« Il faudrait être fou pour dépenser plus ! » A l'enseigne de « Pod 109 » (Léopold-Robert 109), un restaurant pas comme les autres a ouvert discrètement hier. Seule publicité, un panneau à l'entrée indique qu'on y dîne « à petit prix » - 7fr. l'assiette plus une salade - entre 11h30 et 14h en semaine. Au menu du jour : émincé de dinde au curry et riz basmati. « Calme, wi-fi, télévision grand écran », lit-on encore.
Un restaurant social ? « Pas à proprement parler, mais nous nous sommes dit qu'un tel endroit correspondait à un réel besoin », entreprend de répondre Paul Duchemin, le président de l'association sans but lucratif créée pour le projet. L'idée, il l'a en particulier développée avec sa vice-présidente Nadia Karmuss, à la tête de l'Association de femmes musulmanes de Suisse et de l'Institut culturel musulman, propriétaire du bel immeuble.
Un restaurant musulman ? « Non, il est géré de manière autonome et sa vocation est de servir des repas à tout le monde », répond Paul Duchemin. Le créneau, ce sont les employés, ouvriers, étudiants et familles pour qui un repas au restaurant coûte cher, à moins d'un sandwich avalé sur le pouce. Nadia Karmuss précise tout de même qu'on n'y servira ni porc, ni alcool. En clair, la cuisine est « halal », les aliments permis par l'islam.
Aux fourneaux, Patrice Niederhauser ne se formalise pas de ne pouvoir verser une lampée de vin blanc dans son émincé. Sa cuisine est étincelante comme la vaste salle fraîchement repeinte en saumon, avec de beaux rideaux, des nappes colorées et quelques tableaux d'écriture arabe. «Des messages de bienvenue », précise quelqu'un.
Le cuisinier comme les trois autres personnes du service sont envoyés là par l'Office régional de placement. Le conseiller pour le domaine de la restauration Jean-Denis Zumbrunnen précise que tout cela est fait en accord avec la commune dans le cadre des mesures d'insertion socioprofessionnelle. Le conseiller communal Didier Berberat confirme que la ville est entrée en matière sur ce projet « intéressant », d'une part pour ce qu'il offre au public et d'autre part pour remettre en selle des gens du métier, qui devraient ensuite être engagés par l'association. « A une condition cependant : le respect d'une neutralité religieuse absolue», ajoute le responsable des affaires sociales.
« Nous n'avons demandé ni ne touchons aucune subvention » précise encore Paul Duchemin, qui admet que l'association Pod 109 ne pourrait sortir des menus à 7 fr. si elle devait payer un loyer. Du côté d'Ekir, le resto social de la rue de la Serre 90 qui sert des repas complets à 7 fr aussi, on ne voit pas Pod 109 comme un concurrent. « Dans le social, plus il y a de choses mieux c'est », commente Djilali Harib. Qui souhaiterait pourtant voir un tel lieu ouvert aussi le soir. /RON
TEXTE: ROBERT NUSSBAUM / VIDÉO: THIERRY GRÜNIG
Archinfo.ch
Un restaurant social ? « Pas à proprement parler, mais nous nous sommes dit qu'un tel endroit correspondait à un réel besoin », entreprend de répondre Paul Duchemin, le président de l'association sans but lucratif créée pour le projet. L'idée, il l'a en particulier développée avec sa vice-présidente Nadia Karmuss, à la tête de l'Association de femmes musulmanes de Suisse et de l'Institut culturel musulman, propriétaire du bel immeuble.
Un restaurant musulman ? « Non, il est géré de manière autonome et sa vocation est de servir des repas à tout le monde », répond Paul Duchemin. Le créneau, ce sont les employés, ouvriers, étudiants et familles pour qui un repas au restaurant coûte cher, à moins d'un sandwich avalé sur le pouce. Nadia Karmuss précise tout de même qu'on n'y servira ni porc, ni alcool. En clair, la cuisine est « halal », les aliments permis par l'islam.
Aux fourneaux, Patrice Niederhauser ne se formalise pas de ne pouvoir verser une lampée de vin blanc dans son émincé. Sa cuisine est étincelante comme la vaste salle fraîchement repeinte en saumon, avec de beaux rideaux, des nappes colorées et quelques tableaux d'écriture arabe. «Des messages de bienvenue », précise quelqu'un.
Le cuisinier comme les trois autres personnes du service sont envoyés là par l'Office régional de placement. Le conseiller pour le domaine de la restauration Jean-Denis Zumbrunnen précise que tout cela est fait en accord avec la commune dans le cadre des mesures d'insertion socioprofessionnelle. Le conseiller communal Didier Berberat confirme que la ville est entrée en matière sur ce projet « intéressant », d'une part pour ce qu'il offre au public et d'autre part pour remettre en selle des gens du métier, qui devraient ensuite être engagés par l'association. « A une condition cependant : le respect d'une neutralité religieuse absolue», ajoute le responsable des affaires sociales.
« Nous n'avons demandé ni ne touchons aucune subvention » précise encore Paul Duchemin, qui admet que l'association Pod 109 ne pourrait sortir des menus à 7 fr. si elle devait payer un loyer. Du côté d'Ekir, le resto social de la rue de la Serre 90 qui sert des repas complets à 7 fr aussi, on ne voit pas Pod 109 comme un concurrent. « Dans le social, plus il y a de choses mieux c'est », commente Djilali Harib. Qui souhaiterait pourtant voir un tel lieu ouvert aussi le soir. /RON
TEXTE: ROBERT NUSSBAUM / VIDÉO: THIERRY GRÜNIG
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