Ingénieur en informatique dans le domaine pharmaceutique, Majid Eddaikhane n’a jamais quitté le quartier du Val Fourré, à Mantes la Jolie (Yvelines). En 2015, avec plusieurs comparses, il produit le film « Ils l’ont fait » qui met en scène Kalifa Kamara, un jeune chômeur qui se lance à la conquête de la mairie en mobilisant les habitants des quartiers populaires.
Aujourd’hui, Majid tente de faire joindre la fiction et la réalité. « L’idée d’une candidature est venue au fur et à mesure des deux années de promotion du film et des 120 projections-débats. Les gens nous demandaient : "C’est quoi la suite ?" On a continué à écrire, on avait l’idée d’une trilogie avec le personnage principal qui gagne les municipales dans le premier volet, les législatives dans le second et enfin la présidentielle », raconte le Mantois.
Aujourd’hui, Majid tente de faire joindre la fiction et la réalité. « L’idée d’une candidature est venue au fur et à mesure des deux années de promotion du film et des 120 projections-débats. Les gens nous demandaient : "C’est quoi la suite ?" On a continué à écrire, on avait l’idée d’une trilogie avec le personnage principal qui gagne les municipales dans le premier volet, les législatives dans le second et enfin la présidentielle », raconte le Mantois.
« Votez pour nous, ils auront le seum »
Majid Eddaikhane et sa suppléante.
Le jeune homme âgé de 37 ans s’est ainsi engagé, en indépendant, et assisté par, selon ses dires, « une armée d’une dizaine de personnes qui travaillent à plein temps les soirs et week-ends ». « Quand tu peux payer les gens pour coller les affiches, c’est mieux. Nous, on a des bénévoles qui viennent nous aider de toute la France parce qu’ils ont adhéré au message du film. On n’aurait pas pu faire campagne sur six mois car nous n’avons pas les fonds, pas de parti derrière nous. C’est de l’artisanal, comme dans le film. On fait ça comme si on organisait une soirée », explique Majid Eddaikhane.
Comme dans « Ils l’ont fait », le slogan de campagne est « Votez pour nous, ils auront le seum ». Le programme n’a pas bougé d’une ligne : « Education pour tous, culture pour tous, sport pour tous, la santé pour tous et un emploi pour tous ! » Pour l’équipe du film, cette aventure est avant tout expérimentale. Elle souhaite vérifier la faisabilité du scénario esquissé dans le long-métrage et qui a fait fantasmer plusieurs milliers de spectateurs au cours des 120 projections en deux ans. Une caméra suit toute l’aventure électorale car les images pourront servir « Ils l’ont fait 2 ». « Après "Les Yeux dans les bleus", les Yeux dans les élections», commente Majid Eddaikhane.
Comme dans « Ils l’ont fait », le slogan de campagne est « Votez pour nous, ils auront le seum ». Le programme n’a pas bougé d’une ligne : « Education pour tous, culture pour tous, sport pour tous, la santé pour tous et un emploi pour tous ! » Pour l’équipe du film, cette aventure est avant tout expérimentale. Elle souhaite vérifier la faisabilité du scénario esquissé dans le long-métrage et qui a fait fantasmer plusieurs milliers de spectateurs au cours des 120 projections en deux ans. Une caméra suit toute l’aventure électorale car les images pourront servir « Ils l’ont fait 2 ». « Après "Les Yeux dans les bleus", les Yeux dans les élections», commente Majid Eddaikhane.
Une seconde tentative pour Mohamedy Yaffa
Mohamedy Yaffa, 39 ans, est, quant à lui, réalisateur. Il a réalisé plusieurs clips du duo malien Amadou et Mariam mais aussi des films tels que « Au bled » ou « Les footballeurs contre le paludisme ». La plupart le connaissent sous le nom de « Mams Ebène Yaffa ». L’épithète « ébène », qui fait référence à son association « Esprit d’ébène », prête à sourire étant donné sa teinte de peau très foncée. Elle ne fait cependant pas sourire tout le monde à en juger les insultes racistes inscrites sur certaines de ses affiches de campagne vandalisées. La lutte contre le racisme et les discriminations, est d’ailleurs un des leitmotivs de l’engagement du candidat de la 17e circonscription de Paris.
Mohamedy Yaffa se présente pour la deuxième fois aux élections législatives, après une tentative en 2002 suite à l’accession de Jean-Marie Le Pen au second de la présidentielle. « Il faut croire que peu de choses ont changé depuis malheureusement », constate-t-il. « Par la suite, j’ai aidé plusieurs candidats, issus de la diversité dans les différentes échéances électorales que ce soit à Montreuil, à Ivry, à Villiers-le-Bel ou à Fresnes entre autres », ajoute celui qui a fait toute sa vie dans le quartier très populaire de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement.
Mohamedy Yaffa se présente pour la deuxième fois aux élections législatives, après une tentative en 2002 suite à l’accession de Jean-Marie Le Pen au second de la présidentielle. « Il faut croire que peu de choses ont changé depuis malheureusement », constate-t-il. « Par la suite, j’ai aidé plusieurs candidats, issus de la diversité dans les différentes échéances électorales que ce soit à Montreuil, à Ivry, à Villiers-le-Bel ou à Fresnes entre autres », ajoute celui qui a fait toute sa vie dans le quartier très populaire de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement.
De l'incapacité des partis à intégrer des jeunes de la diversité
Mohamedy Yaffa
« Le manque de représentativité et de gens issus de la diversité dans les organes politiques m’a poussé à me présenter. Avec l’élan du mouvement En Marche, je me suis dit que tout est possible », déclare-t-il. Mais la réalité du monde politique français a vite douché les espoirs du franco-malien.
« Au moment des candidatures aux investitures, que ce soit chez Les Républicains, le Parti socialiste ou au Parti communiste français, on s’est rendu compte très vite de l’incapacité des partis traditionnels à permettre à des jeunes issus des minorités visibles d’occuper les premiers rôles. Beaucoup d’entre eux se sont retrouvés suppléants mais pas tête de liste », déplore-t-il. « Les gens issus du monde rural ne sont pas représentés. Idem pour les gens des quartiers. Il n’y a pas eu de débat sur la situation des quartiers. On ne peut pas parler d’union et de République dans ces conditions », conclut Mohamedy Yaffa.
L’enfant de la Goutte d’Or est également révolté par la gentrification et la mise à l’écart des habitants historiques du quartier. « Pendant des années, on avait un gros électorat et on élisait des représentants par défaut. Je me suis rendu compte que le député sortant (Daniel Vaillant, ndlr) a été élu avec un taux d’abstention de 51,7 % qui provient essentiellement des quartiers populaires », constate-t-il. « J’ai une équipe d’une vingtaine de personnes dont une bonne part m’a rejoint pour la dernière ligne droite. J’ai fait un appel aux dons, certains donnent 10, 20 ou 50 euros, j’espère récolter 5 000 euros » détaille Mohamedy Yaffa qui s’est lancé en totale indépendance.
Le Parisien est à l’origine de plusieurs collectifs tels que le Forum des Jeunes issus des migrations (Fogim) mais aussi la fédération 2e Génération qui regroupe les jeunes franco-maliens. Après les législatives, il annonce vouloir mettre en place un mouvement pour la défense des quartiers populaires d’Ile de France. Parmi ses revendications principales, figure la lutte contre « les mauvaises orientations scolaires » qui gâche le potentiel de nombreux jeunes. L’habitat est également au centre de ses préoccupations car « il faut rompre la fracture écologique en modifiant l’habitat dans les quartiers populaires notamment en matière d’isolation ».
« Au moment des candidatures aux investitures, que ce soit chez Les Républicains, le Parti socialiste ou au Parti communiste français, on s’est rendu compte très vite de l’incapacité des partis traditionnels à permettre à des jeunes issus des minorités visibles d’occuper les premiers rôles. Beaucoup d’entre eux se sont retrouvés suppléants mais pas tête de liste », déplore-t-il. « Les gens issus du monde rural ne sont pas représentés. Idem pour les gens des quartiers. Il n’y a pas eu de débat sur la situation des quartiers. On ne peut pas parler d’union et de République dans ces conditions », conclut Mohamedy Yaffa.
L’enfant de la Goutte d’Or est également révolté par la gentrification et la mise à l’écart des habitants historiques du quartier. « Pendant des années, on avait un gros électorat et on élisait des représentants par défaut. Je me suis rendu compte que le député sortant (Daniel Vaillant, ndlr) a été élu avec un taux d’abstention de 51,7 % qui provient essentiellement des quartiers populaires », constate-t-il. « J’ai une équipe d’une vingtaine de personnes dont une bonne part m’a rejoint pour la dernière ligne droite. J’ai fait un appel aux dons, certains donnent 10, 20 ou 50 euros, j’espère récolter 5 000 euros » détaille Mohamedy Yaffa qui s’est lancé en totale indépendance.
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