle Michel qui, de son propre aveu, ne connaissait pas grand-chose à l’islam. Elle dit apprécier travailler avec ces groupes un peu particuliers : « Je les considère comme des élèves comme des autres. (...) Ils ont besoin d’aborder certains sujets comme la mort, le mariage. Nous pouvons aussi parler d’homosexualité, de circoncision et d’autres thèmes. On est vraiment libres dans nos échanges. »
Hozes permet aux imams de se retrouver et d'échanger sur les problématiques qui leurs sont propres, mais pas que. L'un des objets de la formation est aussi de les ouvrir davantage à la culture française. Le préfet apprend avec étonnement, et non sans plaisir, qu’un professeur de théâtre participe à la formation. Il enseigne à ses élèves comment travailler leur posture et leur diction. « Ils récitent des fables de La Fontaine avec un stylo dans la bouche », rapporte Yacine Hilmi. Des visites de Paris sont également organisées afin de découvrir le patrimoine français.
Des imams très sollicités par leurs fidèles
Le président d'Hozes rappelle que les imams, qui ont une maîtrise de l'arabe et de la théologie, sont déjà des universitaires. Par conséquent, ils progressent assez vite lorsqu'ils décident de suivre la formation en français. Le rythme est de 12h de cours par semaine que les élèves peuvent répartir du lundi au jeudi. Ils sont divisés par groupes de niveaux de 15 personnes.
Sur les six niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) établi par le Conseil de l'Europe pour définir la maîtrise d'une langue étrangère comme le français, le niveau le plus bas est le A1. L'objectif est donc d'atteindre le niveau B2 qui donne accès aux études supérieures. Ryadh est imam à la mosquée de Gagny et fait partie des six imams présents à la rencontre. « Nous sommes très sollicités. Nous devons être des psychologues, des confidents, des hommes de confiance. Nous sommes des clés à molettes », explique-t-il au préfet. Ce conférencier suit les cours depuis l'an dernier et souhaite intégrer prochainement le diplôme universitaire (DU) laïcité de La Sorbonne.
Younes, un imam itinérant, livre lui aussi son témoignage, affirmant que, grâce à cette formation, il peut « transmettre le vrai message de paix de l'islam » devant un Michel Cadot ému. S'en suit un échange sur la complexité du dialogue entre les autorités, les imams, les recteurs de mosquées ou encore les représentants de fédérations. La précarité des imams, la mauvaise gestion du financement des mosquées sont également évoquées.
« Je vous remercie, c'est extrêmement clair, ce sont des positions qui ne sont pas exprimées de façon aussi nette avec les instances musulmanes », fait part Michel Cadot en conclusion. « J’ai retenu (de cette rencontre) un besoin de formation et de structuration. Ce qui a été dit ici dans un cadre moins formel, je l’adapterai pour en parler la semaine prochaine », affirme le préfet, lors des Assises territoriales de Paris jeudi 13 septembre, qui auront lieu le même jour que les Assises de Seine-Saint-Denis.
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Les fédérations font front commun autour du CFCM pour lancer l’Association pour le financement du culte musulman
Solidarité : donner de soi, de son temps, de son argent
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