Plus d’un million de personnes, selon les organisateurs, auraient défilé hier à travers la France pour manifester contre les licenciements abusifs, pour la défense des salaires et la réduction du temps de travail. Une mobilisation de grande ampleur impulsée par les principaux syndicats de travail. Le secteur privé a manifesté de façon importante aux côtés du secteur public. La hausse du pouvoir d’achat fut l’une des revendications majeurs de cette journée d’action nationale. Cette dernière coïncida avec la visite des membres du Comité International Olympique (CIO) à Paris pour l’éventuelle attribution de l’organisation des jeux olympiques de 2012.
Mobilisation du secteur public et privé
Le secteur public a mobilisé une grande partie de ses effectifs pour cette journée d’action nationale, selon les directions : La Poste (15%), EDF-GDF (22%), France Télécom (24%). Les transports urbains ont été très fortement perturbés aussi bien dans les réseaux ferroviaires que dans les aéroports. Au sein de l’éducation nationale, le taux de grève aurait atteint la barre des 40%. Le ministère de la fonction publique a comptabilisé près de 36% d’agents en grève.
Le secteur privé ne fut pas en reste. Selon la CGT, plusieurs milliers d’appels à la grève auraient été lancé dans des entreprises comme Carrefour, Coca-Cola, Exxon, L'Oréal, LU, Lustucru, Michelin, Nestlé, Renault, Rhodia, Rhône-Poulenc, Sanofi-Aventis, Total, Yoplait.
Fonctionnaires et salariés du privé ont donc défilé côte à côte. Le dénominateur commun de cette journée d’action nationale, la cinquième depuis le début de l’année 2005, était essentiellement la revendication salariale. A Paris, le tracé de la manifestation a été minutieusement choisi afin de ne pas gêner la visite des membres du CIO.
La réponse du gouvernement
Le premier ministre a promis des réponses « dans les prochains jours », cependant il a précisé qu’il n’était pas question de renoncer aux réformes. Concernant la revalorisation du traitement des fonctionnaires, Jean-Pierre Raffarin a affirmé que les marges de manœuvres du gouvernement « étaient limitées ». Mais que 'la porte du dialogue avait toujours été largement ouverte' et que 'des décisions étaient enclenchées'.
Le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé a tenu compte de l’ampleur de cette journée d'action syndicale et a reconnu que cela témoignait de «beaucoup de préoccupations» chez les Français. Mais il a appelé à juger le gouvernement sur le long terme en affirmant que le SMIC aura depuis 2003 augmenté de plus de 15% sur trois ans. D’après le journal Le Monde, le Président de la République a demandé à « lâcher du lest » sur les fonctionnaires et les enseignants.
Les principaux syndicats comme la CGT, la CFDT, FO, l'UNSA, mais également l’opposition ont exprimé leur mécontentement suite à ces déclarations. François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, a déclaré sur France Info qu’il fallait une décision rapide et claire du premier ministre sur le thème central, à savoir le pouvoir d’achat.