Le président américain George W. Bush se montre très vague sur les modalités du transfert du pouvoir aux Irakiens le 30 juin et met en exergue le rôle des Nations unies, même si celles-ci restent très prudentes sur le rôle qu'elles pourraient jouer. Lors d'une conférence de presse sur les modalités de ce transfert, M. Bush est resté très évasif : « Nous travaillons étroitement avec l'envoyé spécial des Nations unies, Lakhdar Brahimi, et avec les Irakiens pour déterminer la forme exacte du gouvernement qui recevra la souveraineté le 30 juin », a-t-il indiqué
“Le 30 juin, la souveraineté sera placée entre les mains des Irakiens”
“Le 30 juin, la souveraineté sera placée entre les mains des Irakiens”, a déclarée d’emblée George Bush lors de sa conférence de presse dans la nuit de mardi à mercredi. “Nous avons fixé cette date. Il est important que nous la respections”, a-t-il ajouté, écartant ainsi toute éventualité de report de l’opération, estimée probable par les analystes de la scène irakienne en raison de la recrudescence de la violence dans ce pays depuis quelques jours.
Quant aux modalités de transfert, le patron de la Maison-Blanche attend beaucoup du travail qu’effectuera sur place l’Algérien Lakhdar Brahimi. “Nous travaillons étroitement avec l’envoyé spécial des Nations unies, Lakhdar Brahimi, et avec les Irakiens pour déterminer la forme exacte du gouvernement qui recevra la souveraineté le 30 juin”, a affirmé Bush à ce sujet. Il attend, cependant, toujours une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’Irak dans l’espoir de voir d’autres pays se joindre à l’éffort de reconstruction de ce pays. Quant à la détérioration de la situation sécuritaire depuis quelques jours en Irak, le chef de l’État US a réfuté l’idée d’un soulèvement populaire.
La comparaison des démocrates avec le Vietnam met en colère Bush
Selon lui, il ne s’agit que d’une “tentative d’éléments extrémistes et impitoyables de s’emparer du pouvoir”. Il n’a pas manqué bien sûr de mettre en cause “les partisans de Saddam Hussein et les terroristes étrangers qui se sont infiltrés en Irak pour inciter et organiser des attaques”. Dans ce même ordre d’idées, des informations émanant du commandement US faisaient état de la présence à Falloudjah du Jordanien Mossaab Ezzarkaoui, un des responsables de la nébuleuse Al-Qaïda. Bush a catégoriquement rejeté la comparaison que se plaisent à faire ces derniers jours des responsables démocrates entre l’Irak et le Vietnam. “Je pense que ce parallèle est faux”, a-t-il dit, avant d’ajouter : “Je crois aussi que ce parallèle envoie un message erroné à nos troupes et à l’ennemi.” Concernant le jeune imam chiite Moqtada Sadr, Bush insiste pour qu’il réponde “des chefs d’accusations portées contre lui” et sur “le démantèlement de sa milice illégale”. Le locataire du bureau ovale s’est déclaré disposé à envoyer des renforts en Irak s’il s’avère que des troupes supplémentaires sont nécessaires. Bush, ainsi, persiste dans son attitude jusqu’au-boutiste, ne laissant aucune place au doute quant à un éventuel échec de la mission en Irak. “Les conséquences d’un échec en Irak seraient inimaginables. Tous les ennemis de l’Amérique dans le monde se féliciteraient, proclamant notre faiblesse et notre décadence, et utiliseraient cette victoire pour recruter une nouvelle génération de tueurs”, a indiqué Bush à ce sujet. Enfin, il s’est déclaré surpris par l’importance des recettes pétrolières irakiennes, qui ont largement dépassé les estimations les plus optimistes. “Un an après la libération de l’Irak, les revenus tirés du pétrole sont sacrément impressionnants”, a dit Bush. C’est là une phrase qui confirme tout l’intérêt qu’il porte à cette matière première stratégique.